CARNET ÉGYPTIEN 2019

Le petit déjeuner terminé, nous montons sur le pont profiter de la « navigation ». Le bateau s’approche tantôt d’une rive tantôt de l’autre. Palmiers, canne à sucre. Petites barques à rames de pêcheurs, ou de vendeurs à la sauvette qui s’accrochent au bateau et brandissent des nappes, des serviettes ou des châles. Ils balancent par-dessus bord la marchandise emballée dans du plastique. Le marchandage est amusant : premier prix 5€ pour un châle, des français proposent 400LE pour 2, le marchandage se prolonge. Le vendeur crie en français de sa voix éraillée. Le guide du groupe des Français intervient dans la transaction, il porte 5 nouveaux châles dans ses bras ; comment se les est-il procuré ?

Quand le bateau s’approche de l’une ou l’autre berge, nous pouvons observer les oiseaux, le vaches et les ânes< ; Des roseaux poussent sur le talus. Pas un centimètre négligé. A l’ombre il fait très frais mais je me méfie du soleil.

11h30 Arrivé à Esna dans une cacophonie indescriptible. Les minarets sont nombreux : chacun muezzin rivalise dans le volume et la modulation de la prière ; il y a même des effets de Larsen. Pour les yeux, mél ange de style et de couleurs : fins minarets ottomans à al pointe effilée, plus anciens plus massifs, coupoles rondes, délirant multicolore comme un palais moghole, classique, sobre, octogonal avec coupole à deux boules. La corniche est borde d’immeubles de 5, 6 ou 7 étages en ciment très laids ou en briques, crépies ou non, il y a aussi des palais d’un autre temps avec balcons soignés, stucs et loggias. Dominant de sa hauteur, les toits, le très haut clocher portant une grande croix de la cathédrale copte.

Quand nous arrivons à l’écluse, six bateaux attendent leur tout. Nous avons tout le loisir de regarder le long barrage bas et ses arcades.
La prière du vendredi dure depuis presque une heure.
Une flottille de barques vient à l’assaut des croisiéristes qui subissent un bombardement de nappes et de serviettes à 1€ « ne pas acheter ! regardez seulement, ouvrez les plastiques » crie-t-on d’en bas. Serviettes Nefertiti en éponge, nappes aux motifs lotus-papyrus. Il ne reste plus aux infortunés bombardés que de renvoyer à l’envoyeur ou de payer. Au passage de l’écluse, les vendeurs sont nombreux sur le quai. Le renvoi est plus facile. Une grande caisse carrée est prévue à cet effet.

Le bateau s’est d’abord engagé dans un couloir étroit qui conduit à une sorte de lac. Au passage final avec deux biefs qui contiennent chacun deux bateaux de croisière l’eau monte doucement, les portes s’ouvrent devant les petites barques des vendeurs qui se faufilent. Lentement, très lentement, le niveau baisse. Nous suivrons la fin au restaurant.
Il y a encore deux heures de navigation entre Esna et Louxor.
Merci de partager ! A la lecture, c’est un petit instant de vie sur ce fleuve mythique que nous vivons ! 😉
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