Boukhara : autour du Bassin

CARNET OUZBEK

ouzbekistan téléphone 006

17h45, Nassim nous montre la vieille ville.

Une rue tranquille tout droit conduit à une petite place avec un bassin et un minaret trapu. On passe sous une arche où, dans petit bazar, on vend de très jolie marchandises sacs en kilim ou des  broderies, grandes pièces de tissus, soie ou coton, écrues ou blanches,  brodées de feuillages, grenades ou fleurs : ce sont les souzani  dont je ne me lasserai pas.

sous cette arche travaille le miniaturiste
sous cette arche travaille le miniaturiste

Nassim nous attend devant l’échoppe du miniaturiste. Penché sur son ouvrage, il souligne les visages d’un trait rouge, peint des bouches et des nez avec un très fin et très long pinceau. Je suis instantanément conquise par les miniatures que l’artiste commente pour nous. Il raconte la route de la soie, les caravaniers et fait figurer des personnages célèbre, Ibn Batuta, Ibn Sina (Avicenne), Marco Polo ou Al Khorezmi. Les scènes du harem sont aussi très élégantes : les concubines à la toilette pudiquement se maquillent, leurs babouches négligemment oubliées. Rectangles fleuris….

Jahongir a traduit des contes et proverbes ouzbeks que ce miniaturiste a illustrés, nous achetons un exemplaire à Nassim. Je m’attarderais des heures dans l’échoppe. Evidemment aucun prix n’est indiqué. Serait-ce une folie ?

Un peu plus loin se trouve la boutique du marionnettiste qui fabrique des marionnettes en papier mâché. Le voleurs et Ali Baba sont  les vedettes. En sortant de l’atelier du miniaturiste le travail des marionnettes me parait grossier. Plus que « route de la Soie » nous sommes dans l’univers des » Mille et Unes Nuits ».

Le Bassin est le cœur de la ville historique de Boukhara, il est bordé de cafés et restaurants. Le 21ème siècle reprend ses droits et les boutiques ont des enseignes lumineuses, il y a un château gonflable pour les enfants et des dromadaires en plastique.

Nous partageons un pot avec notre guide, prenant place sur les tables métalliques contemporaines au bord du Bassin. Mes réticences fondent devant la beauté des monuments autour du bassin, des arbres séculaires, ormes plantés au 15ème siècles. L’un d’eux est mort mais on a préservé son tronc noueux et quelques branches ; je sors le carnet moleskine. Les touristes ont remplacé les caravaniers et marchands mais finalement est-ce bien différent ? Boukhara est différente de Khiva, la ville-musée. Elle est plus animée, plus ouverte.

Pour dîner, j’ai snobé le restaurant sur le bord de l’eau (c’est une erreur) et Nassim m’entraine dans un bouiboui sans façons, sans carte, ni prix indiqué, ni clients.

– « Aimes-tu les poivrons farcis ? ».

On apporte bien des farcis, mais ce sont des choux

– « en cette saison, il n’y a pas de poivrons, on remplace par du chou et on appelle cela poivron ! » affirme-t-il.

Les feuilles de choux farcies, j’adore cela, j’en ai mangé en Roumanie (sarmale), en Bulgarie, en Arménie, j’en ai même cuisiné. Les farci ouzbeks sont honnêtes sans plus et affreusement chers. Après avoir mangé devant un feuilleton coréen en costume parlant ouzbek, Nessim annonce l’addition 21 000soum (7 €) qui me met en colère : les pâtes à l‘aneth délicieuses dans un beau restaurant n’avaient coûté que 10 000soum. J’ai le sentiment amer de m’être fait avoir.

ouzbekistan dt 2015 101 - Copie

Dominique m’attendait sur les banquettes de l’estrade. Avec le mince croissant de lune, les étoiles, les petits  spots discrets dans les niches de stucs, notre palais est magique. Les coussins de la banquette sont dorés, les stalactites sont magnifiés dans les ombres et lumières. Les imperfections dues au temps gommées. Décor somptueux, douceur de la nit. On voudrait que cette soirée ne finisse jamais. Le retour des autres clients de l’hôtel rompra la magie. Vers 22h30 on se couche à regret.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

8 réflexions sur « Boukhara : autour du Bassin »

  1. Bonjour Miriam. Bravo, les photos et les infos sont superbe.par contre a propos du prix de patte Tu sais le meme menu peut etre en different prix partout. Ca depend des endroits. Quand j’etais a Paris j’avais paye une tasse de the 4,5€ en plus c’etait de la paille. Comme tu sais bien le the chez nous moins cher que gratuit. A khiva en plus on etait chez mon copin Manuel.

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    1. @nasim : à Paris tu paies l’emplacement dans ma banlieue je trouve des cafés pour 1€. C’est partout pareil! sauf que je n’imaginais pas que le petit restaurant était plus cher que le grand!
      j’attends tes critiques sur les autres articles, tu as sûrement des choses à corriger

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    1. @eimelle : les 2 miniatures sur lesquelles j’avais flashé se trouvent maintenant sur le piano (en attente d’encadrement) je les reçues pour mon anniversaire, avec la complicité de nasim, dominique les a achetées

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  2. Ok, tu te rappelle a samarcande vous les deux ont commende les brochettes qui coute 5500 soums, a la fin laddition etait 47 000 soums, car vous aviez pris les salades de poissons, aubergine, tomate,etc, fu pain, fromage, le the, leau, dessert et le service en plus, il faut pas compter le prix du repas principale, il faut penser et calculer les restes aussi ma chere Miriam. Les prix des restaurant ne se compte pas avec la taille de la salle.

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  3. … »Sarmale »… 🙂 Bonne idee, je vais preparer ce week-end…Mais je dois decider si je vais utiliser la choux farci ou la feuille de vigne farci (car ca va avec du yaourt)… 🙂

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  4. 🙂 🙂 J’ai un… »direct contact » 🙂 avec les « sarmale », depuis toujours… 🙂 🙂 Mais j’aime aussi l’histoire&architecture ancienne… 🙂 y compris votre blog. 🙂

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