Ribera au Petit Palais – Ténébres et Lumière

Exposition temporaire jusqu’au 23 février 2025

Saint Jérôme et l’ange

Jose Ribera (1591 -1652) est né en Espagne, il arrive à Rome en 1605 juste avant la fuite du Caravage en 1606, en 1616 Ribera part à Naples. 

Plus sombre et plus féroce que le Caravage, sa peinture est présentée comme « ténébrisme et extrême férocité du réalisme ».

Allégorie des cinq sens : l’odorat

La présentation du Petit Palais adopte l’ordre chronologique, avec les premières salles de sa production romaine puis napolitaine. On entre dans la première salle tendue de rouge où sont accrochés de grands portraits de philosophes, mendiant et deux tableaux des Allégories des cinq sens. 

Un philosophe

Le philosophe ci-dessus est un  modèle que le peintre fera souvent figurer dans ses compositions : avec son crâne chauve, rond, ses oreilles décollées. Je m’amuse à le chercher et à le retrouver au cours de l’exposition.

Une autre série est celle des Apostolados, les Apôtres, même format, même posture sur un fond le plus souvent très sombre avec un éclairage oblique.

Saint Barthélémy (je retrouve le chauve)

De grands tableaux sur des thèmes religieux sont très construits, éclairage clair-obscur caravagesque

Le Reniement de Pierre

le Reniement de Pierre me fait penser à un  tableau de Caravage à Saint Louis des Français.

Jésus et les docteurs

A côté des grands tableaux religieux, une série de portraits des Apôtres, un cycle des saints martyrs  et des Philosophes. Les grands penseurs sont représentés en haillons témoignant peut-être de la richesse intérieure contrastant avec l’aspect extérieur.

Esope

Ribera s’intéresse aux marges de la société, prend pour modèle la plèbe napolitaine, une gitane, les scugnizzi de Naples.

Le pied-bot

 

Grand tableau en pied d’un couple de barbus, l’un d’eux est une femme allaitant un enfant. Cette femme a vraiment existé. Un autre tableau très marquant est l’enfant au pied-bot. Goût pour les infirmités, les monstruosités.

martyre de Saint Bartélémy

Ribera fut aussi un virtuose de la gravure. Certaines caricatures témoignent aussi du goût du burlesque, qui annonce Goya. Certaines études de martyres ont été croquées sur place s’inspirant  des tortures de l‘Inquisition active à Naples, alors espagnole. Un monsieur dans l’exposition a montré bruyamment sa réprobation, Non! d’après lui « l’Inquisition ne torturait pas, ne mettait pas à mort ». Saint Barthélemy après être crucifié est même dépecé, un tableau  représente l’arrachement de la peau. 

Apollo, et Marsyas

La plupart des tableaux illustrent des sujets religieux mais le peintre ne s’est pas interdit les grandes compositions mythologiques. Le supplice de Marsyas grimaçant s’apparente aux souffrances des martyrs. le Silène ivre est aussi monstrueux.

Certains tableaux sont plus clairs, plus souriants, colorés. Deux grands paysages dans les bleus sont agrestes, paisibles, de minuscules pêcheurs tirent des filets, un homme allume un feu… Décidemment, le peindre a plusieurs cordes à son arc!

C’est donc une bien belle et riche exposition. En introduction, un podcast de RadioFrance : des Midis de Culture

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

7 réflexions sur « Ribera au Petit Palais – Ténébres et Lumière »

  1. J’ai vu cette femme à barbe je ne sais plus où (mais j’ai quelquepart sa photo). Ce qui m’avait frappé, outre l’aspect masculin de cette dame, c’est l’atmosphère sombre du tableau genre Caravage. Propre égalmenet, donc, à Ribera. Merci pour la découverte !

    A + !

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  2. Ah! Oui ? Il y a encore des gens qui nient les réalités de l’inquisition !! Incroyable !

    C’est vrai que on retrouve les traits de cet homme chauve au visage aigu dans de nombreux tableaux ! Cette exposition permet de voir toutes les facettes de l’art de Ribeira, la ressemblance avec le Caravage mais aussi les différences !

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