2 Sal – Pedra do Lume

CARNET DU CAP VERT

 

la saline dans le cratère
la saline dans le cratère

Après avoir acheté deux bananes (40 $) aux femmes assises sur le rebord du trottoir, nous essayons de trouver un taxi collectif pour Espargos à 100$ . Les taxis attendent mais pratiquent les tarifs « privé ». Après avoir marchandé avec le chauffeur – maillot brésilien, parlant français,- nous installons à l’arrière du pick- up pour mieux voir le paysage.

Le vent souffle très fort. Le taxi traverse un  véritable désert avec ses petits oueds et même une petite palmeraie. Le ciel est couvert, au loin la mer très agitée est blanche d’écume.  Espargos n’est pas très attirante avec des buildings et des chantiers en parpaing,  construite sur une colline hérissée d’antennes et de paraboles.

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Pedra do Lume est pittoresque avec les maisons basses des ouvriers des salines , l’église blanche , et le téléphérique en bois délabré allant du port abandonné à la montagne. Le taxi nous dépose à l’entrée du tunnel creusé pour accéder au cratère. Au bout de la galerie nous découvrons un damier dans un cercle presque parfait. Certains rectangles rose-saumon, d’autres verts, d’autres recouverts par une pellicule de sel. Un paludier creuse avec une pelle, un tractoriste est au travail. Seules  touristes,  nous nous promenons tranquillement sur les petites digues qui séparent les bassins.

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Je cherche des trémies de sel ou de gros cristaux cubiques et suis un peu déçue de ne pas en trouver. La nature ne fait pas toujours les choses comme l’enseignent les livres.

La géologue en moi, vibre : le volcan qui a construit cet immense cratère circulaire a disparu, les cendres accumulées ne me racontent pas l’éruption. La saline, en revanche, me rappelle d’autres que j’ai visitées : Guérande, Salins de Giraud, Gruissan, celles du Portugal,ma thèse dans le labo des évaporites. Chaque fois que nous découvrons une nouvelle contrée je cherche les liens avec mon histoire personnelle pour apprivoiser les lieux, y trouver des marques, m’y sentir moins étrangère.

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Sur la rive diamétralement opposée, poussent des plantes grasses très vertes . Des lits de plage sont installés. J’hésite à me baigner, nous ne savons pas comment nous allons rentrer, il faudra peut être marcher 7 km jusqu’à Espargos, je n’ai pas envie d’être raide de sel. Plus tard, deux jeunes touristes iront à l’eau, je les envie.

Nous descendons à pied sous le téléphérique de bois et parvenons à un port fantôme, trois barges rouillent sur des rails, les quais construits pour l’embarquement du sel sont presque abandonnés, quelques barques de pêcheurs sont amarrées. Les bâtiments des ouvriers sont encore habités mais plus trace de l’activité d’autrefois.

Le soleil revient vers midi. Nous pique-niquons face à la mer devant un restaurant vide où j’espérais trouver un taxi ou un aluguer – rien. Nous marchons sur la route dans le désert.. Espargos, se profile bien plus proche que les 7 km annoncés. Est ce un mirage? Nous n’aurons pas le temps de le vérifier, un taxi, déjà occupé, nous charge à son bord pour 800 $ et à 14h30 nous sommes aux Alizés pour la sieste.

Je m’installe sur la terrasse pour peindre.

5h  quête d’une location de voiture pour demain, et d’un restaurant pour dîner.

Lundi, Cultural Café est fermé ainsi que l’Aquarium et la moitié des établissements de Sal

Dans  les nouveaux quartiers construits pour les touristes, italiens en majorité, les pizzerias sont nombreuses  mais c’est la morte saison, les restaurateurs ne font aucun effort pour attirer les rares consommateurs.

 

Finalement, je découvre l’endroit idéal : Nha Terra- un hôtel avec une minuscule piscine dans un  jardin entourée de jolis palmiers aux larges frondes bien fournies. On peut dîner sur le bord de la piscine et ce soir, il y a même des musiciens.

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Dominique achète des croquettes de morues vendues dans un boui-boui. Je dîne donc seule, les musiciens me tiennent compagnie. Ils cassent souvent des cordes et passent plus de temps à accorder leurs instruments qu’à jouer, ambiance sympathique. !

Promenade de nuit sur la plage. De retour aux Alizés, la fête bat son plein, au bar Cocorico au rez de chaussée de la pension il y a de la musique ainsi que dans une boîte en face Allons nous dormir ?

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Au dessus de mon lit, un tableau de Tchâlé Figueira femme portant un enfant.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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