GUERNESEY

Sercq ou Sark, à l’anglaise? Dans les îles anglo-normandes la toponymie garde les noms français ou normand.
Sous un soleil magnifique, le petit bateau quitte Saint Peter Port à 10h15. Nombreux îlots et rochers pointent hors de l’eau. Nous longeons Herm, ôme plate avec une grand plage de sable. Pendant la traversée, mes rêveries sont alimentées par la lecture de Cézembre d’Hélène Gestern. Jamais je n’avais prêté attention à toutes ces îles, rochers près des côtes de la Manche.
Les goélands sont perchés le guano blanc dégouline des pointes. Une compagnie de cormorans se pose sur l’eau, je ne savais pas ces oiseaux sociaux. Passent en « rase-eau » de plus petits oiseaux trapus, au corps compact : peut être des macareux, puffins? Je ne distingue pas le gros bec coloré. Il parait qu’il y en a autour de Sercq. Je les ai ratés en Islande.

Enfin Sercq se profile, précédée de rochers acérés. Le phare est construit à mi-pente de la falaise ; construction blanche étagée sur deux niveaux, soutenant une tourelle trapue portant la lampe. Après avoir longé la côte, le ferry accoste au port. Curieux port aux quais invisibles qu’on atteint par une série de marches en ciment. Autrefois il fallait grimper une échelle de corde. Par un tunnel creusé dans la roche on atteint une place où attendent les tracteurs : une remorque pour les paquets et les valises. On peut dormir sur l’île. Deux autres tracteurs tirent un wagon rudimentaire pour les visiteurs rebutés par la pente.

Je suis venue randonner. Je snobbe les tracteurs sur la route goudronnée bien raide. Des flèches de bois signalent des sentiers « l’Avenue » et « La rue des Lâches ». Suivant l »Avenue » je m’engage dans les fougères et les digitales plus hautes que moi en sous-bois. La dénomination « Avenue » » pour cet étroit sentier m’amuse beaucoup. Je comprendrai plus tard que l’Avenue est la rue principale du village qui parcourt l’île ; route de terre poussiéreuse assez large pour les tracteurs et outils agricoles, bordée d’arbres et de haies vives qui m’empêchent de voir la mer. J’ai un plan mais je me repère mal, surtout je n’ai aucune idée des distances

Je me dirige vers « La coupée » route spectaculaire qui relie le « petit Sark » à la grande île. Dans le petit Sark, j’aurais pu visiter un site préhistorique et une ancienne mine d’argent. Il aurait été avisé de louer un vélo si j’avais voulu parcourir toute l’île dans les 4 heures dont je dispose. Tant pis pour le tourisme! Je préfère marcher. Ces sites sont un peu éloignés et la « grande route » qui coupe le bocage est un peu loin du rivage. Autrefois, sans doute, la campagne bretonne ou normande devait ressembler à ce paysage : prés fauchés et haies vives. Un écriteau prévient de se garder du taureau.

A la sortie de La Coupée un sentier est indiqué « Vallée de Dixmart » , il s’enfonce dans les fougères et court en balcon le long du rivage. Des prunelliers et du houx l’abritent du vent du large. Les lianes du chèvrefeuille colonisent les arbustes. En fleur, je ne me lasse pas de les photographier. Bientôt il y aura des mûres. Echappée sur la mer bien bleue.

Le sentier bifurque vers des maisons: un hôtel luxueux et plus loin le Café Hugo’s à l’enseigne des Travailleurs de la mer.

Un sentier descend en sous-bois vers la mer, enjambe un ruisselet. je marche au hasard. L’île est si petite que je ne risque pas de me perdre. je découvre une crique minuscule, déserte.

les plages de Sercq sont parfois desservies par des marches. il faut être motivée par la baignade mais je n’ai pris ni maillot ni serviette. je croise un sentier avec l’écriteau « Rue des Lâches ». j’avais croisé près du port cette Rue des Lâches, à la remontée je décide de le suivre pour retourner vers le port. Une maison est cachée dans la verdure, comment se ravitailler? Je descend d’un bon pas. Si bien que j’arrive au café du port avec une heure d’avance sur l’horaire du bateau. Je m’accorde une glace à la vanille à la crème de Guernesey.

Un petit tunnel me mène au Port Creux. « Le plus petit port commercial ».Par vend de nord-Est des navires commerciaux peuvent s’y abriter. L’entrée est défendue par deux jetées. Une jolie barque de bois peint de bleu souligné de jaune m’offre un joli sujet de dessin. Je passe donc une dernière heure sur Sercq à dessiner la barque et les versants très escarpés.
je n’ai pas vu toute l’île mais je rentre ravie de ma journée!
Superbes photos ! je connais très peu d’îles, je ne suis jamais allée sur celle-ci, qui paraît assez exotique vue d’ici.
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@Aifelle : exotique, je ne dirais pas surtout de la part d’une normande. Je dirais plutôt préservée des voitures, des constructions anarchiques,d’une agriculture qui a rasé les haies
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Je n’ai jamais eu l’occasion de visiter les îles anglo-normandes, et le regrette d’autant plus à la lecture de ces billets!
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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@ta d loi du ciné : Ce n’est pas bien loin, 2 h de bateau de Saint Malo. Dépaysement garanti
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j’aime les iles en général mais celles ci tout particulièrement
j’ai aimé Cézembre même si ce n’est pas son meilleur livre
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@dominique : voyage aussi dans le temps…
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