LITTÉRATURE ITALIENNE

De l’auteur Gianfranco Carofiglio, j’ai lu des polars bien noir : Les Raisons du doute, Le Silence pour preuve et Le Passé est une terre étrangère. Trois Heures du Matin n’est pas un policier. C’est un court roman qui met en scène un jeune homme, 17 ans, encore lycéen et son père.
Antonio a fait, enfant, des crises d’épilepsie. Son médecin lui prescrit un traitement lourd, lui interdit le football, les boissons gazeuses et les plaisirs adolescents. Antonio se sentant diminué sombre dans la dépression. Ses deux parents le conduisent à Marseille chez un spécialiste qui allège le traitement et qui lui rend le goût de vivre. Quelques années plus tard, son père l’accompagne pour une visite de contrôle.
Pour vérifier que la guérison est complète, le neurologue soumet l’adolescent à un test curieux : pendant deux jours, il ne doit surtout pas s’endormir et doit vivre une vie « normale » : il a même le droit de boire de l’alcool et de faire la fête. Une seule injonction : ne pas dormir.
Père et fils vont donc occuper ces « vacances » inattendues à Marseille. Ils vont visiter la ville, Notre Dame de la Garde, les Calanques, goûter à la bouillabaisse sur le Vieux Port, écouter du jazz dans une boîte interlope et même participer à une fête improviser chez des artistes….je les suis volontiers dans ce tourisme improvisé.
Mais surtout, père et fils vont faire connaissance. Antonio vit chez sa mère et ses visites à son père n’ont aucun caractère d’intimité. Ce court séjour va changer la perception du jeune homme. Il découvre la personnalité de son père. Cet échange est très touchant. Découverte aussi des premiers émois sexuels.
Un roman sensible, tout en douceur. Je me suis demandée d’où venait ce titre : va-t-il se passer quelque chose à Trois Heures du matin? C’est une référence à Gatsby le Magnifique :
–Fitzgerald était un grand écrivain et un homme malheureux. je pense souvent à cette citation de lui « dans la véritable nuit noire de l’âme, il est toujours trois heures du matin »
Le père fait aussi connaître Cavafy à son fils et j’ai toujours un faible pour ceux qui citent le poète d’Alexandrie.