Traversée de la Baie du Mont Saint Michel à partir de Saint Léonard

BALADE NORMANDE

le Mont Saint Michel à l’arrière du Couesnon; On devine la foule des pélerins qui traverse

Les traversées de la Baie ne se ressemblent pas, selon les saisons, la météo, l’heure,  la lumière mais aussi le coefficient de marée. Par petites marées, le départ est à Saint Léonard, non loin d’Avranches.

C’est bien sûr la marée qui impose ses horaires. Départ 13 heures, retour 19 heures.

les salicornes plantes pionnières

Traversée gourmande qui commence par la cueillette des mûres le long du chemin qui descend du parking près du village à la Maison de la Baie (800m). On entre dans les herbus – prés salés . Marcher pieds nus sur l’herbe rase est très agréable. Après l’herbe verte, les plantes pionnières halophiles  salicornes, soude et obione aux feuilles arrondies. On goûte : les salicornes sont bien charnues, la soude fleurit en ce moment, plus coriace. Nicolas, le guide, apprécie la bonne chère et nous explique qu’il ne faut pas manger trop tôt les agneaux de prés-salés, à Pâques, ils n’ont pas encore profité des herbes aromatiques, il vaut mieux attendre l’été. Après ce ne sont plus des agneaux….

Soude fleurie

Il vante aussi les qualités de la tangue argile appréciée en massage ou en masques. La tangue est glissante. Eviter de se mouiller les pieds de peur que la plante ne devienne vraiment glissante. Préférer les endroits secs. A ma dernière traversée (à partir des Genêts) j’avais trouvé la marche fatigante (voire pénible) quand on s’enfonçait dans la vase molle qui aspirait les pieds qu’il fallait dégager à chaque pas. Aujourd’hui, rien de semblable. Nous progressons sur un sol sec qui ressemble au sable du désert. De petits grains ronds parsèment la surface : ce sont les tortillons très petits de vers qui s’enfoncent pour rester dans un substrat humide. En découpant une motte on peut  deviner leurs fins tunnels. 

Les épisodes les plus amusants sont les traversées de la Sée-Sélune, deux rivières qui convergent vers Avranches et qui se déploient en larges boucles dans la baie. Comme il fait bon ce sont presque des baignades : pour moi  tout au moins, les grands avancent avec de l’eau aux genoux. Le guide teste à l’avant pour ne pas faire tomber le groupe dans un trou (il y a des tourbillons et parfois presque des gouffres de plusieurs mètres de profondeur) . Tantôt on traverses, tantôt on suit le petit fleuve. les divagations de la Sée-Sélune et du Couesnon modifient sans cesse la morphologie de la baie, parfois la marée montante coupe un méandre et le cours d’eau est modifié, laissant de côté un bras mort. A marée basse, on retrouve ces vestiges de lits que le fleuve a abandonné. Il reste parfois de l’eau sous la surface et cela induit le phénomène des sables mouvants. Phénomène spectaculaire, et dangereux qui pimente notre promenade : quand on piétine, le sol se liquéfie et on s’enfonce très facilement et rapidement profondément. Les enfants et les jeunes se prêtent volontiers à l’expérience. Je préfère repérer des trace d’anciens lits, des berges fossiles… Le dernier passage à gué est celui du Couesnon, élargi par la Sée-Sélune dont les eaux ne se mêlent pas vraiment, plutôt se côtoient. Mon short est bien mouillé quand nous nous approchons des remparts du Mont.   

45 minutes de pause, mais pas de visite. L’entrée est complètement embouteillée, impossible de s’entendre au téléphone tellement il y a de vacarme. La passerelle est comble. Les vélos adossés à la muraille, j’ai du mal à trouver un peu d’ombre. Grande queue aux toilettes payantes.

L’aller a pris 3h15. Nous bouclerons le retour en moins de 2h. Le niveau des rivières a beaucoup baissé avec la marée. Le guide fait moins de pauses sauf celle qui permet d’observer les goélands se nourrir : les oiseaux piétine le sol gorgé d’eau, ils pédalent un moment jusqu’à ce que coque ou telline ne s’approche de la surface. Ils gobent le coquillage entier, leur gésier broie la coquille. Près du lieu de la capture on voit un petit tas blanc et les traces du piétinement.

Nous avions craint l’orage (vigilance jaune) nous avons eu de la chance et une promenade splendide.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

9 réflexions sur « Traversée de la Baie du Mont Saint Michel à partir de Saint Léonard »

  1. A ma première traversée, nous n’avions pas craint l’orage et pourtant il nous est tombé dessus ! retour au galop avec des rivières qui avaient gonflé, c’était épique, mais quel souvenir. La deuxième fois a été plus tranquille. Avoir les pieds dans le sable un peu mouillé est très agréable et détendant.

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