LIRE POUR LA GRECE , ET LE LUXEMBOURG?

« Par moment deux drames, le tien et celui de la Grèce ne faisaient qu’un dans mon esprit : ta chambre à l’hôpital Saint Joseph était une cellule de prison où on avait enfermé mon pays pour dettes. »
C’est un livre d’amitié, amitié qui lie le narrateur, auteur grec francophone, et son éditeur qui est aussi son ami. Ce sont aussi ses allers-retours entre Paris et Athènes dans la Grèce sinistrée par la crise. Narrateur de l’entre-deux, entre-deux langues, polyglotte oserais-je écrire pour employer un mot d’origine grecque, qui écrit en Français se traduit lui-même en Grec, ou l’inverse. Choix des mots. Entre-deux pays, l’exil est-il à Paris où l’auteur vit depuis presque cinquante ans, auteur reconnu et primé, ou à Athènes? ou à Tinos dont il parle trop peu.
Je lis toujours avec grand plaisir Alexakis, écrivain attentif aux mots depuis la Langue Maternelle, le Premier Mot….qui, en Français nous fait aimer la langue grecque. La plus belle trouvaille est cette vérité aletheia dont le contraire ne serait pas le mensonge mais l’oubli, ce Lethé, fleuve des Enfers, fleuve de l’oubli. La mythologie n’est jamais loin. Ni Œdipe, ni Sophocle.
Pourtant c’est un « roman » plutôt noir, où il est question de vieillesse, de maladie et de deuil. D’oubli aussi puisque le titre La Clarinette vient d’un oubli de ce mot, perte de mémoire qui inquiète le narrateur.
Noir le constat de la pauvreté des Grecs. Pauvreté qui exacerbe l’égoïsme plutôt que la solidarité. Crise impitoyable qui met à la rue des milliers de Grecs – ou non-grecs d’ailleurs. Le narrateur est particulièrement attentif aux SDF et au clochards, grecs ou parisiens, il se documente sur les initiatives pour leur venir en aide.
Attentif aussi aux idées politiques, exilé de la Junte autrefois, il sait reconnaître le fascisme, l’égoïsme des armateurs grecs qui ne paient pas l’impôt. Sévère avec l’Eglise orthodoxe: Ap. J.-C est le roman que j’ai préféré.
Retournera-t-il définitivement à Athènes?
J’ai reçu « la langue maternelle » et ce sera ma première lecture de l’auteur.
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Je n’ai pas grand chose en réserve autour de la Grèce finalement, il faudrait que je regarde un peu plus précisément à la bibli!
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Je n’ai aucun livre de cet écrivain. Pourtant tu me donnes envie de le lire. Je verrai à la médiathèque!
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Je suis en train de devenir « fan » d’Alexakis ! Après « Le premier mot » (superbe !) et « La langue maternelle », je suis actuellement plongée dans « Le coeur de Marguerite » ! ^^
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@Bluegrey : le « coeur de marguerite » a échappé à ma vigilance!
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