Tachkent : Bazar et vastes esplanades

CARNET OUZBEK

grenades
grenades

Le Bazar,  coiffé d’une coupole bleue, se voit de loin. On y accède par une allée où les « changeurs » murmurent « dollar » à notre passage. Plus loin, de magnifiques pèsent-personnes électroniques en verre sont proposés aux passants, les « peseurs » attendent le client assis sur des chaises. Je traverse d’abord le marché aux vêtements : foulards, soutiens-gorges, T-shirts…avant de parvenir au marché aux légumes sous la coupole. Peu de variétés de fruits (ce n’est pas la saison) pommes, les mêmes variétés que chez nous, couleur locale : les pyramides de grenades, seules les fraises sont de saison. Pour les légumes, surtout des choux, carottes, choux-fleurs, pommes de terre, des tomates et poivrons de serre (chers). Touche folklorique : les dames débitent de petits bâtonnets de carottes jaunes au hachoir sur une planche de bois.

Sucre candi
Sucre candi

Plus loin, les sucreries : spectaculaires sucres candis, boites géantes de nougats pour les mariages avec des cœurs et des alliances en sucre filé.

Une allée couverte est occupée par les vendeurs de pains « nan » très joli, rond en galette aux bords épais et au centre fin décoré de motifs pointillés ou de grains de pavot. La croûte est brillante, dorée, la pâte ressemble un peu à la brioche. Les boulangers qui cuisent le pain à l’arrière de l’allée sont très accueillants.

pain nan
pain nan

Sous une autre coupole les bouchers présentent le « gras » de mouton sur les comptoirs alors que de beaux morceaux bien rouges sont aussi en vente (le Petit Futé nous a fait très peur avec ce gras). Dans les boucheries chevalines il y a de grosses saucisses rouges. Les poulets sont moins appétissants, plumés, emballés dans du plastique transparent informes, ils semblent décongelés et ressemblent plus à du caoutchouc qu’à de la volaille.

La guide convertit les prix en €. Je suis surprise. Ils sont comparables aux prix français, 1€ pour de petites pommes ridées, 6€les poivrons.

Moustaqilik Maidani

La Mère endeuillée commémoration de la 2ème guerre mondiale
La Mère endeuillée commémoration de la 2ème guerre mondiale

L’ancienne Place Rouge soviétique a été aménagée en parc verdoyant. Le Monument au Soldat Inconnu de la 2de Guerre Mondiale est maintenant le Monument à la Mère endeuillée : des parterres fleuris de tulipes bordent deux pavillons longs à colonnade de bois abritant des livres aux pages de cuivre où sont gravés les noms des soldats morts ou disparus (700 000 pour une population de 30 millions). Le jour de la Victoire, le 9 mai, est devenu le Jour de la Mémoire. Le monument en granite rouge porte une grande statue. Un photographe professionnel attend les touristes locaux : les selfies sur les téléphones ne les ont pas encore envoyés au chômage.

ouzbekistan mp2015 026 - Copie
cigognes symboles de paix

 

Plus loin, sur l’immense esplanade, un globe monumental lisse où un seul pays est en relief : l’Ouzbékistan, remplace le plus grand Lénine de l’Union soviétique. Au pied du globe, la Mère Heureuse berce son enfant, c’est la Patrie, son enfant symbolise l’Avenir. A l’arrière : les armoiries de l’Ouzbékistan : à l’avant d’un soleil radieux le Simurgh est entouré d’une branche de coton et d’épis de blé.

Tout atour de la place les bâtiments officiels semblent récents pour la plupart : e Sénat n marbre blanc, le Cabinet des ministres en verre doré, et plus loin des ministères.

Un portique (arc de triomphe ?) porte des cigognes. Trois cigognes sur un globe me paraissent d’un style très asiatique, chinois, bien que la guide ne partage pas du tout cette opinion. Les cigognes sont un symbole de paix.

