CHALLENGE MARCEL PROUST AVEC CLAUDIALUCIA

« Beaux après-midi du dimanche sous le marronnier du jardin de Combray, soigneusement vidés par moi des
incidents médiocres de mon existence personnelle que j’y avais remplacés par une vie d’aventures et
d’aspirations étranges au sein d’un pays arrosé d’eaux vives, vous m’évoquez encore cette vie quand je pense à vous … »
Le jeune narrateur se consacre avec passion à la lecture. Son ami Bloch lui recommande Bergotte et le détourne de Musset?
« persuadé que mes pensées eussent paru pure ineptie à cet esprit parfait, j’avais tellement fait table rase de toutes, que quand par hasard il m’arriva d’en rencontrer, dans tels livres, une que j’avais déjà eu moi-même, mon cœur se gonflait comme si Dieu dans sa bonté me l’avait rendue, l’avait ,déclarée légitime et belle. Il arrivait qu’une page de lui disait les mêmes choses que j’écrivais souvent la nuit à ma grand’mère et à ma mère quand je ne pouvais dormir, si bien que cette page de Bergotte avait l’air d’u recueil d’épigraphes pour être placées en tête de mes lettres. Même plus tard quand je commençais de composer un livre, certaines phrases dont la qualité ne suffit pas pour décider à la continue, j’en retrouvais l’équivalent dans Bergotte… «
Le jeune narrateur se met déjà dans la situation de composer un livre, d’écrire.
Swann le conforte dans son admiration de Bergotte. mais qui est donc Bergotte. Quand le rencontrerons-nous? Un écrivain existant ou un idéal?
Lecture et écriture, le jeune est déjà écrivain quand il regarde la nature au cours de ses promenades
Alors, bien en dehors de toutes ces préoccupations littéraires et ne s’y rattachant en rien, tout d’un coup un toit, un reflet de soleil sur une pierre, l’odeur d’un chemin me faisaient arrêter par un plaisir particulier qu’ils me donnaient, et aussi parce qu’ils avaient l’air de cacher au delà de ce que je voyais, quelque chose qu’ils m’invitaient à venir prendre et que malgré mes efforts je n’arrivais pas à découvrir. Comme je sentais que cela se trouvait en eux, je restais là, immobile, à regarder, à respirer, à tâcher d’aller avec ma pensée au delà de l’image ou de l’odeur. Je m’attachais à me rappeler exactement la ligne du toit, la nuance de la pierre qui, sans que je pusse comprendre
pourquoi, m’avaient semblé pleines, prêtes à s’entr’ouvrir, à me livrer ce dont elles n’étaient qu’un couvercle. Certes ce n’était pas des impressions de ce genre qui pouvaient me rendre l’espérance que j’avais perdue de pouvoir être un jour écrivain et poète, car elles étaient toujours liées à un objet particulier dépourvu de valeur intellectuelle
La personnalité de l’écrivain s’ébauche dans ces lignes. Pour notre plus grand plaisir! Plaisir de sentir la lumière toucher la pierre… d’imaginer, de se laisser porter. Quand l’écrivain va-t-il s’affirmer? Comment? Suspens! Encore quelques centaines de pages…..
A suivre…
Pour la mort de Bergotte, il faudra attendre. ^_^
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le suspense est à son comble :-)))
j’aime beaucoup ces pages et celle de La lecture son petit livre si magnifique
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C’est vrai, tu as raison de le souligner, que la Recherche est aussi celle du jeune écrivain qui se cherche !
Je viens de rencontrer Bergotte en personne dans la première partie des Jeunes filles en fleurs ! Je trouve d’ailleurs cette première partie ennuyeuse même s’il y a des passages intéressants.
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@claudialucia : j’ai aussi rencontré Bergotte puisque j’ai fini A l’Ombre des jeunes filles en fleurs. ma Proustolâtrie a subi des hauts et des bas avec une hausse à Balbec….le billet suit bientôt
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Tu as reçu le bilan 1 ?
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@claudialucia : j’ai bien reçu ton bilan mais je rentre de rando « Voyage Métropolitain » j’ouvre seulemnt maintenant l’ordinateur et comme je ne suis bonne à rien avec le smartphone je copie/colle dans un moment
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