CARNET DU MEZZOGIORNO (CALABRE)

Les propriétaires ont eu la gentillesse de venir tôt.
Départ à 8h45, le GPS annonce 208 km et 3h20 de route. Simplissime , nous suivons la statale 18 le long du littoral et ne la quitterons qu’aux environs de Vibo Valentia.
Nous entrons en Calabre en franchissant le pont sur le Noce. La route est perchée dans la colline passe plusieurs galeries et ne redescend au niveau de la mer qu’à Scalea qui est une grosse agglomération. Entre Scalea et Diamanti, nous roulons tout près de la côte rectiligne entre les résidences balnéaire (souvent décaties), les hôtels-clubs pas très chics, les installations de plage pour des vacances familiales et populaires. Les boutiques ont suspendu des bouées colorées, des flamands roses gonflables, des serviettes bariolées, des parasols multicolores, des chaises pliables en plastique criard. Tout un attirail balnéaire assez hideux mais joyeux anticipant des vacances ou des week-ends de détente ; Les établissements balnéaires ne font pas recette ; Les familles ont plutôt choisi d’emporter leur propre matériel sur le sable ou les galets. Une baignade ? propose Dominique. Personne dans l’eau, je ne suis pas tentée. Autant je me sens à l’aise dans une petite crique où l’eau est calme, autant je me méfie des grandes plages ouvertes s’il n’y a personne. La route remonte à flanc de colline vers les Belvédère Martino (le bien-nommé) Elle est proche des montagnes escarpées (2000 m de dénivelé en10 km à vol d’oiseau). Dès qu’il y a du relief et des rochers, le paysage devient plus intéressant. Jusqu’à Marina de Fuscaldo la SS18 est coincée entre villages et montagne.
Au milieu du trajet, il faut faire une pause. Pour retrouver la mer il « suffirait » de trouver une sortie sur la grande route et un tunnel sous la voie ferrée ; Théoriquement c’est simple, en pratique plus compliqué. Une urbanisation désorganisée barre l’accès aux plages. On emprunte des voies étroites encombrées de dépôts sauvages de toutes sortes de déchets et de sacs d’ordures qui occupent le bas-côté de la rue et débordent sur la chaussée. La Calabre semble avoir un problème avec les poubelles. Cela nous surprend d’autant plus qu’à Maratea nous nous étions heurtées à une sévère récolte différenciée avec 4 poubelles distinctes ; umido (compostable) dans un sac lui-même compostable, seco indifferenziato pour les emballages divers dont on ne sait que faire, plastique et canettes dans une troisième, et papiers-cartons dans la 4ème sans oublier le verre à part. Il nous semblait que tout était bien respecté, un jour sur deux pour les épluchures, un jour par semaine pour les autres déchets qui peuvent se garder sans fermenter. Il semblait que c’était bien respecté. Mon cœur écolo s’était réjoui d’une si belle organisation. Alors qu’ici, en bord de mer, des m3 de déchets s’accumulent ; les éboueurs ne semblent pas en grève, mais plutôt dépassés avec leurs petits camions. Les gros qui existent chez nous ne pourraient pas se faufiler dans les ruelles.
Pauses énervantes et peu reposantes. Nous renouvelons l’expérience près d’un aéroport. Ici ce sont les indications qui sont déficientes : on ne trouve la mer que des kilomètres plus loin après avoir erré dans une campagne déserte où poussent surtout des roseaux.
Vibo Valentia est un gros port qui se voit de loin avec des installations industrielles imposantes. 12h35, arrivée à Tropéa, pour trouver l’Office de Tourisme je branche Googlemaps qui nous conduit sans tenir compte es interdiction de circulation en centre-ville, je fonce à pied. ProLoco vient de fermer il y a 5 minutes !

Facile de trouver à Tropea un restaurant de plage, nous avons l’embarras du choix. L’Albatros fera l’affaire : belle terrasse en bois, tables carrées, nappes en tissu jaune en revanche menu plastifié traduit en deux langues pour les touristes. Pour les Italiens, il y a une ardoise qui propose des spécialités plus intéressantes. Le Maître d’hôtel est aux petits soins. Dominique commande un « filey » qui n’est pas du tout conforme à la description en anglais, pas de courgettes et d’aubergines grillées comme écrit mais des pâtes épaisses et courtes avec quelques légumes. Le serveur apporte deux assiettes au lieu d’une commandée. Les moules de l’ardoise sont cuisinées avec de l’ail et du persil et des tomates fraîches et des croutons, belles tranches de pain grillé. C’est délicieux. Entourloupette avec l’addition, le maître d’hôtel embarque la monnaie(21€) que le serveur vient de rapporter. « C’est une blague ? », pas si sûr ! Il recommence la même opération à la table voisine où il y a des anglais.
La baignade des bien agréable ; Je savoure la vue sur la belle falaise claire, soubassement de la Ville Haute. Les installations de plage sont de bon goût. Une surprise, la pluie s’invite quand je nage. Cinq minutes de très grosses gouttes.

Notre gîte, à la Résidence Il Limoneto, est à Ricadi dans un vallon creusé par un ruisseau dans la colline. Il Limoneto est construit sur deux niveaux. En bas, la réception, le bar et la piscine et quelques appartements dans des immeubles plutôt miteux. 160 marches plus haut (mais on peut arriver en voiture) deux groupes d’immeubles d’un étage avec de petites terrasses carrelées, une table ronde et des chaises de jardin.
Une porte verte aux volets orientables s’ouvre sur un petit appartement : salle à manger/cuisine et une chambre à un grand lit et salle d’eau. Aucun décor superflu, murs blancs, mobilier fonctionnel, très simple. Tout le nécessaire y est, une gazinière avec 4 feux et des allumettes, casserole, poêle…La vaisselle est rangée dans l’égouttoir-placard au-dessus de l’évier typique des maisons méditerranéennes. Pas de torchon puisque la vaisselle sèche toute seule, rangée.
Charmante attention : dans un saladier, deux courgettes, deux concombres deux tomates et des oignons rouges du jardin.
Si aucun effort particulier n’est porté à la décoration intérieure le charme du Limoneto réside dans le jardin. Une rangée de bougainvillées rose-violet borde l’allée. Les massifs de lauriers roses taillés en boule ne sont pas encore fleuris, il y a plusieurs sortes de palmiers, cycas, yuccas et beaux arbres feuillus. Bordant notre balcon, les hibiscus ont été taillés avec précision, troncs épais, branches tordues, fleurs rouges ou jaunes. Avant de rejoindre notre maison je découvre une rangée de kiwis formant un tunnel, des orangers, des citronniers, tout un verger en face de notre terrasse.
Le jardin du bas, à l’étage de la piscine est un potager très soigné. En pleine terre poussent persil, courgettes et melons. Les propriétaires semblent experts en jardinage.

160 marches pour descendre à la piscine, rectangulaire, plutôt grande. Au bord de la piscine on peut capter la Wifi. Je surveille les données mobiles, je ne suis pas sûre de mon forfait. Pour nager, malheureusement, elle n’est pas très profonde dans le petit bain je manque de cogner mes genoux contre le carrelage