CARNET DU CAP VERT 2002

A l’aéroport, Lou,une très jolie métisse, habillée avec recherche nous accueille et nous montre dans Sao Felipe, la poste, la banque, les restaurants, avant de nous déposer devant une belle bâtisse à étage peinte en beige orangé, portes et volets marrons avec un balcon et une terrasse à fins balustres blancs :
la Pousada Bela Vista

La Pousada Bela Vista a vraiment fière allure. Notre chambre est magnifique,vaste, haute de plafond. L’ameublement est classique, raffiné, les meubles en bois foncé portugais. Sur les tables de nuit, des petits bouquets de roses artificielles. Ce qui donne le charme particulier à la pièce, ce sont les rideaux blancs éblouissants masquant la fenêtre et l’entrée de la grande salle de bain. Avant de déballer les valise, photo.
Vers six heures nous sommes prêtes, douchées, pour l’exploration de Sao Félipe.
Sao Felipe : Une jolie ville coloniale
C’est (en dehors de Praia, la capitale) la première fois que nous sommes dans une ville et non un village. Les rues sont toutes pavées avec soin de motifs en mosaïque comme au Portugal. Balayées, bordées de trottoirs plantés de petits arbres, et de flamboyants qui donnent de l’ombre. Plusieurs places sont fleuries de massifs avec même du gazon. On y a disposé des bancs, luxe, il y a des fontaines!
Les maisons sont sagement alignées. La plupart sont peintes de couleurs pastel, beige, rose, vert amande, jaune, mais aussi certaines tranchent avec des teintes vives bleu et vert. De nombreuses maisons ont un étage avec un balcon. Ce sont les sobredos, les maisons coloniales. Parfois la peinture écaillée part en grandes plaques. Certains balcons tombent de guingois. La richesse de Sao Felipe appartient à un passé bien révolu. L’argent des émigrés américains a permis de repeindre les façades.

A six heures, Sao Felipe est une belle endormie. Nous sommes seules dans les rues et croisons au hasard deux couples de touristes. Comment allons-nous dîner ? Pas de terrasse de restaurant sur le front de mer (ou plutôt si, une ruine). Les mercerias vendent les conserves habituelles. Le pain est introuvable.
Le soleil va se coucher près de l’île de Brava dans les brumes, la lumière est très douce.

Au Bistro, tenu par une Hollandaise, nous dînons de sandwichs au poisson froid et aux oignons, faisons connaissance avec une famille française (Roots aussi) et échangeons nos impressions. Ils ont été ravis de la Pensao Alternativa à Sal où nous passerons la dernière nuit du séjour.
A la nuit, nous rentrons à la Pousada.
C’est à cette heure-ci que la ville s’éveille. De la musique sort de toutes les fenêtres ouvertes, une circulation d’enfer s’est emparée des rues. Des 4×4 étincelants vrombissent, appuis-tête aux couleurs américaines, stéréo à plein volume. Nous ressortons faire un tour, mais il faut se garer des voitures!
le lendemain matin

Sao Felipe, la belle endormie, s’est éveillée tôt. Dès 6h, sur la terrasse, je profite du spectacle de notre petite placette triangulaire très animée où s’arrêtent taxis et aluguers venant de la campagne.
Tout le monde est beaucoup plus soigné qu’à Santiago. Quatre femmes en noir vont avec leurs sac la main (à la messe ?). Deux d’entre elles ont grande allure avec leurs longues robes noires fendues. Elles pourraient assister à un spectacle à l’opéra dans cette tenue ! Les jeans ne sont pas les contrefaçons de Sucupira. Ils arrivent de Boston. Les aluguers affichent les couleurs américaines.
le marché

Peu à peu, les rues se peuplent de marchands. Des femmes portent des bananes dans des cuvettes. Il existe deux marchés à Sao Felipe, l’un ne vend que des vêtements pour les Capverdiens, de bien meilleure qualité qu’à Sucupira à Praia, l’autre est un joli marché aux légumes. Devant ce marché, on décharge des paniers couverts de toile colorée. Dans les panier, le raisin de Fogo.

Le petit déjeuner est raffiné , jolie vaisselle, une belle papaye, sous une petite cloche de verre : du fromage de chèvre et de la pâte de coing.