Mazara del Vallo Normande et baroque

CARNET SICILIEN 

piazza della Repubblica
piazza della Repubblica

Cap à l’ouest sur la même route SS115 perchée sur une série de viaducs élancés et aériens qui enjambent des vallées creusées par de petits fleuves côtiers,  cultivées surtout de vignes agrumes et aussi de blé. Curieusement on fait pousser les fèves entre les rangées des oliviers. Après Castelvetrano nous empruntons l’autoroute jusqu’à Mazara del Vallo. Le trajet nous a paru très court.

L'arc normand
L’arc normand

Le centre de Mazara est piétonnier. Nous garons la voiture proche du Corso Umberto 1er, la rue chic ornée de palmiers au milieu de la chaussée et de très belles potiches en majolique ou en mosaïque colorée. La céramique est une des spécialités de la ville. Les potiches sont toutes différentes, l’une d’elles est ornée de calligraphie arabe.  Les bancs sont aussi recouverts de carreau de majolique aux motifs très contemporains, et graphismes épurés. De belles boutiques de vêtements chics, et chaussures, bordent le Corso qui mène à l’Arc Normand, seul vestige du château normand du comte Roger qui libéra Mazara en 1072 de la domination arabe. Après le 16ème siècle, les souterrains du château servirent de prison. Le Palais fut démoli en 1880 pour faire place à un jardin public lungomare. Devant la fenêtre en ogive : « l’arc », un mince jet d’au dans un bassin est entouré de rocaille. Les énormes ficus aux larges troncs et aux branches sinueuses forment une sorte de coupole de verdure aux entrelacs gothiques. Il doit faire bon l’été de s’y reposer. Aujourd’hui, le vent rafraîchit l’air et la mer est démontée, hérissée de crêtes blanches ; nous préférons les bancs au soleil à la place ombreuse.

jardin lungomare
jardin lungomare

Très ensoleillée ; en revanche la Plazza de la Repubblica située entre la Cathédrale, le Palais épiscopal, le séminaire épiscopal d’un côté et le Musée diocésain et l’église du Couvent Santa Catharina. Au centre se trouve la statue de San Vito. Les arcades se déplient sur deux niveaux. La coupole est vernissée, turquoise. La place a de l’allure !

sur le porche de la cathedrale le Comte Roger piétine le sarrazin
sur le porche de la cathedrale le Comte Roger piétine le sarrasin

A 9h30, la Cathédrale est ouverte, une troupe de scouts s’affaire. Chacun s’installe pour la messe dominicale. Nous saisissons l’occasion pour entrer. La cathédrale normande du 11ème siècle a été remodelée au 18ème siècle. Au dessus du portail le bas-relief (15ème s) représente Roger à cheval piétinant un sarrasin.

intérieur de la Cathédrale : barroquissime!
intérieur de la Cathédrale : barroquissime!

L’intérieur de l’église est baroque, très baroque. Le plafond aux tons pastel est entièrement peint à fresque tandis que les hautes fenêtres éclairant une nef très lumineuse blanche ornée de grisaille et or, sont encadrées de sirènes et de putti en trompe-l’œil.

087 - CopieLe chœur est spectaculaire avec un autel entièrement revêtu d’argent ciselé et sculpté surmonté d’un baldaquin extraordinaire : des angelots y sont suspendus et s’accrochent en acrobates au plafond. Un enfant alpiniste semble assis dans une nacelle tandis qu’un tout petit s’accroche aux franges. Sous le baldaquin, sur un rocher six saints personnages sont en oraison sous un ciel doré.

putti alpinistes
putti alpinistes

Une très belle croix de bois est suspendue sous la coupole aussi très lumineuse. Nous nous déchaînons à tout photographier avant que l’office ne commence. Nous sortons sous le carillon des cloches qui sonoriseront le film où Roger piétine le sarrasin.

DSCN6491 - Copie

La Via du XX septembre conduit à la Place du Plébiscite, où une église ruinée « resti della chiesa S Ignazio » est une rotonde, sur un plan octogonal,  qui a perdu sa coupole : 16 colonnes rondes et lisses groupées deux à deux, précédent 7 chapelles et le portail. Face à la porte le chœur est plus profond. Des décors baroques subsistent : stucs, angelots, guirlandes et feuillages, chapiteaux très ouvragés….Une grosse masse de lierre occupe tout le haut d’une alcôve, des rameaux dégoulinent formant des festons vivants. En face, un figuier est accroché au mur et pousse la tête en bas tandis que des plantes herbacées font des touffes un peu partout.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « Mazara del Vallo Normande et baroque »

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