En Camargue : Salin de Giraud et Flamants roses

CARNET PROVENCAL

J.P. Blanche Camargue
exposition au musée Regards de Provence

79 km pour Salin de Giraud aux portes de la Camargue. Nous évitons le centre de Marseille en contournant par les hauteurs dans la colline avant de descendre vers le Merlan où on trouve la voie rapide et les embouteillages.

A gauche de l’autoroute, le Massif de l’Estaque et ses rochers ruiniformes. A droite, Marignane, l’étang de Berre, miroir opalin. Un pont enjambe Martigues qui intrigue. On se serait volontiers arrêté. Port de Bouc, Fos nettement moins touristiques. Dans la belle lumière du matin nous ignorons les raffineries. La D268 est très encombrée de camions énormes, elle dessert le terminal des conteneurs et le terminal minéralier. Après Port Louis, la route oblique vers l’Ouest et nous avons la surprise de nous trouver face au Grand Rhône ? une file attend le bac de Barcarin qui traverse le fleuve en deux minutes, le plus long étant d’embarquer et de débarquer. Cette « croisière « inattendue nous amuse.

A la descente du bateau, nous arrivons au Salin de Giraud, village ouvrier du XIXème siècle : rues se coupant à angle droit, place carrée. En 1855 Henri Merle qui possédait une usine de soude dans le Gard fit l’acquisition du marais pour le transformer en salines industrielles. En 1896, Solvay installa une usine chimique. Ces deux industriels dans la tradition paternalise construisirent des maisons ouvrières. Celles de Solvay s’inspiraient des corons du Nord. Péchiney prit la succession de Merle. Comme à Noisiel, la hiérarchie de l’usine se traduisait dans l’habitat. Des arènes confèrent au village une touche camarguaise. Après la Première Guerre Mondiale on embaucha des ouvriers Italiens, beaucoup de Grecs et des Arméniens.  De la présence grecque il subsiste une chapelle orthodoxe et un jumelage avec l’île de Kalymnos.

Salin de Giraud

Les salines se visitent en saison (à partir d’Avril) les billets sont vendus à l’Office de Tourisme. En février tout est désert mais pas tout à fait fermé puisque la barrière rouge et blanche est relevée et que nous profitons de l’aubaine. Des flèches blanches et roses proposent des circuits : vers la Plage de la Courbe, le Sémaphore, le Grau d’enfer. Belles pistes en cailloutis beige destinées sans doute à l’exploitation du sel. Les bassins sont presque à sec, les belles couleurs roses des photos sont bien pâles. Il faudrait revenir l’été ! Cette incursion sans ticket a goût d’aventure. Goût aussi du calme parfait. Les flamants sont au rendez-vous. Certains arpentent gravement les bords ; d’autres dorment la tête sous l’île, grosses boules rose très pâle. Si je m’approche trop ils s’envolent et les belles couleurs pourpres se déploient sous els ailes. Au sémaphore, rappel historique. Le dernier sémaphore date de 1792 et a transmis les nouvelles de la guerre révolutionnaire avec l’Autriche. Non loin, la plage de la Courbe. Je monte sur la digue. La mer est déchaînée.

La D36b, puis la D36c devaient nous emmener à l’Etang de Vaccarès. A une fourche nous suivons la route vers la Digue à la Mer notée piéton/cycliste sur notre carte. Elle est goudronnée et un curieux balisage partage la chaussée en trois : à droite et à gauche, piste cyclable, au milieu les voitures sont tolérées mais elles ne peuvent pas se croiser, elles doivent donc se déporter sur la piste cyclable tout en donnant la priorité aux vélos. Quand le goudron s’arrête une mauvaise piste pleine de trous longe l’Etang de Fangassier (site de reproduction des flamants) et l’étang de Galabert.

Pendant la pause pique-nique une bonne pluie se met à tomber et ne s’arrêtera que vers 16 heures, nous aurons quitté la Camargue. Elle ne m’empêchera pas de me promener, mais la balade aura moins de charme.

Nous arrivons à l’Etang de Vaccarès puis rentrons par le même chemin ?

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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