CANARIES 2015

La fondation fut conçue par le peintre en 1982, dans la maison qu’il habitait avant de s’installer à Haria.
Elle est bâtie sur deux niveaux : hors sol, un bâtiment moderne aux larges baies ouvertes sur la coulée qui semble entrer par une fenêtre. Cactus et euphorbes se détachent sur la lave noire et les murs blancs.
On devine le salon à la belle cheminée; les belles pièces d’habitation
sont des salles d’exposition présentant les collections de Manrique .


Mon tableau préféré est un portrait de Felipe IV de Manuel Valdès :tableau noir, au premier abord, où seuls apparaissent blancs, le visage au dessus d’une large fraise, les mains sortant des manchettes. Lorsque je regarde mieux, un empâtement plus noir que le fond, grumeleux, en diagonale matérialise le corps.
Comme j’ai perdu la photo je me suis documentée sur Manuel Valdès et j’ai trouvé ces deux tableaux un peu dans la même veine.
Deux tableaux de Lam, colorés aux teintes acides, sont figuratifs. L’un d’eux torero ou taureau « aux trois testicules » ne m’a pas plu (on se demande pourquoi ?).
Dans l’échelle de Tapiès (1962) on reconnait bien le style du peintre : fond clair, une échelle grise sur un socle noir, des gribouillis noirs maculent la toile.
Une affiche de Miro (1978) s’intitule « avant la lettre ». Deux dessins de Picasso éblouissant de dextérité complètent la collection.
Dans les autres salles des toiles abstraites très colorées m’ont moins parlé sauf le triptyque d’Ildefonso Agular (2007) Estructuras efemeras , sable et pigment, a beaucoup de classe. Le quart du bas est presque entièrement noir puis il s’éclaircit vers le haut. Dans le noir, une griffure figure comme une route sinueuse.

Un tableau surréaliste de Juan Ismael me rappelle le harpiste d’Arrecife.
Une salle est consacrée aux esquisses et ébauches de Murales, mobiles de toutes sortes réalisés par César Manrique. Nous connaissons déjà le mobile orange au rond point proche du Jardin des Cactus, un autre très grand très aérien se trouve au carrefour le plus proche, mais il en a conçu d’autres à Tenerife et ailleurs aux Canaries. Dans une vitrine, une sculpture métallique Homenaje al Mar.
Au niveau bas : sous la coulée

Un escalier dans la lave nous conduit ensuite aux bulles de laves, salles situées à l’intérieur de la coulée. L’architecture de Manrique utilise la nature, se l’approprie, la met en valeur. Le sol y est laqué de blanc ainsi que le bas des murs. Ce blanc éblouissant fait ressortir les éléments végétaux : grands philodendrons et plantes dégoulinantes du petit patio où une fontaine sourd d’un rocher arrondi. Ces bulles ont éclaté dans leur apex, un élément végétal, palmier, figuier semble crever la bulle pour chercher la lumière.
Après le patio, un couloir nous conduit dans une bulle blanche qui est un salon au canapé de skaï blanc, on passe ensuite à la bulle rouge : rouge des canapés et des éléments décoratifs, puis à la bulle jaune (canapés écossais) et enfin à la piscine – miniature de Jameos del Agua.
Enfin, nous arrivons dans un vaste hall d’exposition où sont accrochées les toiles du maître de maison. 13 grands tableaux où le brun domine mais où le rouge est très présent ; il y en a même un bleu. Les empâtements, les épaisseurs, les matériaux inclus donne un relief frappant. Peinture abstraite où on peut imaginer le sujet.
Enfin, un diaporama montre Manrique avec son chien, à la piscine ….

j’aime beaucoup la Reina Dona
et puis je piquerais bien une tête dans ce petit bassin bleu
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@Dominique : la Reina Dona, je l’ai trouvée sur Internet, mais l’exposition m’a permis de découvrir toute une école espagnole très intéressante
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