CARNET DJERBA ET SUD TUNISIEN
Nous arrivons à Douz vers midi. par hasard, nous arrivons sur une belle place carrée bordée d’arcades blanches, magasins des artisans, magasins de souvenirs, beaux tapis coloriés, roses des sables, burnous blancs ou brune, sarouels, sandales et babouches berbères au bouts ronds et épaisses semelles. Les vendeurs sont habillés en hommes bleus pour séduire le touriste avec chèche et turban, ou en noir (même costume). Un café a installé une terrasse avec des chaises et tables en plastique multicolore. Un coin est occupé par un établissement crépi de neuf proposant une connexion Internet et des boissons diverses.
Une pâtisserie vend des gâteaux orientaux. Le vendeur nous fait goûter des cornes de gazelles toutes fraîches que le pâtissier confectionne sous nos yeux ; il étale la pâte avec le rouleau à pâtisserie découpe avec une roulette des ovvales qu’il fourre avec des noix, des amandes et des dattes pilées. Il fait frire ensuite les petites navettes dans l’huile et les trempe dans un chaudron de miel qui dégouline.
Pique-nique dans la voiture à la sortie de la ville. Nous téléphonons à Salah. Pas de réseau. On retourne sur la place. Orange ne passe pas à Douz, ni à Kebili, ni dans le sud. La vendeuse de carte postale me prête son portable et Salah vient nous chercher ; L’absence de réseau est politique : les Trabelsi avaient voulu implanter le réseau Orange à Kebili et la révolution a mis fin à cette entreprise ;
Depuis la Révolution, la politique prend des tournures quotidiennes. Les ordures à Djerba, politique Les queues au ferry, politique encore. Fringale de politique après la dictature.
Notre gîte Murmure des civilisations est situé dans une ruelle à l’écart de la circulation automobile et de la vie moderne. Les chambres s’ouvrent sur un patio sableux planté de plantes grasses, portes bleues et murs couleur terre. Pour choisir notre chambre Salah fait la visite guidée, comme dans un musée. Il a donné à chacune d’entre elles un prénom féminin et chacune raconte un aspect des civilisations passées par le sud tunisien. La première ornée de triangles rouge et verts parle de l’Islam, la seconde raconte la Préhistoire, les chasseurs, lances effilées, dépouilles de peaux de bête. Dans un coin, la trousse en peau de gazelle contient le nécessaire à maquillage.

Nous avons choisi Tanit, déesse punique. Les murs y sont peints en orange à l’éponge. Une frise court à mi-hauteur, figurines puniques, ribambelles de danseuses ou d’orantes, levant les bras ou les écartant. Motifs partant du triangle surmonté d’un petit cercle, orange vif, brun foncé, ocre, jaune. Répétant ce motif, le miroir triangulaire et le porte-manteau rouge. Le lit à baldaquin porte des festons de velours grenant et des dentelles blanches. Rappel à l’Antiquité, deux chapiteaux antiques servent de table de nuit portant des lampes en terre cuite rappelant les lampes à huiles anciennes. Pour réchauffer, un tableau en broderies (peut être indiennes) porte des éléphants lin d’œil à Hannibal ?
La chambre voisine est à la gloire du palmier, voûte lambrissée de bois de palmier, la teinte dominante est le vert, les petits palmiers verts ornent une étagère.
Promenade dans les dunes de Douz
La découverte des dunes est bien décevante sous la pluie. La zone touristique bâtie de grands hôtels de béton vides borde les « installations » : parking, quads, dromadaires et chevaux attendant le client. Il y a même un ULM qui bourdonne au dessus de nos têtes. Les prix sont fixes et rédhibitoires : 5mn le baptême de l’air, 50 dinars, la photo sur le cheval 2 dinars, 1h de cheval 40DT. Pas de prix annoncé pour le dromadaire. Je pars donc à pied par la piste balisée de pneus (pour les quads) . Trop de tourisme tue le tourisme. Comme il n’y a personne je fais une jolie promenade sur le sable doux sans m’aventurer seule trop loin. Les « installations » sont toujours visibles. S’il avait fait meilleur je me serais déchaussée comme à la plage. Aujourd’hui, c’est gros pull et parka et même deux écharpes.
Orange Tunisie, ne passe pas mais Orange France, si. Cela nous évitera une séance au taxiphone à pièces.
Salah nous apporte un radiateur, l’atmosphère de Tanit se réchauffe. Des Italiennes et leur guide jouent au rami avec Salah au salon sur des banquettes rouges.
Au dîner, chorba, brick et salade verte, poulet et pommes de terre. La chorba est épicée, cela réchauffe, j’y presse un quart de citron. Salah ajoute une poignée de persil frais sur els pommes de terre.
Pour la première fois, nos interlocuteurs, Salah et le guide, ne sont pas satisfaits du résultat des élections, très sceptiques même. Selon eux, un dictateur va remplacer un autre. Essebsi a servi sous Bourguiba et Ben Ali. La Révolution faite par les jeunes porte au pouvoir un octogénaire. Du rôle des islamistes, il n’est pas question. Pourtant ils sont ouverts. Peut être Salah et Ali n’ont pas les mêmes préoccupations que nos hôtesses.4



Je suppose que vous sélectionnez soigneusement vos points de chute avant de partir. J’aime beaucoup la chambre que vous avez choisie. Très intéressants ces différents points de vue sur les évènements.
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@Aifelle : c’est l’Agence Djerba-Autrement qui a sélectionné les hébergements. le carnet d’adresse de Sonia est vraiment extraordinaire. Je prends cette occasion pour te le recommander et pour la remercier à nouveau.
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on a immédiatement envie de passer quelques heures ici
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