La Débâcle – Emile Zola

LES ROUGON-MACQUART (t. 19)

Avec La Débâcle se termine cette Chronique du Second Empire, commencée avec La Fortune des Rougon à Plassans à la suite de la Révolution de 1848. 

Nous retrouvons Jean Macquart, le fils d‘Antoine, le frère de Gervaise, le Caporal de La Terre, jeune apprenti menuisier, puis soldat de Solférino, paysan à Rognes qui a échappé aux tares des Rougon-Macquart, alcoolisme et folie, personnage sympathique et droit. Réengagé dans le 106ème régiment. 

La Débâcle commence près de MulhouseDans l’escouade, Lapoulle, un colosse, Chouteau le peintre , Pache le calotin, Loubet, le cuistot, Gaude le clairon et Maurice Levasseur, un jeune avocat qui détonne un peu parmi ces rustres. Pendant le premier quart du livre, le 106ème marche sans combattre, ordres et contrordres, de Belfort à Mulhouse, d’Altkirch à Reims et finalement à Sedan, pas un Prussien, pas une cartouche tirée, des marches épuisante et souvent pas de ravitaillement. L’optimisme du début s’épuise. La légende napoléonienne, Solférino, ne tiennent plus devant l’organisation des Prussiens. De reculades en défaites, le ventre creux, l’escouade se traîne et la lecture me paraît bien longue. j’ai bien failli les abandonner. 

« Justement, j’en ai assez !… Est-ce que ce n’est pas à pleurer des larmes de sang, ces défaites continuelles, ces
chefs imbéciles, ces soldats qu’on mène stupidement à l’abattoir comme des troupeaux ?… Maintenant, nous
voilà au fond d’une impasse. Vous voyez bien que les Prussiens arrivent de toutes parts ; et nous allons être
écrasés, l’armée est perdue… »

C’est autour de Sedan que se joue la bataille. Dans les villages des environs et dans la ville pour les civils, des relations de Maurice qu’on apprend à connaître : sa sœur jumelle Henriette et son mari Weiss, monsieur Delaherche, le patron d’une fabrique qui abritera avec le carnage une ambulance. C’et aussi à Sedan que l’Empereur va capituler. Le roman prend un rythme nouveau et la lectrice est captivée.

C’est aussi l’histoire d’une amitié, de deux frères d’armes Jean et Maurice qui se soutiennent

« N’était-ce point la fraternité des premiers jours du monde, l’amitié avant toute culture et toutes classes, cette amitié de deux hommes unis et confondus, dans leur commun besoin d’assistance, devant la menace de la nature ennemie »

Et cette amitié soutiendra le cours du roman.

Puis, le lendemain, c’était le 4 septembre, l’effondrement d’un monde, le second Empire emporté dans la débâcle de ses vices et de ses fautes, le peuple entier par les rues, un torrent d’un demi-million d’hommes emplissant la place de la Concorde, au grand soleil de ce beau dimanche, roulant jusqu’aux grilles du Corps législatif que barraient à peine une poignée de soldats, la crosse en l’air, défonçant les portes, envahissant la salle des séances, d’où Jules Favre, Gambetta et d’autres députés de la gauche allaient partir pour proclamer la République à l’Hôtel de Ville, tandis que, sur la place Saint-Germain-l’Auxerrois, une petite porte du Louvres’entr’ouvrait, donnait passage à l’impératrice régente, 

C’est la fin de l’Empire, l’avènement de la République, le siège de Paris et la Commune. Maurice et Jean se retrouve dans les camps opposés, Maurice qui a passé l’hivers et le printemps à Paris se bat sur les barricades des Communards tandis que Jean est dans l’armée régulière du côté des Versaillais. Ils se retrouvent dans Paris en feu

« Paris brûle, rien ne restera… Ah ! cette flamme qui emporte tout, qui guérit tout, je l’ai voulue, oui ! elle fait la bonne besogne… Laissez-moi descendre, laissez-moi achever l’œuvre d’humanité et de liberté… »

Zola est vraiment un conteur, de ce roman de guerre qui aurait dû me rebuter il a fait un une

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

11 réflexions sur « La Débâcle – Emile Zola »

      1. Et moi j’ai fait une grosse faute à suspens ! Je n’ai pas lu la débâcle puisque je ne suis pas allée au bout de la série. Les événements sont lourds ..

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    1. @keisha : fini! Mais le docteur Pascal est en Lecture Commune pour le 7 mars.
      En revanche j’ai dû oublier d’enregistrer la fin du billet et comme je suis en vacances il faudra attendre notre retour pour réparer

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  1. Moi j’en lis ou en relis un de temps en temps, bravo pour avoir déroulé toute la série dans l’ordre. J’ai lu celui-ci il n’y a pas si longtemps (je viens de vérifier, presque 6 ans quand même, mais tout est relatif…) et j’ai gardé assez nettement les images de certains scènes, notamment sur le champ de bataille.. c’est un titre qui a du souffle !

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      1. C’est sûr que c’est pas le syndicat d’initiative de Sedan 😉
        C’est bien Hugo, ce vers m’avait marqué quand j’avais lu l’année terrible.

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