Boukhara – Mausolée de Naqshbandy (1318 – 1389)

CARNET OUZBEK

ouzbekistan dt 2015 169 - Copie

Le mausolée de Naqshbandy se  trouve à l’extérieur de la ville de Boukhara.

Pour y arriver, nous dépassons la ville moderne très étendue, passons devant le grand parc dominé par un amphithéâtre pour les spectacles d’extérieur et une luxueuse salle de cinéma. De petits arbres ont été plantés sur les gazons, quand ils grandiront il y aura une véritable forêt ! Des vergers alternent avec ces nouveaux quartiers de maisons basses toutes pareilles, avec de petits centres commerciaux.  La vie de banlieue ?

Naqshbandi (1318-1389)

le puits
le puits

Le complexe religieux a été restauré en 2003 : entrée engazonnée, une rangée de pensée borde la pelouse. Aujourd’hui, vendredi, la foule se presse. Le portail ressemble aux iwans des mosquées, carreaux de majolique flambant neufs. Une allée dallée conduit à la cour où se trouve le tombeau du saint. Dès l’entrée, nous sommes saisies par la ferveur des pèlerins qui prient assis en fond autour du tronc d’un arbre – thuya ? –

Nassim nous fait un cours de théologie : 4 étapes caractérisent la vie spirituelle des soufis. La première est celle que chacun connait : la chaariat avec les 5 piliers : croire, faire la prière, le ramadan, l’aumône et le hadj à la Mecque. L’étape suivante taarikat exige du croyant qu’il fasse 5 fois la prière et qu’il étudie les sciences religieuses. La suivante ajoute les autres sciences aux sciences religieuses afin de pouvoir répondre à n’importe quelle question. La phase ultime Hakhriphat est l’état de vérité où l’âme peut se libérer du corps. Naqshbandy en atteignant cet état pouvait se trouver simultanément à Boukhara et à la Mecque. Quand des personnes de la Mecque venait le voir à Boukhara il les connaissait déjà. Cependant il est difficile de rester dans cet état.

grattant l'écorce
grattant l’écorce

Comme il revenait de la Mecque, ses voisins lui demandèrent ce qu’il avait rapporté : rien, sauf sa canne qu’il planta dans le sol ; il en sortit un mûrier. L’écorce de l’arbre séculaire était utilisée pour faire des amulettes. Maintenant l’arbre est mort, son tronc gis sous un autre mûrier, mais les pèlerins continuent à gratter de minuscules poussières d’écorce du vieil arbre avec leur ongles. Certains tournent 7 fois autour de l’arbre, se courbent pour passer en dessous. Autrefois, après avoir fait un vœu, ils accrochaient un chiffon, cette pratique est désormais révolue.

Tandis que Nassim semble adhérer à ces croyances, le guide Olizane écrit que le mausolée est le règne de la superstition. D’après Nassim, le soufisme de Naqshbandy est un Islam tolérant qui prône une croyance sans ostentation « croyant dans le cœur mais la main au travail ». Naqshbandy avait gardé son travail de graveur décorateur considérant qu’un imam devait avoir une profession pour gagner sa vie. Il oppose ce soufisme Naqshbandy au soufisme des Derviches tourneurs qui tournent, crient, hurlent leur foi et ne font rien d’autre.

Le tombeau est signalé par une touffe de yack suspendue à une hampe. Près du tombeau, dans la cour, se trouve également un bassin dont l’eau était potable (ou les gens moins regardants), maintenant, les gens tirent l’eau du puits et viennent se servir au robinet.  Comme nous l’avons vu déjà, le tombeau d’un saint est un lieu privilégié pour être enterré afin d’obtenir, dans la vie future, la protection du saint. Les souverains cheybanides sont enterrés non loin et un grand cimetière jouxte le mausolée

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Boukhara – Mausolée de Naqshbandy (1318 – 1389) »

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