CARNET DE DJERBA AU SUD TUNISIEN

Camel Car est venu apporter une très jolie Hyundai orange 5CV qui nous donnera toute satisfaction. Salah tire affectueusement le chauffeur pour qu’il accepte un café avec nous. Nous découvrons au petit déjeuner les dattes et l’huile tunisienne. Selon notre planning nous devrions déjà être parties mais nous nous attardons encore à table peu pressées de quitter si vite nos nouveaux amis.
Près de Houmt Souk, nous rencontrons nos premiers barrages, les militaires sont en treillis, tenue de camouflage et gilet pare-balles au milieu de la roue mais ils nous font signe de les contourner et ne nous arrêterons pratiquement jamais.
Oliveraies
Sur la route nous remarquons les oliveraies bien entretenues avec les petites levées de terre et les maisons dispersées un peu partout, des maisons basses, de grandes villas. Les maisons traditionnelles tombent en ruines et sont cachées par l’urbanisation de ciment. Un âne sur le bord de la route a attiré notre attention sur les cueilleuses d’olives. Les oliviers sont très écartés les uns des autres. Cultive-t-on dessous des céréales ? Les aires de battage de l’orge semblent l’indiquer, Mbarka nous a dit qu’il ne pleuvait pas assez. Les constructions mitent le tissu agricole.
Le bac à Ajim

10h, Ajim semble endormie mais une longue file de voiture est immobile. A l’abri de la digue, des barques multicolores. Les cormorans sortent leurs becs pour pêcher les mouettes planent et plongent, des aigrettes arpente le bord, bec piqué dans la vase. Les toits des bâtiments du port sont hémicylindriques. De petites échoppes ont pendu des robes multicolores gonflées par le vent. Une minuscule buvette est décorée par de grosses jarres. L’attente est d’1h30. Le bac contient environ 25 voitures, moins quand il y a des camions. Le coût est minime : 800 millimes (0.4€) le trajet dure 20 minutes. . La côte d’Afrique s’approche, falaises sableuses ou gréseuses brunes surmontées de palmiers. Le port en face El Jorf est bordé de nombreux restaurants.
Nous empruntons la route de Medenine très plate dans les oliviers dans une terre sablonneuse. Au loin, se profilent des montagnes. Les constructions traditionnelles sont mieux préservées, on voit peu de ciment. Nous dépassons Bougrara pour trouver le site de Gightis

Gightis
C’est une ville romaine du IIème siècle. Le site est immense, il débouche sur la mer, le golfe de Bougrara limité au loin par la côte de Djerba. Entre le site et la mer se trouve une zone basse humide avec des groupes de palmiers. Au loin les flamands roses sont alignés.

Les monuments sont remarquablement préservés, ils sont colorés de nuances de grès jaune et orange soulignés de marbre blanc. Les stèles orangées ont gardé des inscriptions très lisibles. Le Forum est vaste, dallé, dominé par le Capitole surélevé sur un piédestal qui a gardé les bases des colonnes cannelées. Le temple de la Concorde, le sanctuaire d’Hercule sont d’un côté. Dans un coin se trouve le Trésor (aerarium). En face, le temple d’Auguste et d’Apollon. Un grand temple de Liber Pater est plus énigmatique. Vers la mer les villas sont moins lisibles.

On reconnait bien les thermes qui ont conservé des mosaïques. De curieuses constructions sont soutenues par des piliers verticaux blancs tandis que des moellons irréguliers comblent les vides. Un peu plus loin, le marché est bordé de chapelles arrondies.