TOURISTE DANS MA VILLE

Pourquoi n’ai-je jamais fait cette visite?
Depuis les Jeux Olympiques, j’ai découvert que Saint Denis était tout à fait accessible (RER D, métro ligne 13 et 14). Aucune excuse. Comme je suis un peu perdue dans les Mérovingiens, Carolingiens, les Capétiens, Valois et Bourbons, j’ai opté pour une visite guidée de Explore Paris.
La visite commence devant une maquette de la ville, de nombreux édifices ont disparu, la Basilique avait deux tours dont une de 90 m, la Tour nord qui, fissurée, fut démontée en 1846. Elle est cette année en cours de reconstruction dans un chantier-école. Autre édifice disparu : la Rotonde des Valois qui devait abriter le mausolée de Henri II et Catherine de Medicis.

Notre conférencier insiste sur le caractère complexe de l’édifice, construit par petits bouts sur une église mérovingienne, puis romane, enfin gothique. Ce serait la première manifestation du gothique dans le monde .

L’abbé Suger (1081 -1151), abbé de Saint Denis reconstruit de 1140 à 1144 le chevet lumineux avec ses merveilleux vitraux. Aérien, les murs ont presque disparu la lumière inonde l’église.
Constructions, destructions aussi. La Révolution a pris la Basilique pour cible : symbole de la Royauté et de l’Eglise. Au XIX ème siècle, Viollet-le-duc, entreprend la restauration avec le démontage de la tour nord, la restauration de la crypte. Il veut faire de Saint Denis un musée et réarrange les gisants. Ils sont le plus souvent sculptés dans le marbre blanc, idéalisés porteur de la couronne royale et du sceptre, reposant parfois sur une plaque de marbre noir de Tournai. Aucune ressemblance pour ceux qui ont été sculptés des siècles après la disparition. Les gisants de Pépin le bref (708)et Berthe au Grand Pied (790) ont été commandés par Louis IX (1226-1270) donc 5 siècles plus tard, inutile de chercher des ressemblances! De m^me pour Clovis mort en 511 dont le gisant date de 1230. Peut être plus réalistes, Charles V et Jeanne de Bourbon à ses côtés, Duguesclin est proche. A Saint Denis on trouve les rois, les reines mais aussi des nobles. Si le marbre blanc est immaculé actuellement, les gisants à l’origine étaient peints, sur le gisant de Philippe Dagobert (1222 -1235), on retrouve quelques couleurs, bleu et fleurs de lys dorées. Plus étonnant le tout petit gisant de Jean 1er le Posthume, fils de Louis X le Hutin ,qui a régné (et vécu) 5 jours. en 1316.
Je me perds un peu dans tous ces capétiens, leurs reines et enfants…

Plus spectaculaires, les mausolées Renaissance de François 1er et de Henri II . les gisants décharnés reposent sur les tombeaux sous l’arche alors qu’ils sont représentés en prière au sommet du monument.

A la base : la Bataille de Marignan
Encore plus fastueux : le mausolée de louis XII et Anne de Bretagne entouré des Vertus cardinales aux quatre coins et des douze apôtres en marbre de Carrare

Un peu plus loin, les gisants de Henri II (1547-1559) et Catherine de Medicis sont habillés en costume du sacre de tissu prestigieux où figure le monogramme de Henri II qui comporte aussi les initiales de Diane de Poitiers, la maîtresse du roi, honorée jusque dans l’éternité. Son mausolée a été commandé par Catherine de Medicis d’après les plans de Primatice. Il était destinée à être exposé dans la Rotonde des Valois qui a disparu.

On descend dans la Crypte avec un joli chevet roman autour de la relique de Saint Denis. les pierres tombales noires sont aux noms de Louis XVI, Louis XVIII, Charles X. A la Révolution le plomb des tombes des rois a été fondu et les restes se trouvent dans l’ossuaire. On peut voir le cœur de Louis XVII .

sous la crypte : la nécropole mérovingienne. Nombreux étaient ceux qui voulaient alors être inhumés à proximité des relique de Saint Denis.
Denis premier évêque de Paris, alors Lutèce était venu évangéliser la Gaule. Ayant déplu aux autorités romaines il est arrêté, supplicié, condamné à mort et décapité à Montmartre (mont des Martyrs) . Denis prend alors sa tête dans sa main, la porte contre sa poitrine et s’écroule à Saint Denis. Ce n’est pas le seul saint céphalophore. Cette légende est une manière de créer un pèlerinage dont l’importance économique permet à l’abbaye de se développer. Cette dévotion aux reliques et le potentiel économique des pèlerinages a poussé à partitionner les corps des saints et distribuer les reliques dans différentes église.
Après deux heures je sors un peu ahurie de cette promenade dans l’histoire de France, visitée dans le désordre. Il me faut consulter Wikipédia pour les dates et la vérification de mes notes griffonnées.
Quel boulot. Bravo.
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@lorenztradfin : le boulot après la visite prolonge le plaisir de la découverte. Mieux qu’un documentaire, même très bien fait, à la télé!
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Je garde un souvenir très impressionné de ces tombeaux !
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@Eimelle : en effet très impressionnant!
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Oui c’est vraiment étonnant de retrouver l’histoire de France à travers ces tombeaux
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@Remimage : révisions tout à fait nécessaires dans mon cas!
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Un endroit au cœur de l’histoire de France, patrimoine de mon département ❤️
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@matatoune: M’enfin le 9-3 n’est pas forcément un département de racailles. Il y a aussi la Légion d’Honneur à côté! (je blague)
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Et tout à côté le musée Paul Eluard 😉
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Comme toi, je sais que c’est une visite à faire!!! Ne t’inquiète pas pour ces noms de dynasties, tu n’auras pas d’interro ensuite.^_^
Allons bon, Anne de Bretagne est là? Pas à Nantes? ^_^
Je retiens qu’il vaut mieux une visite guidée…
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@keisha : on ne s’étonne plus de rien avec les restes des souverains. Parfois un gisant, mais pas de restes. Et même on a partitionné le corps pour que les reliques soient présentes dans différentes villes. Anne de Bretagne est là en sculpture, en vrai, mystère.
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Je n’y suis jamais allée non plus alors que je sais que c’est parfaitement accessible. Il n’est pas trop tard .. J’aurais besoin d’une révision sérieuse moi aussi.
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