la route de Marrakech à Essaouira, première visite

PLAGES DE L’ATLANTIQUE – ANTI-ATLAS

La route longe l’oued Issil puis bifurque dans la campagne. Evitant l’autoroute nous préférons la N8, route d’Agadir, le plus souvent à 2 voies. Il y a peu de circulation mais des radars et des barrages de la police de la route à l‘entrée de chaque ville ou village.

Autour de Marrakech, le paysage est difficile à interpréter : des espaces vides, désertiques alternent avec des oliveraies ou des vergers d’agrumes. La sécheresse est criante de nombreux vieux oliviers sont morts, desséchés. A proximité d’autres vergers prospèrent : de fins tuyaux de l’irrigation goutte à goutte courent sur le sol. Certains oliviers ont-ils été abandonnés, l’irrigation arrêtées, ou poussaient-ils sans irrigation autrefois ? Est-ce la conséquence du changement climatique ou de l’exode rural ? Même les haies d’eucalyptus ou de cyprès sont sèches. Spectacle attristant. A côté, des cultures maraîchères, irriguées sont bien vertes. Dans les champs, des femmes coiffées de grands chapeaux de paille cueillent les pois et les fèves.

Les villages sont rares. De temps en temps, de gros bâtiments de béton concentrent les habitants. Grosses cités scolaires, garages ou rangées de boutiques et d’ateliers sous de tristes arcades rudimentaires. Garées devant des triporteurs, des motos, de nombreuses calèches avec des capotes grises poussiéreuses tirées par de petits chevaux très fringants.

On passe devant une cimenterie avec des antennes, aux allures de science-fiction : Heidelberg (anciennement Lafarge).

A l’ entrée de Chichaoua, une casbah moderne de ciment porte une fresque Street-art : une fantasia. C’est aussi à Chichaoua que la route d’Agadir prend la direction Sud-Ouest tandis que celle d’Essaouira continue vers l’Ouest.

Nous arrivons dans une campagne plantée d’arganiers. Des coopératives de femmes vendent aux touristes huile d’argan, miel et autres produits dérivés. Les arganiers sont de très beaux arbres très verts formant un parasol déployé au feuillage de petites feuilles coriaces vert foncé qui font le délice des chèvres qui se lèvent pour brouter. Nous quittons la route principale pour parcourir les collines tranquillement. Des bergers gardent leur troupeau de chèvres et quelques dromadaires. les photos sont payantes, mais nous donnons de bon cœur à ces hommes qui ne sont pas bien riches. Ravages de la sècheresse ici aussi : de nombreux arbres sont grisâtres, défeuillés.

Arrivée vers midi à Essaouira qu’on découvre d’un belvédère, ville blanche avec ses iles. Des dromadaires attendent les touristes pour d’autres photos payantes.

Sardines grillées au port

Le parking du port est bien complet. Les placiers font beaucoup d’efforts pour nous trouver la place la plus proche  possible des restaurants de sardines grillées. Comme la voiture est pleine, Dominique est peu encline à leur laisser les clés de la Citroën. Sur un très joli étal je choisis les poissons : six sardines, le serveur ajoute une poignée de crevettes roses et tout passe sur le grill. Nous aurions pu nous attabler aux longues tables bleues. J’emporte une assiette des couverts une baguette fraiche, des serviettes et du citron. Le serveur qui m’accompagne avise le carton ondulé cadeau du parking de l’Hôtel de Ville de Marrakech destiné à faire un pare-soleil. Le carton posé sur nos genoux se transforme en une table confortable. Les sardines sont délicieuses, très fraîches, les crevettes aussi. Ce repas fameux aura coûté 70 dh (10 de pourboire pour le service) à peine 7€ pour nous deux.

dans la médina

Essaouira ; bastion

Dominique a trouvé une place gratuite sur la corniche. Je pars dans la médina à la recherche de notre ancien gîte « la maison des escaliers » où nous avions passé trois jours en face du bastion. Jolie médina blanche et bleue égayée par tous les étals de chapeaux, babouches, tapis, céramiques, antiquités, cuirs et bois de thuya installés dans la rue. Je n’avais pas souvenance de tant de clinquant touristique. Alors, il avait beaucoup plu. La marchandise était rentrée dans les échoppes.

Essaouira paniers babouches

Je suis tentée par un échiquier en bois et j’ai besoin de remplacer le pouf qui tombe en loques. En une minute le pouf annoncé 500dh descend à 200, mais il ne plait pas. C’est une erreur de marchander un article qui ne fait pas vraiment envie. Je photographie les portes décorées d’entrelacs ciselés ou de zelliges. Il faudrait ôter les pendillocheries et les enseignes contemporaines snobinardes des restaurants ou salon de bien-être. J’entre plus avant dans les ruelles où la vie des habitants s’est retirée. Je me sens intruse quand j’arrive dans une cuisine.

Une belle exposition de photographie est installée sur la terrasse des remparts, justement sur le thème des terrasses et de l’intimité de femmes.

Belle promenade sur la corniche.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

5 réflexions sur « la route de Marrakech à Essaouira, première visite »

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