Exposition temporaire jusqu’ au 4 janvier 2026

Exposition d’une collaboration d’un trio : Jean Tinguely (1925-1991), Niki de Saint Phalle (1930 – 2002) , deux artistes et un conservateur de musée Pontus Hulten qui partageait l’« anarchisme joyeux » des deux plasticiens et qui s’est impliqué pour faire connaître au public les œuvres novatrices et ouvrir les musées à un art ludique et rebelle.

Mieux qu’un mobile qui oscille au vent Tinguely a construit des machines capables de se déplacer, de rouler sur les innombrables roues, de bringuebaler dans un bruit de ferraille. Sculpture cinétique bruyante.


Méta-matic est une machine créative, sur le rouleau s’inscrit à l’encre le résultat des tressautements, une vidéo montre que les œuvres dessinées par la machine sont distribuées aux passants.

L’exposition du Grand Palais présente ces machines de Tinguely animées pendant quelques secondes. Il suffit d’attendre . Certaines se mettent en marche à grand fracas comme le Bal des pauvres où casseroles et gamelles s’entrechoquent et où la jambe du mannequin ne déhanche. Au mouvement s’ajoute le bruit qui deviendra carrément infernal sur des machines plus volumineuses pour finir avec cet Enfer

Pontus Hulten a rencontré Tinguely dès 1954 et a donné toute sa visibilité à cette œuvre cinétique au Musée de Stockholm, le Moderna Museet dont il est conservateur pour l’exposition « Rörelese i konsten« Le mouvement dans l’art(1961).

C’est là qu’il offre à Niki de Saint Phalle en 1966, l’espace pour « Hon-en kathedral » , la sculpture géante de la Nana enceinte allongée qui accueille le public entrant dans son vagin dans une exposition d’art moderne (des reproductions). Pour la construction de la statue gigantesque Pontus Hulten a mis la main à la pâte, une vidéo raconte cette aventure et toute une salle est consacrée à Hon, affiches, croquis préparatoires et même un morceau de la géante qui a été démantelée depuis.
En 1977 Pontus Hulten vient à Paris pour la conception du Centre Pompidou dont il devient directeur et qui accueillera plusieurs expositions majeures « Le Cocrodrome de Zig& Puce » (1977) « Exposition Niki de Saint Phalle » (1980) et une rétrospective Tinguely (1988-1989).

Après le décès de Tinguely en Suisse en 1991, avec Niki de Saint Phalle, il réalise le Musée Tinguely à Bâle.
Une salle entière est consacrée au Cyclop de Milly-la-Forêt que j’ai vu à plusieurs reprises. Il faut le voir sur place pour mieux se rendre compte. CLIC Comme la Fontaine Stravinsky(1983) œuvre commune de Niki de Saint Phalle et Tinguely.

Les réalisations de Niki de Saint Phalle sont très variées, violentes et provocatrices comme les Tirs documentés par des vidéos d’époque et deux tableaux résultats de ces tirs. le film de Céline Salette (2024) Niki CLICdonne des clés pour interpréter cette violence . J’avoue ne pas aimer cette peinture à a carabine.

Comme Tinguely, elle assemble des objets de récupération mais sans le mouvement . Ses constructions sont souvent dérangeantes comme cet accouchement rose agglomérant des poupées et jouets, monstres et fibres. King Kong montre la ville de New York menacée par des avions de guerre tandis que les masques des puissants de l’époque Kennedy, Castro, le Général de Gaulle etc…

La noirceur de Niki de Saint-Phalle qu’elle a domestiqué à travers le thème récurent des Nanas n’échappe pas à ses premières œuvres. Rentrer par le vagin d’une femme, pour visiter sa sculpture, quelle violence, qui permet d’apprehender celle subie.
Il y a longtemps Pompidou avait proposé une exposition sur Tinguely. Mais celle-ci semble très complète…
Il faut vraiment que j’aille visiter celle-ci qui semble rassembler des œuvres assez importantes.
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J’ai déjà vu une exposition de Niki de Saint-Phalle (et j’avais aimé) au Grand-Palais je crois ; par contre Tinguely non. Je ne suis pas sûre que j’apprécierais ses machines brinquebalantes et bruyantes.
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