ROUGE au Grand Palais – ART ET UTOPIE AU PAYS DES SOVIETS

Exposition temporaire du 20 mars au 1er juillet 2019

ART ET UTOPIE AU PAYS DES SOVIETS

Plus qu’une exposition d’Arts Plastiques, c’est un parcours historique en deux volets : L’ART DANS LA VIE (1917 -1929) qui montre comment les artistes se sont portés volontaires au service de la Révolution pour mobiliser les masses. Délaissant l’art formel et figuratif, ils décorent le train de l’Agitprop, inventent de nouveaux motifs qui’ls répandent dans les rues par des pochoirs ou des affiches 

pochoir-fenêtre Rosta
Pour que le prolétaire distingue ses ennemis de ses amis

Tous les arts se conjuguent pour l’éducation du peuple : le théâtre et la danse.

Sont exposés des décors, costumes, ainsi que des vidéos et des films : la Biomécanique est une sorte de danse ou de gymnastique qui « transforme le corps en outil de travail puissant ». 

Plusieurs pièces sont ainsi présentées comme Le cocu magnifique(1922),  La Punaise (1928) de Maiakovski, satire de l’esprit petit-bourgeois, Je veux un enfant (1926) de Tretiakov fait frémir : il transpose les principe de la sélection des agronomes dans la reproduction humaine, eugénisme ayant pour slogan « un enfant sain est un futur bâtisseur du socialisme ». 

Un troisième axe est : Réinventer les objets du quotidien

pour jouer aux échecs

les motifs de tissus ou de papier peint intègrent les nouvelles idées comme cet imprimé avec des locomotives ou le bleu avec des bateaux

De nouvelles techniques apparaissent comme les photomontages

photomontage

La peinture traditionnelle n’est pas oubliée mais d’autres sujets sont traités :

Le bolchevik

Des peintres de toute l’Europe et du monde entier, sont invités et illustrent des sujets révolutionnaires

Eric Johnsson (Suède) En bas on a faim, en haut on s’empiffre
Malevitch

On est loin de l’école de Vitebsk (exposition Centre Pompidou l’an dernier). Malevitch en 1930 est arrêté.

Une série de films d’une très grande beauté plastique célèbrent les récoltes, ou la construction de 40 centrales électriques, ou les machines à écrire. Il faut prendre le temps de s’asseoir et de les regarder. Ces films montrent mieux que les œuvres picturales la vie en Union soviétique.

A l’étage, la seconde partie de l’exposition : VERS LE RÉALISME SOCIALISTE (1929 – 1940) 

Malevitch

Staline en 1929 a concentré les pouvoirs, les groupes artistiques sont dissous en 1932. En 1934 Jdanov théorise le Réalisme soviétique qui doit dépeindre un idéal futur « travail de remodelage idéologique du travailleur » . On assiste à un retour du réalisme.

  Au cinéma :  retour des films avec une intrigue. Certains montrent les procès staliniens : Le Tribunal du Peuple, glorification du Canal de la mer blanche creusé par les prisonniers du goulag en rééducation.

livre caviardé

Dans la peinture on exalte la vigueur physique : expression du volontarisme sans limite du Stalinisme.

Le bain des Marins de la Flotte Rouge

Komsomol militarisé

On rêve la ville stalinienne avec gratte-ciel, et métro monumental. L’exposition présente les plans de construction de la station Arbat. Les Constructrices du métro sont à l’honneur

Constructrice du métro avec une perceuse

On peint un avenir radieux

Lénine conduit des enfants

la dernière salle est décorée par des peintures historiques complètement kitsch représentant le cercueil de Lenine, Staline….et des films sont projetés à la gloire de Staline.

Nous sommes restées plus de deux heures tant il y a de documents à voir et de films à regarder. J’en garde une impression mitigée d’un monde disparu, presque aussi loin que celui de Toutankhamon, histoire révolue? Pourtant il n’y a pas si longtemps il ‘était riche de symboles et de références que nous connaissions bien et que nous utilisions.

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

5 réflexions sur « ROUGE au Grand Palais – ART ET UTOPIE AU PAYS DES SOVIETS »

  1.  » Ces films montrent mieux que les œuvres picturales la vie en Union soviétique. »…
    Dans les « pays de l’Est », tout le monde connait que ce sorte des films sont seulement du propaganda et pas la realite/la vie (dure, triste et souvent sans espoir) des anees 1945 – 1989…Et meme les films d’apres 1989 sont la meme chose: du… « fiction » (En) sans aucune correspondence en realite. Croire (apres voir un film d’une pays de l’Est) que c’est « la realite » , c’est(d’apres mon avis) , une erreur…C’est (par exemple) comme croire que le peuple d’une certain pays de l’Est est exactement comme certains mendiants ou voleurs qu’on voit dans la rue, au TV ou dans les medias… D’accord, un « documentaire » est…par exemple, un « autre chose », 🙂 mais cette fois, la realite peut etre transforme et/ou deforme par les commentaires du celle/celui qui l’a cree, et qui , souvent , n’est pas capable de comprendre la vie, l’histoire, les coutumes, la phylosophie d’un certain peuple/lieu/pays…

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  2. @Dominique : cela dépend de quel point de vue, du point de vue historique c’est essentiel de ne pas oublier ce qui s’est passé au début du 20ème siècle, du point de vue artistique, tout se discute;

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