l’Abbaye de Saint Maur-des-Fossés

TOURISTE DANS MA VILLE

Tour Rabelais

La Société d’Histoire et d’Archéologie de Saint Maur des Fossés organise des visites guidées tous les 2èmes samedi du mois. Je me suis inscrite grâce à Explore Paris. Bravo à notre conférencier qui a fait revivre les vestiges dans le square et le parc de Saint Maur!

En dehors de la Tour Rabelais qui se dresse dans le square de Saint Maur, les vestiges dispersés sont assez peu lisibles pour le promeneur ignorant. Des panneaux avec QR code sont prévus pour une visite individuelle libre. Cependant, rien ne vaut le commentaire pour accrocher l’attention.

L‘Histoire de l’Abbaye de Saint Maur est très ancienne. l’Abbaye bénédictine fut prestigieuse en son temps et le pèlerinage très fréquenté. S’il reste peu de vestiges sur place, les archives à Paris sont très importantes et les manuscrits du scriptorium sont conservés  à la BNF. L’histoire est aussi documentée par des miniatures, gravures jusqu’au 18ème siècle qui donnent une image très précise de l’Abbaye et du Château de Saint Maur détruit à la Révolution. La toponymie a gardé le souvenir : La rue Saint Maur à Paris qui reliait l’Abbaye à Saint Denis est l’une des plus longues rues de la capitale. 

Chronologie

occupation gauloise du site

639, sous les Mérovingiens, fondation du Monastère des Fossés

Il fut victime des invasions vikings

868 sous les Carolingiens le monastère reçu les reliques de Saint Maur. Reliques miraculeuses guérissant de la goutte, auxquelles un pélerinage important est consacré.

1281 : il prend le nom de Saint Maur des Fossés. Au XIIIème : développement du scriptorium où de précieux manuscrits religieux mais aussi profanes sont copiés. 

1350-1360 fortification de l’Abbaye par le dauphin (Charles V) pour préparer la Guerre de Cent Ans.

1530 les chanoines remplacent les moines, les maisons des chanoines remplacent les bâtiments monastiques qui vont se dégrader au fil du temps

1750 : démolition de l’Abbaye.

promenade guidée :

La Tour médiévale ronde (1350-1360) est intacte. Il faut juste imaginer la toiture conique qui la coiffait. Archères et canonnières et mur de fortification. Actuellement elle paraît isolée mais deux maisons des chanoines étaient accolée à la tour, elle-même abritant aussi des chanoines. Rabelais, secrétaire de Jean du Bellay, y séjourna, d’où le nom de Tour Rabelais. 

A l’intérieur de la Tour, on découvre des petits bas-reliefs comme cette procession des pèlerins, une scène de chasse au cerf …

bas relief de la procession des pèlerins

La Tour fut aussi utilisée comme prison.

Square (1920-1930) l’aspect hygiéniste de l’époque aménagea un jardin à la française en respectant l' »allée royale » qui menait autrefois au Château de Saint Maur , bâti par Catherine de Médicis qui appartint aux Condé dont  il reste des représentations à Chantilly.

par de belles grilles on pénètre dans le Parc ouvert au public en 1982, « parc historique » , évocation végétale de la vaste Abbatiale maintenant disparue dont il ne reste qu’un pilier (XIIIème s.). Cette grande église avait une nef de 86 m. Des archéologues  a retrouvé des fondations et des carreaux du pavage. Il faut imaginer les procession des nombreux pèlerins, 2000 personnes, riches marchands du nord (la goutte ne touchait que les riches); les processions tournaient autour des reliques et les guérisons miraculeuses avaient lieu la nuit. 

jardin des simples, cloître roman, N.D. des Miracles

Au fond du jardin des simples bien reconstitué et fleuri dès aujourd’hui en avril on voit la Galerie du cloitre qui relie le Cellier roman à la Chapelle  Notre Dame des Miracles (XIIème s.) . Ce cloître roman date de 1908, il a été élevé par le propriétaire de l’époque Maujan, (1853-1914) sénateur, homme de théâtre qui en fit un décor de théâtre. 

Auparavant, le pharmacien Bourrières fit construire une villa et collectionna les restes de l’abbaye. 

Sans l’aide de notre guide, je serais vraiment perdue entre vestiges antiques, décors de fantaisie (une échauguette) des décors sur Notre Dame des Miracles.

Mur du cellier XIIème)

A côté du cellier se trouve l’entrée des galeries souterraines qui servaient de cave à vin. Dans chacune des alvéoles on peut imaginer un gros tonneau de vin. Le vin était essentiel dans la vie monastique. Les moines cultivaient leurs vignobles à proximité sur le coteau de Saint Maur. Le galeries étaient aussi des carrières de calcaire lutécien jusqu’au XVIIIème siècle. La descente dans les carrières très fraiches et humides donnent un caractère aventureux à notre visite.

Une histoire que je ne soupçonnais nullement!

 

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « l’Abbaye de Saint Maur-des-Fossés »

  1. Intéressant, merci, avec cette longue histoire qui a laissé des « ruines » enchevêtrées, y compris du « néo-romand » du XXe… à prétentions littéraires si je comprends bien 😉

    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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