Place Amir Temur

Amer Timur dit Tamerlan
Amir Temur dit Tamerlan

Le chauffeur se gare devant le Grand Hôtel Ouzbékistan, nous gagnons à pied l’immense place dominée par la statue équestre de Tamerlan érigée en 1993 pour remplacer Karl Marx qui avait remplacé Lénine, Staline, et avant la Révolution le Général Kaufmann. Malgré son infirmité Tamerlan lève son bras droit pour montrer la détermination. Le cheval a le pied levé. Occasion de nous rappeler la symbolique des statues équestres : un pied levé signifie « mort au combat » 2 pattes levées « assassiné » , 4 sabots au sol : « mort de mort naturelle ». Tamerlan est mort en partant en expédition en Chine, mais de maladie. Sur la stèle une inscription est gravée en quatre langues (ouzbek, Russe, anglais, arabe ou persan) « LA FORCE EST A LA JUSTICE ». Selon la guide, les Russes interprétant mal l’arabe qui se lit de droite à gauche prétendaient que la devise était le Droit est à la Force. L’Ouzbekistan, choisissant Tamerlan comme héros national préfère voir le triomphe du Droit sur la Force !

Face à Temur, les bâtiments russes du 19ème siècle lycée de filles et lycée des garçons du temps des Tsars – maintenant faculté de Droit . Un pavillon contient le Musée Temur et des Timourides, deux tours d’horloge ont été longtemps les plus hauts bâtiments de Tashkent. IL y a aussi une banque chinoise du 19ème siècle.

La visite guidée est terminée.

métro tachkent paxtakor

Nous continuons la visite par nous même en Métro. La station Pakhtakor est proche de l’hôtel. Nous traversons un parc planté d’abricotiers et cognassiers en fleurs et de grands arbres ( ?) défeuillés. Le métro est surveillé (photos interdites) . A la vue de nos passeports français, le policier le plus vieux s’exclame « Zidane ! » Zizou reste dans les mémoires et éclipse Sarkozy et Hollande. Pas question de resquiller ni de photographier. A la caisse « kassa »  on achète un jeton en plastique bleu qu’on jette dans une fente. Un escalator super-rapide nous conduit sur le quai. La station Pakhtakor qui signifie « champ de coton » est décoré de céramiques géantes de fleurs de coton.

métro de tachkent La station suivante Moustaqilik maidoni a son plafond décoré de stalactites de stuc blanc et des lustres imitant le cristal donnant une ambiance de luxe. Amir Temur est revêtue d’albâtre, Pouchkine à nouveau des lustres….Comme le quai est unique il suffit de descendre pour changer de sens. Les ouzbeks sont très fiers de leur métro. Si les stations sont décorées, les rames sont vétustes. Nous n’avons pas besoin de chercher un siège, les Ouzbeks se lève à notre venue et offrent le leur spontanément.

A Moustqilik maidoni, nous cherchons le Musée Historique qui est installé dans un  pavillon de style soviétique construit à la louange de Lénine. La propagande communiste a été déménagée mais les fresques la remplaçant lui ressemblent drôlement. La dame dans sa caisse de bois vitré me réclame 10 000 soums. Je n’ai aucune idée du change, c’est tout juste 3€, cela me paraît énorme. Je ressors, peu motivée, trainer dans les jardins me conviendrait mieux qu’une nouvelle visite. La fatigue de la nuit blanche se fait sentir. Nous passons devant le pittoresque manoir à tourelles, décoré de chiens et de cerfs, d’un prince russe avant de reprendre le métro.

tchaikanna
tchaikanna

19h, Mouhieddine, le jeune chauffeur nous conduit au restaurant. Il traverse toute la ville pour trouver une tchaikhanna qui sert du plov à l‘extérieur sur de longues tables recouvertes de toile cirée avec des bancs de bois. Il y a également une salle à l’intérieur aux allures de cantine. Le plov est servi dans de grandes assiettes bleues et blanches. Au riz, sont ajoutés des grains de raisin sec, des pois chiches (XL) et des carottes  jaunes en bûchettes. On apporte deux coupelles salade de tomates et concombres coupés grossièrement et kefir avec de l’aneth. Mouhieddine et moi piochons sans manière dans les coupelles avec un morceau de pain nan ou notre cuiller. Thé vert à volonté servi dans des théières bleues. Le samovar chauffe dans la cour. Il ressemble à une lessiveuse. Une boîte de conserve fume sur le couvercle. Comme je l’interroge devant une telle bouilloire géante, Mouhieddine, le gentil chauffeur, pianote sur son smartphone  et me montre l’image d’un samovar en argent sans doute en usage à la cour des Tsars (rien à voir avec la lessiveuse).

Premier plov
Premier plov

Retour à l’hôtel à 20h30. Je règle le réveil à 4h50. Encore une fois, la nuit sera courte.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Tachkent : Bazar et vastes esplanades »

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