CARNET DU CAP VERT 2002

la plage de Tarrafal : un terrain de sport?
5h52, les passerinhas m’ont éveillée avec leurs cris affreux. De la terrasse, j’observe l’animation sur la plage.
Sous le kiosque de pierre hexagonal couvert de palmes, un homme s’échauffe, s’étire et fait un véritable ballet (karaté ou capoeira ?). Hier, des jeunes filles dansaient.
Les barques sont poussées par une foule de pêcheurs. L’une d’elles est peinte stars and stripes.
Un couple de joggers grimpent le sentie devant le bungalow. Une femme arpente la plage en nombreux allers et retours d’une marche sportive.
Des enfants se baignent. Vers sept heures, tous ces sportifs quittent la plage. J’irais bien me tremper aussi. J’hésite, le temps est couvert et surtout, j’attends les macaques.
Les macaques ne sont pas venus nous voir, ils sont autour de la salle du petit déjeuner.
Dernière baignade.
Les petits porteurs, l’allumeur de réverbère et son frère, se chargent de nos valises. Ils les trouvent bien lourdes (18kg). Ils ont 14 et 16 ans, vont au lycée et travaillent, après les cours, à l’hôtel. Ils parlent assez bien le français appris à l’école.
Retour à Praia en minibus par la côte est

Le minibus de l’hôtel emprunte la route de la côte est. Des rochers émergent, battus de très grosses vagues. Dans chaque faille formant un canyon, de véritables oasis prospèrent. Une éolienne monte l’eau qui irrigue bananeraies, vergers d’orangers et cocotiers.
Des femmes portent de très hautes charges de branches sèches, sorte de fourrage entassé sur les terrasses des maisons basses. Quelques fois, c’est un âne qui les transporte.
Dans les collines, des feux sont allumés au mépris de la sécheresse et du vent. De grandes colonnes de fumée s’élèvent. Prépare-t-on les champs pour la saison des pluies qui s’annonce ? A quoi servent les brûlis au pied des petits acacias de la reforestation, bien alignés mais bien desséchés ? Certains sont squelettiques, la plupart ont perdu toutes leurs feuilles. J’ai bon espoir pour eux. S’ils étaient morts, ils seraient ébranchés depuis longtemps. Nous rencontrons souvent des hommes portant des machettes ou des scies. La forme bizarre des arbres résulte de la force des vents mais aussi des élagages sauvages avec des instruments peu tranchants. Des moignons partent du tronc à hauteur d’homme.
Les villages sont misérables. Les maisons sont presque toutes en parpaing brut, très peu sont badigeonnées. Il y a affluence aux fontaines, les animaux domestiques furètent comme à Cidade Velha. Les petits cochons à fourrure épaisse, brune ou grise, sont assez malins pour traverser la route quand il le faut. Ce n’est pas le cas des poules avec leurs poussins, que le taxi évite avec des embardées.
Praia,aéroport
Le temps, couvert ce matin, se dégage. A midi, à Praia, le ciel est bleu sans un nuage.
L’avion, programmé pour 13h45, ne partira qu’à 15h30. En attendant, nous nous distrayons au spectacle des autres passagers. Deux couples de touristes, le reste de Capverdiens, trois familles d’émigrés américains tout en GAP et en Nike neufs, très américains, avec des monceaux de bagages. Un gâteau à la crème tout enguirlandé bleu fleuri de rose est aussi du voyage. Les gens se reconnaissent, se parlent. Personne n’a l’air de se soucier des annonces qui périodiquement font état du retard de l’avion. Au Cap Vert, il ne faut pas être pressé, personne ne l’est.
Nous survolons Cidade Velha, reconnaissons les fortifications, l’église. Je cherche le flamboyant. A peine sommes-nous au dessus de l’océan, que ses dessine déjà la silhouette du volcan..