CARNET PORTUGAIS

La plage la plus proche, Praia de Areia, ne nous séduit pas au premier abord. Un haut et unique immeuble domine les toits rouges des maisons balnéaires. Le sens unique nous interdit de nous approcher de la plage où des surfeurs s’ébattent dans les vagues. Nous cherchons plus sauvage vers le nord. Une route très étroite court en corniche sur les hautes falaises variant de rouge à vert, en passant par gris à beige là se trouvent les niveaux fossilifères ayant livré les dinosaures. Au pied des falaises, la mer semble tranquille, il y a de belles plages désertes. Personne sur la plage de Caniçal, les aménagements se limitent à une poubelle et deux pancartes, prévenant en 4 langues que la baignade n’est pas surveillée, et avertissant : « chutes de pierres ». Je parcours avec délice le sable vierge avec aussi un pincement d’appréhension : je ne sais pas si la mer monte ou descend. Le sable sec n’existe pas. Au fond de la plage j’ai peur d’être prise dans un piège. Je ne m’attarde pas.
Un peu plus au nord, il y a un petit fort carré et en dessous quelques barques. C’est la plage de Paimogo d’où viennent les œufs de dinosaures.
Fin de la route.

Retour à Praia de Areia Branca. Nous nous attablons à la première terrasse pour déjeuner ; Tables et chaises jaunes, protégées du vent par des cloisons de verre. Plat du jour : escalopes aux champignons et à la crème (6.5€). Au pied de la terrasse, une promenade piétonnière avec des douches et des bancs. Sur la plage, les tentes sont carrées, en toile rayée, comme en Normandie. Drapeau jaune. Les baigneurs les plus intrépides se tiennent debout alignés et attendent que la vague les mouille. Au bout de la digue, je découvre une très longue plage avec quelques tentes et quelques parasols (cela se dit chapeu). J’aimerais aller plus loin sur cette plage déserte au sable fin et tiède. Au lion, se profilent encore des falaises.

Retour par Peniche. A l’entrée de la ville, on goudronne le rond point, provoquant un embouteillage monstrueux. Que sommes-nous faire ici ? Finalement c’est notre tour et nous poursuivons sur Carvoeiro qui est un curieux affleurement de calcaire gris aux strates horizontales et fines que l’érosion a attaquées dégageant des empilements pittoresques. Au bout du cap se tient un petit phare métallique rouge. Sur l’autre côté, les figures d’érosion sont différentes : lapiaz ? Un GR est tracé, des poissons de bois jaunes signalent les descentes à la mer pour les pêcheurs.
De Peniche, nous apercevons la marina (porto de diversion). Nous cherchons le port de pêche ! Nous nous perdons et râlons, énervées parce que l’embouteillage nous a contrariées. C’est dommage parce que nous ne profitons pas de la découverte de quartiers de pêcheurs aux maisons modestes (pêcheurs ou conserveries). Les gens sont encore habillés de façon traditionnelle, ls dames tout en noir avec leur fichus et leurs grosses lunettes. On finit par retrouver le rond point, entre temps la police a mis en place une déviation : nous découvrons un peu tard le port de pêche derrière des grillages. Il y a de gros bateaux, un grand bâtiment peut être la criée. C’est vraiment un gros port plus grand que celui du Guilvinec que nous avons visité récemment.

Une voie rapide nous conduit à Nazaré (2.1€ péage). Le temps est couvert, il fait très frais. Après les courses nous suivons la flèche marron portant des jumelles « sitio », imaginant un point de vue (à cause des jumelles). Le quartier est pavé. Les maisons sont anciennes. Il y a de nombreux restaurants de coquillages. Sur une petite place les arènes sont blanches peintes aux couleurs espagnoles rouge et jaune. La prochaine corrida est le 25 juillet mais la porte est ouverte. On jette un coup d’œil à l’arène bien ratissée. Les corridas portugaises sont plus sympathiques parce qu’on ne met pas à mort le taureau.
On se gare entre le théâtre et l’hôpital. Le théâtre est surmonté d’un macaron avec masque et trompette/ l’hôpital est une bâtisse blanche fin 19ème . On accède à la grande place en passant le long de la grande église perchée sur un haut perron arrondi construite de belles pierres roses et blanches. Au milieu de la place, le kiosque à musique est peint en jaune, accompagné de quelques palmiers. De nombreuse boutiques proposent des souvenirs bon marché : torchons aux motifs stéréotypés de coqs portugais, tabliers rouge ou verts… les marchandises les plus originales sont de belles vestes tricotées mail, grises ou beiges, des ponchos aux aiguilles ou au crochet, des petites capes courtes en côtes anglaises.

Le dernier côté de la place est le Minadouro point de vue dominant la plage/ Des marchandes de fruits secs, de lupins et d’arachides salées sont habillées en costume traditionnel la jupe courte est gonflée par plusieurs jupons, un foulard à carreaux est noué en turban sur la tête ; Elles attirent les passant en chantant et dansant. Un autre mirador est installé plus haut à l’arrivée de l’ascenseur qui est un funiculaire reliant la plage au Sitio. On surplombe les tentes carrées alignées deux par deux, le sable d’or et l’eau transparente. On voit au fond, le port. Il est loin, le temps où les barques étaient hissées sur le sable, tirées par des bœufs. De vieilles cartes postales témoignent de ces anciennes pratiques.
Plus bas, sur une petite avancée ; le phare de Nazaré est construit sur un petit fort de pierres aux murs de beaux moellons aux arêtes aiguës. Pour 1€, le phare se visite. Musée très petit mais très bien fait ! Des panneaux racontent les guerres napoléoniennes. En 1808 les troupes françaises attaquèrent le fort défendu conjointement par les Portugais et les Anglais de Wellington. Les panneaux racontent également les « guerres libérales » opposant libéraux et absolutistes dans les années 1840. La salle suivante est dédiée à un curieux phénomène : les vagues géantes de Nazaré et le Canyon sous-marin de Nazaré. On essaie de répondre à cette question : pourquoi de si grandes vagues jusqu’à 30m de hauteur à Nazaré ? D’autres panneaux racontent l’origine du sable sur les larges plages et tracent les courants marins alimentant en sable le rivage.
Un audiovisuel montre les exploits d’un champion de surf.
A la sortie du phare, je découvre la belle plage du Nord. Comment y accéder?Peut être en traversant la pinède. En face de la route de Fanhais il y a une route mais elle se transforme en piste qui tortille dans la pinède.

