
Un court roman paysan ou une longue nouvelle? La Bonne dame de Nohant nous conte son Berry dans une jolie histoire toute simple : le mariage du fin Laboureur, Germain, avec la jeune Pastourelle. Germain, 28 ans, est veuf, père de 3 enfants, à qui il doit donner une « mère » . Mariage arrangé, mariage de raison. Mais quand il va visiter sa promise rien ne se passe comme prévu.
Je vous laisse découvrir l’histoire.
Résumée ainsi, l’œuvre semble simplette. Une bluette pour les collégiens?
Pas seulement, George Sand l’inclut entre un avant-propos au ton sérieux et un appendice ethnographique.
Pour la Mare au Diable en particulier, le fait que j’ai rapporté dans l’avant-propos, une gravure d’Holbein, qui m’avait frappé, une scène réelle que j’eus sous les yeux dans le même moment, au temps des semailles, voilà tout ce qui m’a poussé à écrire cette histoire modeste, placée au milieu des humbles paysages

Pas si simple : en introduction, George Sand attire il faut enfin que la mort ne soit plus ni le châtiment de la prospérité ni la du lecteur sur une gravure de Holbein, Les simulachres de la mort. Peinture de la dure condition des paysans avec la seule perspective de la mort. George Sand apporte son optimisme et ses convictions sociales.
« nous voulons que la vie soit bonne, parce que nous voulons qu’elle soit féconde. Il faut que Lazare quitte
son fumier, afin que le pauvre ne se réjouisse plus de la mort du riche. Il faut que tous soient heureux, afin que le bonheur de quelques uns ne soit pas criminel et maudit de Dieu.[…] Il faut enfin que la mort ne soit plus ni le châtiment de la prospérité, ni la consolation de la détresse. «
Elle est attentive à l’évolution politique (1846) et se soucie de la mission de l’art.
La conclusion du livre, en appendice, est la relation des Noces de Campagne décrites avec la précision d’une ethnographe. George Sand raconte la tradition des Livrées où les réjouissances ont pour héros le chanvreur (broyeur de chanvre) qui défend la maison de la fiancée contre l’assaut mené par les camarades du marié avec à sa tête le fossoyeur. Joutes verbales et comédie bien réglée. De pittoresques traditions président à l’échange des anneaux. Puis on revient au burlesque pour l’arrivée du Chou. Cavalcades, déguisements pendant trois jours rappelant les Saturnales antiques.
Cette description détaillée des noces m’a ravie!
Je l’avais étudié au collège, puis relu il y a quelques années seulement, et j’ai adoré à chaque fois. C’est plein de charme et plus profond qu’il n’y paraît. Un vrai bonheur !
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je l’ai relu il y a quelques années aussi, j’aime beaucoup cet univers!
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il faudrait que je le lise ou relise, je ne sais pas. Quelques km au nord de Nohant existe le lieu-dit la mare au diable…
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@keisha : et ce n’est pas si loin de chez toi!
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J’ai tenté il y a quelques temps François le Champi et ai trouvé ça vraiment très vieillot et teinté de condescendance aristocratique…
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Je l’ai lu très jeune et pas mal oublié ; je pense que je n’en ferais pas la même lecture aujourd’hui.
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Je crois l’avoir lu quand j’étais adolescente. Je ne m’en souviens pas vraiment mais je suis presque sûr d’être un peu passée à côté de son aspect social à l’époque de ma lecture.
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J’ai tellement détesté ce livre dont la lecture était obligatoire en 4° de mon temps …. Je n’ai jamais réussi à comprendre comment une femme aussi libre a pu écrire des romans aussi convenus et complètement nunuches
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@luocine : en 4ème tu n’as lu que la petite histoire, c’est intéressant de lire les textes qui l’encadrent et qui sont très loin de la nunucherie
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Je l’ai lu ou étudié pour moi, je l’ai relu pour Léonie… On était allé voir la mare quand elle était petite. Ce qui me plaît dans Sand c’est son socialisme ( parfois un peu paternaliste) mais sincère. Je ne crois pas que l’on puisse être aussi utopique de nos jours.
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@claudialucia: même ressenti pour le socialisme utopique. L’époque était encore naïve et sans arrière pensée. Pour le féminisme lire Indiana
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