Dernier jour à Palerme

CARNET SICILIEN

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Nous ne sommes pas logées au piano nobile mais à l’étage au dessus, dans les chambres des domestiques ? Point de balcon ni haut plafond ni moulures. La fenêtre donne sur la rue. Du reste, une très jolie vue sur les toits, les coupoles, les jardins suspendus en terrasse. A quelle église appartient la belle coupole vernissée ?

Malgré des prévisions météo désastreuses le ciel de l’aube a de belles teintes mauves et roses.
Cappuccino et beignet à ma cantine habituelle.

Quartier Capo, poissonneries

exploration du quartier Capo vers le bord de mer avec le marché au poisson, le Castello .

A 8h30 la rue Roma est bien vide et ennuyeuse. Les rideaux de fer sont baissés. La Vucceria, marché renommé? n’a pas encore déballé ses étals. Seul un vendeur de coquillages régale les commerçants voisins en ouvrant des huîtres. Mercredi, ces rues étaient très animées ? Les rues en ruine conduisent au port. Une placette harmonieuse accroche le regard. Parfois la vue est bouchée par les étais de bois qui soutiennent les façades à moitié écroulées. Résultat des bombardements ou d’un tremblement de terre ? Les voiliers de la marina se balancent doucement sous un pâle soleil. Le marché aux poissons, 1ère étape du programme, est fermé le dimanche. C’est un bâtiment de ciment ressemblant à n’importe quelle criée .Le poisson a été pour nous une déception. En vacances au bord de la mer, nous pensons trouver du poisson frais. Dans les petits village, impossible de trouver un poissonnier. Paraît il que le poisson se vendrait sur les quais ? A Terrasini les pêcheurs étaient au café, nous avons acheté de l’espadon surgelé. A Palerme, le marché regorge de poisson de toute fraîcheur. Les sardines toutes raides. Nous avons l’impression que tout le poisson de l’île est arrivé à Palerme ;

Santa Merda!

Du Castello, il ne reste que les fondations au milieu d’un terrain vague grillagé dans un décor de bâtiments modernes laids reconstruits après la guerre . Des écoles bien taguées : »Santa Merda » . Comme cela doit être bien d’enseigner à sainte Merde !
Nous négligeons deux églises : l’Oratorio del Rosario et la Chiesa di S Maria en Valverde.

 

L’oratoire San Lorenzo, putti de Serpotta

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A l’ombre de l’énorme église S Domenico, dans une ruelle, se trouve le petit oratoire de San Lorenzo dont j’avais cherché la clé en vain. Un groupe d’Américains attend la conférencière accompagnée d’un monsieur en veste rouge qui ouvre l’oratoire, et allume les lumières. Nous avons de la chance ! Il vient d’être restauré. Est ce encore une église ou un musée de Serpotta ? Sans un regard pour les grandes toiles peintes, nous nous occupons d’abord des grandes statues représentant les Vertus : l’Humilité porte un oiseau sur la tête, le Courage, Fortitude prend une pose alanguie, on s’attendrait à une attitude plus martiale . Rien à dire de la Charité et la Justice .Les putti avec toute leur malice, leurs jeux, leur fantaisie, n’apportent toute leur grâce. Sans eux, les Vertus palermeputti0002auraient été ennuyeuses. Fernandez les a si bien décrits que je trouve rien à ajouter. Nous cherchons les plus amusants pour les photos. Ce n’est pas évident. Ceux qui se détachent sur le fond or de l’orgue ressortiront mieux. Sur un fond blanc, ce sera plus difficile. Je suis ravie. J’attendais avec impatience de les voir après mes lectures. C’est une aubaine d’être arrivées en même temps que le groupe, le dernier jour. Nous leur emboîtons donc le pas pour profiter de notre sésame. L’Oratoire del Rosario est beaucoup plus classique.
San Domenico
Visite éclair à San Domenico, grande église ennuyeuse, un regard au chien portant la bougie sur la façade. Domine cani rappelle Dominique.
panini
Il est temps de rentrer. Nous vient l’idée de nous faire nous même les panini au marché. J’entre dans une salumeria qui vend également du pain. C’est une mauvaise adresse. Le charcutier est un malappris qui nous fait lanterner, ne pèse même pas le salami et évalue sa marchandise à 4 €. Nous aurions pu trouver bien moins cher et meilleur dans un bar !

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route vers l’aéroport
Pour éviter l’embouteillage inévitable de la Circonvallazione et ses travaux, j’ai l’idée de rendre la route qui longe le port puis qui mène à Mondello. Il fait beau. La côte est découpée. La route se faufile entre le rocher abrupt et nu du Mont Pellegrino et la mer. Nous retrouvons les bouchons en traversant Addaura. Arrivées à Mondello, Dominique est très inquiète. Nous ne nous arrêterons pas pour fouler le sable une dernière fois. De toutes façons le parking est impossible. On se contentera de regarder une sorte de casino aux toitures de pagode Belle Epoque ornée de flèches et de pointes construit sur pilotis dans la mer, ainsi que les très belles villas Liberty qui ressemblent à celles du Vedado.
Midi, nous posons la voiture sur le parking des voitures de location. L’entrée de l’aéroport est très mal conçue : le parking est séparé de l’aérogare par une route infranchissable avec les bagages. Il faudrait abandonner le caddie et prendre un escalier puis un ascenseur. Enregistrement à 13h10 et attente interminable dans le hall d’embarquement. Notre avion est en panne. Nous devons attendre près de trois heures qu’un autre le remplace.
En vol
Les nuages nous cachent les côtes siciliennes, nous ne reverrons pas Trappeto. Au dessus de la Sardaigne, les nuages se dissipent, nous survolons la Corse et reconnaissons l’aéroport de Nice. Dominique cherche Menton. A partir de Serre Ponçon, je connais toutes les montagnes. J’arrive à identifier tous mes sommets, Bure et son observatoire, le Grand Ferrand, l’Obiou et même le Rocher de Garnesier et le vallon des Aiguilles. L’avion fait cap vers le nord survolant des régions inconnues. Je ne retrouve mes repères qu’en Sein et Marne. Le cercle parfait d’Eurodisney, les pistes de Roissy. Comme l’avion ne peut pas atterrir, on nous offre un merveilleux survol de Paris. Nous nous amusons beaucoup à trouver Villeneuve et la gare de triage, Choisy et nos tennis, Mondor, le Montaigut…puis Notre Dame, les Invalides, la tour Eiffel ! Nous avons oublié l’attente. Plaisir du voyage en avion.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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