6- Santiago – Cidade Velha : levada

CARNET DU CAP VERT 2002 

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Abel et Mama  ont apporté le petit déjeuner sur des plateaux dans notre chambre. C’était mieux sur la terrasse !  Pap, qui avait travaillé le jour de la fête, avait réclamé son week-end. Joseph voulait, le forcer à travailler.

Premier baobab

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Derrière l’église, au détour de la route, il y a un très vieux baobab. Comme en Asie, ce vieil arbre fait l’objet de la vénération du village : un autel y est installé avec des fleurs artificielles, des images de la Vierge et une croix blanche cloué sur le tronc. Je suis très excitée : c’est notre premier baobab ! Pour moi, c’est un symbole de l’Afrique. Malheureusement, les caisses formant un autel défigurent la photo.

Promenade le long de la levada

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Au dessus du baobab, nous découvrons une levada. La libellule rouge venue nous visiter pendant le petit déjeuner, était annonciatrice de la promenade le long de l’eau. Nous suivons le ruisselet en marchant sur le rebord cimenté du canal d’irrigation en
surplombant  le village.  Nous reconnaissons nos toits de chaume et notre cour. Nous marchons à l’ombre des manguiers. En contrebas, de petites terrasses sont aménagées avec soin. Pour l’instant rien n’y pousse. Les semis attendent la saison des pluies qui ne vont pas tarder (?). Plus loin, des ouvriers travaillent à rehausser d’un étage une maison au milieu des terrasses. La maison, les murettes en basalte, même les troncs des arbres sont chaulés… Drôle d’idée de chauler le basalte… C’est courant ici. Notre maisonnette de la Rua Banana, en belles pierres taillées, est aussi blanche ainsi que d’autres dans la rue. Cela donne un air de richesse, les maisons misérables n’ont pas eu de badigeon depuis longtemps. La levada irrigue en cascade, les terrasses en aval. Elle sort d’une piscine rectangulaire, citerne qui retient l’eau… Avant d’arriver à la source captée, nous trouvons plusieurs citernes pleines. La source est invisible, enfermée dans un bloc cubique en ciment. Une série de tuyaux conduisent l’eau vers d’autres champs.
Au dessus de nous, tout proche, le bloc épais de la coulée basaltique forme une falaise où seules les chèvres grimpent. Leurs bêlements sont presque humains. Au retour nous suivons la levada dans une autre vallée qui fait une encoche dans la falaise  mais la promenade tourne court : la levada enjambe un précipice sur un pont étroit d’un trentaine de cm. Pas téméraires, nous n’osons pas nous y aventurer.
En chemin, nous croisons un couple assis près de l’eau. Dans leur seau : un téléphone portable, une brosse à dents et du savon. L’homme se lave nu, ignorant notre présence. Un peu plus loin trois enfants  se baignent dans un petit bac en ciment. Les oiseaux ont des  ailes bleues métalliques. Dans le petit canyon se trouvent des fermes, les porcs sont installés en terrasse sur le toit. On élève aussi des vaches, un âne est attaché à un arbre à l’ombre ainsi qu’un chien qui aboie à notre passage.
Assises sur le rebord de la lévada, nous contemplons la mer : une plage de galets est bien tentante. Les ouvriers qui gâchent du ciment à l’entrée du chemin qui y descend nous interdisent l’entrée : c’est privé.

Ruines de la vieille cité portugaise

Cidade Velha s’étend aussi sur la colline près des ruines de l’ancienne cathédrale ruinée. Les hauts murs de basalte noirs sont décorés de grès jaune finement travaillé autour des portes et des fenêtres, la plupart des blocs gisent puzzle pour archéologues en attendant d’être remontés.
Nous trouvons des yaourts dans une épicerie. Une femme portant sur la tête un plateau de fruits et de légumes, nous choisit ses plus belles bananes. Il nous reste la moitié du poulet du dîner. A la manière des Capverdiens  nous déjeunons assises sur le pas de la porte rua Banana.

La plage des Canisses

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Après une sieste, nous partons à la plage de Canisse. Aux heures chaudes, les aluguers sont rares. Enfin un accepte de faire un détour pour nous conduire à la Praia Canisse, belle plage de sable noir dans une anse à 2km de Cidade Velha. Une femme et sa fille se baignent, une autre famille arrivera plus tard ainsi qu’un 4×4 avec deux blancs  et trois noirs. C’est donc un endroit très tranquille.
Enfin une belle baignade ! Je reste longtemps dans l’eau, rejointe par Dominique. Puis lecture sur la plage. Il fait maintenant frais et nous avons presque froid après le bain. Trop tard pour commencer une aquarelle, d’ailleurs nous avons de la lessive à faire.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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