CARNET SARDE

Terralba : le musée est fermé et ne semble pas prêt à rouvrir. Les étagères sont vides. Il n’y a plus rien à voir. Encore un mauvais tuyau du guide Vert après celui d’Ozieri.
Santu Antine
Le site de Santu Antine est très proche de Torralba de l’autre côté de la S131 en allant vers Mores.

Le Nuraghe est impressionnant avec ses 18m. C’est le plus haut de Sardaigne. La visite est guidée. La guide brandit des reconstitutions et des plans qui permettent de se repérer dans l’énorme masse de pierres. Il existe des nuraghi simples avec une seule tour et des complexes comprenant plusieurs tours. Le plan du nuraghe de Santu Antine est triangulaire. Trois tours se trouvent à chaque coin du triangle avec une tour centrale avec trois salles superposées. On n’en visite plus que deux la 3ème effondrée tient lieu de terrasse. Des couloirs, des pièces attenantes, des escaliers donnent l’impression d’un labyrinthe.

Trois puits fournissaient l’eau indispensable pour un nuraghe d’une telle importance : le puits sacré (les nuraghis étaient animistes et vénéraient l’eau) autour duquel on a retrouvé des ossements d’animaux et des exvotos. La grande tour (donjon) n’avait pas une fonction stratégique. Bien que situé à l’intersection de routes commerciales le nuraghe n’est pas construit sur une hauteur. Il avait sans doute un rôle social et peut être administratif. La salle supérieure était bordée de banquettes où sans doute on s’asseyait et se réunissait. Selon la guide, les rapports entre les nuraghis et les phéniciens étaient excellents. La situation aurait changé quand les Carthaginois ont colonisé la Sardaigne dont ils convoitaient le bois et le blé.
Nous déjeunons dans l’enclos de la grande église Saint Jean Baptiste à l’entrée de Mores. Crépie de jaune la grande église paraît moderne avec ses arcades formant des logettes et sa grande pelouse équipée comme un camp de camping avec des bornes électriques, des fontaines et des toilettes.
L’église de San Pietro Di Sorres que nous souhaitons visiter n’ouvre qu’à 15h. Nous continuons donc le circuit à la recherche de trois autres tours, bien écroulées et petites. Après Santu Antine, nous sommes devenues exigeantes! Si les tours sont décevantes, la campagne est charmante, vallonnée avec un air de Toscane après la moisson. De beaux chênes- lièges s’étalent, leur ramure est énorme mais leur tronc penché. Dans un creux, un gros camion collecte les écorces de liège qu’apportent de petites camionnettes.

A Mores, selon le guide Vert, il y aurait le dolmen remarquable Sa Caccada. Ce dernier ne se trouve pas du tout à la sortie de la ville comme le laisse entendre le guide mais à une dizaine de kilomètres sur des très petites routes et même une mauvaise piste. Alors que nous nous découragions, nous rencontrons des Suisses qui en reviennent et nous préviennent « le dolmen est en restauration, il est tout près !». Un échafaudage soutient un toit en tôle qui protège le dolmen massif, carré, de pierre bien équarrie à la porte soignée.

Le GPS nous guide jusqu’à Borutta où se trouve l’église San Pietro di Sorres perchée sur une colline à la sortie du village. De loin la façade noire et blanche se détache sur un pré desséché accompagnée d’un bosquet d’arbres verts. Le monastère bénédictin est caché.
Parking énorme, ticket 6€. Visite guidée.

La guide nous montre les bandes noires de roche volcanique alternant avec le calcaire blanc. Elle détaille la marqueterie au dessus de la colonnade et des arches avec les symbole des chiffres (3 pour la Trinité, 12 les apôtres) ,Le motif carré désigné comme toscan par le guide de San Antioco di Bisarcio. L’intérieur de l’église aussi noir et blanc rappelle un peu la cathédrale de Sienne. La nef est haute mais l’intérieur est très sobre : il a été laissé à l’abandon avec une toiture défectueuse, tous les décors tableaux et retable ont été gâchés ou volés. Au dessus de l’autel moderne (laid) un crucifix moderne doré a été suspendu. Dans le monastère on visite le cloître fleuri d’agapanthes et de roses qui embaument. Dans une pinède derrière l’église se trouvent les vestiges d’un nuraghe. Encore un pour terminer le circuit de la vallée des nuraghi !