Comment ça va pas? Conversations après le 7 octobre – Delphine Horvilleur – Grasset

APRES LE 7 OCTOBRE….

 

Comme un déchirement, qui s’étire.

Une blessure qui s’envenime.

Besoin de lire, d’écouter des voix amies, familières, je me précipite sur toute lecture amie, Delphine Horvilleur, dès la sortie de son livre, Valérie Zenatti aussi, et puis Albert Cohen, Ô vous, frères humain. 

Des soupçons. Soupçons d’antisémitisme dans ce que je considérais être ma famille politique, soupçons de connivence avec l’impensable, impensable à Gaza pour les otages, impensables massacres.

Delphine Horvilleur écrit :

« Moi par exemple, j’avais l’habitude, sur les réseaux sociaux, d’être une « sale gauchiste, trop libérale, qui
manquait de respect aux traditions ». Je m’y étais faite. Et là, je ne comprends plus rien. L’arbitre a dû changer,
parce que soudain je suis devenue une « raciste, sioniste, complice de génocide ». Parfois, je poste des messages »

Les réseaux sociaux me rappellent sans cesse ce cauchemar. Liker? utiliser cet imoticone qui pleure. Dire que cela ne va vraiment pas, comment?

 

« Oy a brokh’… À mes oreilles d’enfant, ces trois mots suscitaient une étrange conscience d’appartenance. Non
pas à un judaïsme dont je me fichais pas mal, à une tribu ou un groupe religieux, mais à une sorte de confrérie humaine : une fraternité de la poisse, une confédération internationale du pas-de-bol, dans laquelle quoi qu’il arrive je pourrais toujours m’engager. »

Si éloignés des discours martiaux, ces trois mots yiddisch qu’on aurait pu reléguer à un temps révolu. Pas révolu du tout l’antisémitisme qui surgit là où on l’attendait le moins.

« Depuis le 7 octobre, c’est comme si nos langages ne parvenaient plus à dire, nous trahissaient constamment ou se retournaient contre nous. Les mots qu’on croyait aiguisés ne servent à rien, et ceux qu’on croyait doux n’apaisent personne. Les images, caricaturales et manipulables, ont pris le relais, sur nos écrans. Les yeux
subjugués abrutissent un peu plus nos oreilles et nos cerveaux. »

Malgré les trois citations que j’ai copiées, ce n’est nullement un livre pleurnichard, il est parfois amusant, toujours instructif comme ces références aux textes quand Jacob devient Israël, et boiteux…

Une réflexion lucide : Ca ne va vraiment pas!

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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