Le Côté de Guermantes (1ère partie)- Marcel Proust

LECTURE COMMUNE AVEC CLAUDIALUCIA, AIFELLE, KEISHA, FANJA, SANDRINE,  DOMINIQUE et d’autres…..

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NOTA BENE : la prochaine récapitulation n°3 est prévue le 13 septembre 2024 !

Le Côté de Guermantes fait suite A l’Ombre des Jeunes filles en Fleurs.

La famille de Marcel, le narrateur, a déménagé dans l’Hôtel de Guermantes, partageant avec la Duchesse de Guermantes  la cour.  Leurs domestiques se fréquentent ainsi que Jupien, le giletier et le concierge de l’immeuble. En revanche grande discrétion entre les Guermantes et la famille de Marcel qui ne fait pas vraiment partie du même monde. 

Le lecteur découvre le nouveau logement avec les yeux de Françoise, la servante de la Tante Eulalie à Combray qui a accompagné la grand-mère et Marcel à Balbec .

« Françoise vivait avec nous en symbiose »

  Femme du peuple, simple paysanne, de caractère très marqué, ambivalent luttant pour garder le pouvoir sur la fille de cuisine, dévouée à sa patronne mais tyrannique envers les serviteurs. Apparaissent à l’office de nouveaux personnages : Jupien, l’ancien giletier, le jeune valet de pied  des Guermantes...La fréquentation des domestiques des Guermantes complète les présentations : 

« Je me demande si ce ne serait pas euss qui ont leur château à Guermantes, à dix lieux de Combray »

La vieille servante est un personnage pittoresque au parler savoureux. Elle assure aussi le lien avec Combray, Méséglise. J’ai beaucoup apprécié les ragots de l’office, la résistance passive des domestiques aux caprices des maîtres en allongeant la pause du repas de midi.

Françoise est un pilier de la famille du narrateur. Son rôle dans la maladie et la mort de la Grand-mère est important mais même quand sa présence est nécessaire auprès de l’aïeule, elle n’oublie pas de garder sa place dans les travaux domestiques, refusant de laisser capter la moindre des tâches par  un autre serviteur. Cette position dominante, je l’avais déjà remarquée à Combray au service de la Tante Eulalie. Personnage complexe, elle déchiffre à sa manière les relations sociales, devine des interactions, intervient  dans la vie de Marcel. A propos de son intrusion dans la chambre de Marcel alors qu’il allait embrasser Albertine : 

« Françoise, ne pouvant nous répondre de façon explicite, parlait comme Tirésias et eût écrit comme Tacite « 

La fascination de Marcel pour l’aristocratie que représentent les Guermantes déjà agaçante à Combray quand la Duchesse apparaissait à l’enfant nimbée des couleurs des vitraux, continue sérieusement à m’agacer. La fréquentation de Saint-Loup, rencontré à Balbec, neveu de la duchesse aurait pu modérer cette fascination

« Mais alors j’avais connu Saint-Loup; il m’avait appris que le château ne s’appelait Guermantes que depuis
le XVIIe siècle où sa famille l’avait acquis. Elle avait résidé jusque-là dans le voisinage, et son titre ne venait
pas de cette région. Le village de Guermantes avait reçu son nom du château, après lequel il avait été
construit, et pour qu’il n’en détruisît pas les perspectives, une servitude restée en vigueur réglait le tracé des rues et limitait la hauteur des maisons. Quant aux tapisseries, elles étaient de Boucher, achetées au
XIXe siècle par un Guermantes amateur, »

Marcel idéalise la duchesse qui l’a reconnu et salué à l‘Opéra-Comique . Il en tombe amoureux. Toutes ses manœuvres pour croiser son regard au détour d’une promenade matinale, tentatives amoureuses vaines m’ont bien ennuyée. Je retrouve ces mêmes sentiments à l’égard de Gilberte et de madame Swann que j’avais trouvés convenus et artificiels. Et, à nouveau, je m’ennuie!

Heureusement, Proust sait décrire des scènes plus pittoresques comme cette représentation à l‘Opéra-Comique est une description et une analyse des rapports sociaux très savoureuse. Je m’amuse du spectacle qui se déroule dans la salle, orchestre, balcon et baignoires.  aussi important que celui qui se joue sur la scène.

Dépité de n’avoir pas été présenté à la Duchesse de Guermantes, Marcel fait le voyage à Doncières retrouver Robert de Saint-Loup où le sous-officier est cantonné. Comme le voyage à Balbec dans le tome précédent, je le suis avec grand plaisir dans ses découvertes provinciales. Proust nous donne un aperçu de la vie militaire.  Son amitié avec Saint-Loup est sincère. Saint-Loup est brillant, beau cavalier, esprit éclairé : malgré un environnement conservateur, il professe des  idées avancées, dreyfusard. Sa maitresse, Rachel, est comédienne. La famille de Saint-Loup réprouve cette liaison et Marcel est témoin de la rupture. 

La première partie du livre se termine avec le retour de Marcel à Paris.

J’ai retrouvé avec plaisir l’univers de la Recherche après avoir fait une longue pause. Variations infimes sur un même thème avec des personnages récurrents que j’ai plaisir à retrouver.  Ses parents déménagent, les points de vue changent. L’enfant a grandi, l’adolescent de Balbec est un jeune homme que je commence à mieux connaître. 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « Le Côté de Guermantes (1ère partie)- Marcel Proust »

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