Taroudant – Souk du Dimanche – place Assaragh

PLAGES DE L’ATLANTIQUE – ANTI-ATLAS

Les remparts de Taroudant

Dimanche : jour du Souk à Taroudant qui se tient à l’extérieur des remparts de l’autre côté de l’Oued. On vend tout ce qu’on peut imaginer : des vêtements, fripes mélangées, des épices, des dattes, des graines, des légumes frais en vrac ou bien disposés en bottes d’oignons ou en  tas de carottes, des animaux vivants, poussins tassés dans des enclos en carton ondulé, chevreaux attachés ensemble par deux ou par trois, moutons debout ou couchés pattes liées(mauvais présage), un âne à l’arrière d’un pick up…Et un vacarme ! Certains vendeurs nous assourdissent, une sono installée dans la camionnette.

Souk bottes d’oignons

Tout autour des centaines de vélos. Ils ne sont pas à vendre, ils sont cadenassés. C’est le parking ! Très peu de voitures. Le long de la route de Tamaloukt cela continue. On a étalé tout un fourbi : outils de jardinage neufs, vieilles serrures, filets de toute maille et de toute couleurs. Nous aurions besoin d’une sangle pour la valise ; il y en a tant qu’on veut sauf que ce sont des sangles pour le chargement des ânes. Les vendeurs des rues sont venus avec leurs charrettes à bras chez les « grossistes ». On se cogne, on se pousse, au milieu des allées « Balek ! »

Souk épices

 

nous faisons une incursion dans la Médina en voiture jusqu’à la place Assaragh. Le GPS nous y conduit. Mais le parcours en labyrinthe est stressant. Il y a, certes, des voitures, mais aussi des carrioles tirées par des ânes, des calèches et des chevaux, des vélos et mobylettes, des portefaix, des charrettes à bras couvertes d’oranges ou d’oignons ? Sur les trottoirs des marchandises sont étalées si bien que les piétons marchent tranquillement sur la chaussée déjà bien encombrée. Le GPS claironne « à gauche à 150 m » « à droite à 20 m » on ne voit même pas de rue, cauchemardesque. Et pourtant un vaste parking est prévu, très bien organisé : placiers en gilets jaunes, consignes pour les vélos et colis, même des toilettes. Payant mais très raisonnable.

Taroudant les calèches place Asseragn

La place Asseragh est un vaste rectangle. En son centre des arbres touffus donnent de l’ombre sur les bancs très occupés. Assis par terre, des musiciens. Sur les deux grands côtés, les terrasses des cafés et des restaurants. Les petits côtés sont occupés par des boutiques et des banques. A l’ombre les cafés sont bondés. Au soleil personne. Public masculin exclusivement, pas une femme. Sur els ardoises les menus sont écrits en français, pour les touristes, je suppose. Les calèches tournent.

Pour le Réveillon de la Saint Sylvestre Claude et Isabelle ont invité des musiciens. Au dîner, tous sont conviés, les clients(nous), les amis de nos hôtes, le personnel au grand complet avec leurs enfants. Tous à la même table. En face au fond, un buffet. Près de l’entrée des coussins, pour les musiciens. Il reste même de la place pour une piste de danse.

A l’apéritif, champagne, foie gras et pizzas coupées en petits carrés. Verrines de mousse d’avocat, mousse de betterave -une découverte – avec du citron vert et des feuilles de menthe, c’est à la fois acide, sucré parfumé et très joli, verrine d’aubergine grillées.

Les musiciens arrivent, djellabas jaunes brodées, calots assortis. Ils devaient être quatre, ils arrivent à huit. Première prestation sans instruments, seulement voix, frappant des mains et des pieds. Ils dansent en ligne et nous invitent à participer. Je me lève et me ravise, c’est un peu incongru, ces hommes dansent entre eux (et très bien) je ne me sens pas à ma place. D’ailleurs, les autres femmes resteront assises alors qu’hommes et enfants se défoulent.

Dîner : autre buffet poulet grillé, la harissa est dans des demi-citrons verts, briouates minuscules, seffa : vermicelle sucré-salé décoré de cannelle et d’amandes . Petites pastillas rondes individuelles, le poulet aux amandes est emballé dans des feuilles de brik très fines, légères délicieuses.

Je  n’ai vraiment plus faim, j’ai négligé les lentilles alors que j’adore cela et je laisse les tartelettes très appétissantes pour terminer par la mousse au citron rafraîchissante.

Entre chaque service les musiciens mangent entre eux.

Réveillon : gnaouas

Ils reviennent avec leurs instruments. L’un d’eux accompagne le repas avec son oud. Puis els autres arrivent avec des crotales qui suppléent aux applaudissements. Un guembri est même électrifié : c’est un instrument à corde avec une caisse de résonnance rectangulaire. Plusieurs tambours. Musique et danse, au début? nous ne prêtons aucune attention aux paroles. Nous appelons Brahim 10 ans le fils d’Abdou pour traduire. « C’est du français ! » Ce Labalaba répété comme une incantation c’est tout simplement « là-bas ».

Ils dansent, le sol vibre, nos chaises aussi. Ils grimacent s’amusent. Tous se prêtent volontiers à leurs jeux très bon enfant. A propos d’enfants, le petit de 5 ans fait une démonstration de danse très amusante puis se prend au sérieux, joue sérieusement à la vedette, il devient suffisant et prétentieux.

Quel beau Réveillon ! Claude et Isabelle ont vraiment bien fait les choses. Tout a été parfait.

 

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « Taroudant – Souk du Dimanche – place Assaragh »

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