Les jardins de Marrakech

 PLAGES DE L’ATLANTIQUE, ANTI-ATLAS

Le muezzin chante à 6h50 ; la nuit est étoilée. Je regarde le jour se lever entre les troncs des palmiers. Le soleil paraît à 8h24 . Réveil en douceur, je continue le livre de Samira El Ayachi.

La Ménara

Après notre équipée en voiture hier, dans la médina, nous choisissons une promenade plus tranquille et plus agréable pour Dominique : le jardin et le bassin de La Menara. Nous l’avions visité autrefois un dimanche. Les familles marocaines y étaient installées pour un pique-nique dominical. Ce matin, vers 10 heures c’est beaucoup plus tranquille. Quelques promeneurs seulement, des couples, des jeunes gens en bandes filles d’un côté garçons de l’autre arpentent les bords du bassin. Dans l’eau trouble les poissons ne se remarquent que quand ils sautent. La lumière éblouissante du matin ne met pas en valeur le site : les sommets, enneigés sur les photos, sont noyés dans la brume et le pavillon est dans l’ombre. Préférer la fin de l’après-midi !

Construit en 1157 du temps des Almohades par le calife Abd- Al- Mumin qui a également commandé la construction de la Koutoubia, le bassin 200mx150, était destiné à irriguer le jardin d’olivier 88 ha. Il a également servi de bassin d’entraînement aux soldats de l’armée almohade pour traverser la Méditerranée. L’eau provient de la nappe phréatique à travers le système de khettaras  installé au XIIème siècle par les Almoravides.

Le pavillon signalé par les Saadiens en 1579 est doté d’un belvédère. Des pavillons de même style XVIIIème siècle ont été construits à Fès et à Meknès.

Je rentre en traversant l’oliveraie. Les vieux oliviers ont subi une taille sévère. Des branches épaisses comme des troncs ont été coupés à la tronçonneuse. Je suis étonnée de ne pas voir d’olives. Les a-t-on déjà récoltées ou les arbres n’ont-ils rien donné ?

Avec la Koutoubia pour cap, nous nous dirigeons vers le centre de Marrakech. Des fontaines jaillissantes et des jardins nous accueillent. Dominique trouve une place de parking devant l’Hôtel de Ville et je pars pour une heure de promenade à pied pour des photos de la Koutoubia et une incursion dans la Médina. Je m’attarde dans le Cyber-Park Moulay Abdeslam. Le Musée des télécoms ne m’attire pas plus que cela mais les vieux arbres, certains plantés au XVIIIème siècle sont parfaitement mis en valeur, les allées ratissées avec soin, les essences étiquetées comme dans un arboretum. Certains topiaires sont surprenants. Les panneaux explicatifs et des bornes multimédias sont conçus pour une sensibilisation au développement durable. Evidemment, je ne fais que passer mais je regretterai ultérieurement de ne pas m’être mieux renseignée sur les pratiques agricoles marocaines qui ont des tradition d’irrigation séculaires.

Toujours avec la Koutoubia pour cap, je découvre les rangées de piliers, ruines de l’ancienne mosquée. Des étais de bois soutiennent le mur et le haut du minaret est tout entortillé. Conséquences du séisme de septembre 2023.

Les jardins de la Koutoubia ont des bassins comme ceux de l’Alhambra de Grenade. Je me promène avec grand plaisir dans ces jardins verts et bien entretenus. A notre premier séjour, nous logions tout près et j’avais le souvenir d’un square tout poussiéreux. A nos passages suivants, nous logions à l’intérieur de la médina et étions restées dans l’entrelac des ruelles. Jamais, je n’avais imaginé cette verdure. Pourtant en regardant les plans de la ville, les espaces verts occupent une place considérable.

Jardin Majorelle

Jardin Art Déco, graphique et égayé du bleu Majorelle, c’est un passage obligé, un paradis moderne finalement bien dans l’esprit de la ville. Nous tournons en voiture autour du jardin et du Musée Yves Saint Laurent. Nous ne sommes pas seules, il y a foule. Plutôt que de faire la queue, nous retournons dans notre palmeraie moins sophistiquée mais bien plus calme.

C’est donc une visite bien différente des précédentes. Evitant la médina intramuros, nous tournons en voiture dans le Guéliz et les quartiers modernes.

En face du Carrefour-Contact, le grand restaurant propose des plats à emporter. Je commande un tagine-keftas . Le tagine-kefta est servi dans une barquette aluminium. Les boulettes de viande minuscules sont figées dans une omelette et dans la sauce tomate. C’est très bon mais les chats ont été alertés par l’odeur. Six sont installés autour de nous. Un tout jeune tigré est particulièrement effronté. Il grimpe sur ma chaise. Les autres sont plus placides quoique insistants.

Je passe l’après midi tranquille dans cette palmeraie fleurie finalement très étendue le long de l’oued. Certaines villas très grandes ont des piscines privées. Porsche et Mercédès-Benz ne déparent pas.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

5 réflexions sur « Les jardins de Marrakech »

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