LIRE POUR ISRAEL

Pendant les évènements récents, véritable guerre civile qui ne dit pas son nom, j’ai eu envie de me tourner vers Amos Oz (décédé en décembre 2018), qu’aurait-il dit de ces affrontements?
Les deux morts de la grand-mère est un recueil de plusieurs essais, conférences entretiens parus séparément de 1975 à 1992. La table des matières donne un aperçu du contenu
I. D’OÙ JE VIENS
Exorciser les démons
Une enfance à Jérusalem
Un étranger dans une ville étrangère
II. D’OÙ J’ÉCRISLes deux morts de ma grand-mère
Tel un gangster la nuit des longs couteaux, je rêve
Pourquoi lire ?III. D’OÙ JE PARLE
Entre l’Europe et le désert du Néguev
Le charme discret du sionisme
L’écrivain écrit, le critique critique, et le temps juge…. (entretien avec Iona Hederi-Remege)
Le kibboutz et la tendresse Un romantique contrarié (entretien avec Ari Shavit)
IV. LES MOTS QUI TUENT, LES MOTS QUI PARFOIS GUERISSENT
La valise de Maria Kafka
Entre l’homme et l’homme
Les nerfs d’acier de la divinité et la vraie ironie allemande
Ils ont été créés à l’image de Dieu
La morale et la culpabilité
De la douce Autriche et des sages de Sion
Paix amour et compromis
Ce sont des textes très variés, dans la première partie, Amos Oz parle de ses origines, de ses parents, du rapport à la culture européenne et de la Jérusalem rêvée si différente de la Jérusalem réelle.
J’ai surtout aimé la seconde partie et son rapport ambivalent au kibboutz qu’il a quitté.
Voyez-vous, la civilisation d’“Eretz Israël des travailleurs”, apparemment, ne reviendra plus. Je fais partie de
cette civilisation. Cela veut dire que j’appartiens au passé. “Le pays de mon cœur”, que l’on me promettait au
temps où j’appartenais au Mouvement de jeunesse, n’existera……………
Le monde auquel j’avais le sentiment d’appartenir intimement – avec beaucoup d’ambivalence – n’existe plus. Ce qui a été ne sera plus, et pour moi c’est un sentiment pénible. Le noyau de la civilisation qui s’est développé ici dans les années trente et quarante ne continuera pas à se développer. Il n’y aura plus ici de société de cols ouverts et de shorts, ce que Shulamith Hareven appelle une “société de frères”, une société ouverte, égalitaire, sans formalisme. Elle a disparu.
La dernière partie est un commentaire du Shoah de Lanzmann. Essentiel.
C’est un ouvrage sans illusion, sans concession non plus, critique vis à vis du nationalisme israélien mais aussi vis à vis de la gauche bien-pensante. Cependant il date un peu. Presque trente ans nous séparent de la parution.
Cela doit être intéressant. À mettre en parallèle avec Une histoire d’amour et de ténèbres, où il parle beaucoup de son enfance et de sa famille, sous une forme peut-être plus romancée.
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Un jour je lirai Une histoire d’amour et de ténèbres…
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@keisha Une histoire d’amour et de ténèbres est un livre que j’emportrais sur une île déserte.
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Comme Keisha, je lirai « Une histoire d’amour et de ténèbres ». Trente ans, ce serait intéressant qu’il soit actualisé, mais hélas, cela ne sera pas.
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