Le quotidien, visite de la Farnesina

CARNET ROMAIN

vie quotidienne

Piazza Trilussa : on a fleuri le poète
Piazza Trilussa : on a fleuri le poète

La RomaPass est terminée. Je sors à 8h du matin avec la poubelle chercher une carte de transports hebdomadaire, de l’argent au distributeur.

Pour les poubelles, j’ai enfin compris le mode d’emploi. Les paresseux qui ne trient pas mettent leur sac au coin de la rue où il y en a d’autres. Les consciencieux qui trient apportent les différents sacs : organique, tout-venant-non-recyclable, verre, papier-carton, plastique sur la place Trilussa aux poubelles sélectives qui arrivent sur un petit camion le matin et disparaissent ensuite ; la liste des emplacements de tri est punaisée à l’intérieur de notre porte d’entrée.

Les cartes de transports journalières et les tickets se vendent à l’Edicola (kiosque à journaux) mais les cartes hebdomadaires ne se trouvent que dans certains bureaux de tabacs.

Le distributeur automatique de billets s’appelle en italien Cash machine il y en a un enfermé dans un bar fermé à 8h30 et un autre caché derrière l’Edicola qui rend beaucoup de services et me rappelle les kiosques périptères grecs.

La Farnesina

les orangers de la Farnesina
les orangers de la Farnesina

La villa se trouve très près de notre gîte, au bout du viccolo Moroni, on passe sous une arche et on arrive dans une rue tranquille bordée du grand palais Corsini où est morte Christine de Suède.

La Farnesina  est la « villa de campagne » sur les bords du Tibre construite par Baldassare Peruzzi de 1503 à 1518 pour Agostino Chigi  très riche banquier siennois. Elle n’est plus à la campagne mais au milieu d’un parc entouré de grands murs ; le jardin est planté de parterres de buis. Une fontaine coule en son centre.  Dans de grosses poteries orangers et citronniers sont en fruits.

La loggia de Galatea au plafond l’horoscope de chigi
La loggia de Galatea au plafond l’horoscope de chigi

Nous arrivons les premières et profitons des décors magnifiques. La Farnesina n’est pas un écrin pour des collections comme la villa Borghèse. C’est la maison elle-même qui est l’œuvre d’art – entièrement peinte à fresques couvertes de marbres multicolores et précieux.

Raphaël : Galatea
Raphaël : Galatea

La loggia de Galatée est peinte par Raphaël et ses élèves ? La Maitre a dessiné Galatée sur une coquille tirée par des dauphins. Dans le ciel des amours ailés avec arcs et flèches. Sur le panneau voisin Polyphème convoite la nymphe. Le plafond est l’œuvre de Sebastiano del Piombo. Dans dees lunettes sont peintes des scènes mythologiques et une grosse tête en grisaille qui serait (d’après le Guide du Routard) un clin d’œil de Michel-Ange à Raphaël le premier reprochant au second la petitesse de ses personnages.

Loggia d'Amour et Psyché
Loggia d’Amour et Psyché

La Loggia d’Amour et de Psyché est aussi l’œuvre de Raphaël et de son école d’après l’Ane d’Or d’Apulée (que je n’ai jamais lu mais que je viens de télécharger). Il est partagé en deux longs rectangles où se déroule un banquet. Les convives sont très dévêtus (surtout les hommes qui exhibent une puissante musculature). De nombreux animaux, soit réels comme un aigle, des paons ou imaginaires comme le sphinx, accompagnent les dîneurs. Des guirlandes végétales chargées de fruit suggèrent l’ouverture sur les jardins. Dans des triangles je reconnais Hermès,  des amours et des nymphes. Cupidon est accompagné des trois pies en vol. Ailleurs, un attelage de colombes. Des candélabres en albâtre complètent le décor.

La pièce des frises est de Baldassare Peruzzi : sur un fond noir et gris, de  petits personnages colorés racontent les travaux d’Hercule et des scènes mythologiques : Orphée charmant les animaux, Danaé sous la pluie d’or…..

Salle des Perspectives
Salle des Perspectives

L’escalier est monumental, le plafond hémicylindrique est recouvert de stuc blanc relevé de rose tendre, les murs sont en marbre gris en bas, rose en haut, les marches blanches étincellent. Au détour de l’escalier : une surprise, la très vaste salle des Perspectives est une merveille de trompe-l’œil : fausse loggia, fausses colonnes, de même le paysage entre les colonnes peintes, même le marbre du sol qui semble s’étendre sur le faux balcon. Chigi n’a profité longtemps de sa merveilleuse villa qui fut envahie par les lansquenets de Charles Quint lors du sac de Rome de 1527. On peut encore voir les graffitis qu’ils laissèrent.

Alexandre et Roxane
Sodoma – Les noces d’Alexandre et de Roxane

La salle des noces d’Alexandre et de Roxane (1519) est de Giovanni Antonio Bazzi dit Sodoma. Les grands personnages sont de taille humaine.

Le corridor est couvert de grottesques. A l’occasion, j’apprends que le mot grottesque vient du mot grotte . Style résultant de la découverte accidentelle de la Domus Aurea. Un jeune Romain, tombé dans une fissure découvrit par hasard cette villa de Néron recouverte de fresques. Les grottesques imitaient les décors de la Domus Aurea ou les peintures pompéiennes.

Grottesques
Grottesques

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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