LECTURE COMMUNE
« La vicomtesse leva ses beaux yeux vers la corniche à laquelle sans doute elle confia tout ce que ne devait pas
entendre un inconnu. Une corniche est bien la plus douce, la plus soumise, la plus complaisante confidente que
les femmes puissent trouver dans les occasions où elles n’osent regarder leur interlocuteur. La corniche d’un
boudoir est une institution. N’est-ce pas un confessionnal, moins le prêtre ? »
Continuons d’explorer l’œuvre de Balzac ensemble, seule je m’y perdrais.
Je n’aurais jamais choisi par moi-même « La Femme Abandonnée » à cause du titre désespérant. Peu de femmes triomphantes au XIX ème siècle dans les romans écrits par des hommes, j’imagine la misogynie de l’époque.
Et pourtant c’est cet abandon qui justement a donné à Claire de Beauséant tout son charme, son mystère, qui ont attiré l’attention de Gaston de Nueil. Le jeune homme de 22 ans, est envoyé près de Bayeux pour sa convalescence après une maladie inflammatoire. La société qu’il fréquente est étriquée et vieillotte. Balzac qualifie une des famille de fossile, les « astres secondaires », plus occupés de leur cidre que de monarchie », deux ou trois vieilles filles et deux ou trois ecclésiastiques.
La somme d’intelligence amassée dans toutes ces têtes se compose d’une certaine quantité d’idées anciennes
auxquelles se mêlent quelques pensées nouvelles qui se brassent en commun tous les soirs. Semblables à l’eau
d’une petite anse, les phrases qui représentent ces idées ont leur flux et reflux quotidien, leur remous perpétuel,
exactement pareil : qui en entend aujourd’hui le vide retentissement l’entendra demain, dans un an, toujours.
Leurs arrêts immuablement portés sur les choses d’ici-bas forment une science traditionnelle à laquelle il n’est
au pouvoir de personne d’ajouter une goutte d’esprit. La vie de ces routinières personnes gravite dans une sphère
d’habitudes aussi incommutables que le sont leurs opinions religieuses, politiques, morales et littéraires.
Femme mariée qui a pris un amant, abandonnée par ce dernier, Madame de Beauséant vit recluse dans son domaine. Gaston de Nueil qui s’ennuie est intrigué par cette femme abandonnée
Madame de Beauséant contrastait trop vivement avec les automates parmi lesquels il vivait depuis deux mois
d’exil au fond de la Normandie,
Contre toute attente, une passion lie Monsieur de Nueil et Madame de Beauséant. Ils filent le parfait amour pendant 9 ans.
Mais les histoires d’amour finissent mal, en général… surtout quand la femme a dix ans de plus que son amant, et qu’elle n’est pas libre.
La chute est inattendue, mais je ne vous la révèlerai pas. Encore une fois Balzac a réussi à me surprendre dans cette courte nouvelle.
lire aussi chez Maggie
Allons bon, la fin est mystérieuse!
J’aimeJ’aime
@keisha : si je la raconte personne n aura envie de savoir . Je déteste les critiques qui dévoilent trop
J’aimeJ’aime
Balzac et l’art de la nouvelle !! c’est un vrai bonheur de les lire et souvent les chutes sont surprenantes
cela me fait penser que je devrais m’y remettre allègrement
J’aimeJ’aime
Tu as l’air d’avoir plus apprécié que moi ! Je mets le lien et merci pour ta participation. Prochaine LC, La vieille fille avec Rachel !
J’aimeJ’aime
Bon il faut que je la fasse cette critique. La sa
J’aimeJ’aime
la satire sociale est féroce dans ce ce livre.
J’aimeJ’aime
J attends avec impatience ton billet
J’aimeJ’aime