LIRE POUR LE MAROC

Dans deux jours, nous serons à Marrakech puis à Essaouira.
Regardez nous danser devait nous accompagner pour les vacances. Impatiente, je n’ai pas attendu. J’ai pris un peu d’avance : de Meknès à Rabat, un détour avec les hippies 1969-70 à Essaouira.
Regardez-nous danser fait suite au premier tome : Le Pays des Autres que j’avais bien aimé. J’ai retrouvé Mathilde, l’alsacienne, qui sait se faire apprécier en soignant les paysannes. Amine a réussi son rêve d’exploiter la terre que son père lui a légué. Propriétaire terrien prospère, il peut prétendre à la bourgeoisie cossue du Rotary. Aïcha, la studieuse écolière fait médecine à Strasbourg tandis que Sélim rate eux fois son baccalauréat. Le Maroc est indépendant, une riche bourgeoisie marocaine prend la place des colons ou plutôt cohabite avec les Français qui sont restés.
La jeune génération, après 1968, s’est installée en bord de mer. Une ambiance décontractée, hédoniste, règne dans la bande de copains qu’Aïcha fréquente qui affecte des positions progressistes et rêve de changer le monde.
29 mars, Hassan II avait fait cette déclaration : « Il n’y a pas de danger aussi grave pour l’État que celui d’un
prétendu intellectuel. Il aurait mieux valu que vous soyez des illettrés. » Le ton était donné.
Omar, le frère d’Amine, est un gradé des services de renseignements, par son intermédiaire l’auteur nous fait sentir le côté obscur du règne de Hassan II. Les débuts des années 70, les attentats manqués et la répression qui a suivi.
Le monde fonctionnait ainsi : les anciens transmettaient leur art aux plus jeunes et le passé pouvait continuer d’infuser le présent. C’est pour cela qu’il fallait embrasser l’épaule ou la main de son père, qu’il fallait se baisser en sa présence et lui signifier son entière soumission. On ne se libérait de cette dette que le jour où l’on devenait soi-même père
La vie ressemblait à la cérémonie d’allégeance où tous les dignitaires du royaume, tous les chefs de tribu, tous
les hommes fiers et beaux dans leur djellaba blanche, dans leur burnous, embrassaient la paume du souverain.
Par la suite, les jeunes s’installent. Les idéalistes font carrière et l’amour romantique et incandescent fait place à des relations plus traditionnelles, surtout pour les femmes qui n’ont de place qu’à l’ombre de leur mari.
Elle pensait que c’était cela aimer. Être loyale. Laisser l’autre inventer sa vie, la reconstruire, ne pas s’opposer à son désir d’être un personnage.
Quant à la fin, je n’ai pas bien compris que l’histoire était terminée, sans doute elle l’était puisque l’auteure remercie ceux qui l’ont aidée…Je suis restée un peu sur ma faim.
Une belle lecture avant de partir. Cependant il faut lire d’abord Le Pays de autres avant!
🩶
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Je n’ai pas lu le premier .. est-ce qu’il y en aura un 3e ? J’ai une nièce qui est allée à Essaouira aux vacances de la Toussaint. Elle a beaucoup aimé.
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@Aifelle : commence par le premier!
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J’étais au Maroc quand Hassan II régnait. Je me souviens de l’affiche du film « Il était une fois la révolution » à Rabat. Le mot révolution avait été caché et remplacé par un autre mot : Il était une fois la guerre.
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