Pendant que nous suivions un circuit de rêve. Pendant que Bouba enchantait notre séjour de campements de brousse, qu’il nous livrait les sésames dans les langues Peules, Sérères, Maures, pour des rencontres fabuleuses….Et, que, les touristes béates, s’ enthousiasmaient devant la gentillesse, l’hospitalité, la cuisine…. la blogueuse cherchait à sortir du monde enchanté du tourisme et à tendre l’oreille à la radio. Malheureusement, les informations étaient le plus souvent en wolof! Sur la route de la Réserve du Djoudj, Bouba a bien voulu mettre RFI.
RFI livrait ses informations sur la guerre au Mali, et aussi sur l’incendie à Dakar qui a fait des victimes chez les petits talibés? J’ai prêté une oreille attentive aux mesures que les officiels dakarois proposaient: interdire la mendicité des enfants-talibés . Je ne voulais pas ignorer cette réalité-là, comme nous étions passées, au Bénin, devant des enfants au travail sans voir le triste sort des enfants-esclaves Vidomégons. Autrefois, un prêtre italien nous avait mises en garde mais nous ne l’avions pas écouté, toutes enthousiastes à nos découvertes. Ce n’est que deux années plus tard que nous avions remarqué ces petites vendeuses qui auraient dû être à l’école. Pour les talibés, quand une dame française, dans le 4×4 qui nous ramenait de Lampoul, m’avait raconté sa mission humanitaire auprès de ces enfants, Bouba n’avait pas apprécié la teneur de notre conversation. Ces petits mendiants, peut être les avons nous croisés sans les voir?
J’ai été étonnée en lisant hier les nécrologies dans la presse :le grand musicien, le virtuose était présenté comme le père de Norah Jones (c’est vrai mais tellement réducteur). Regardant les infos à la télévision, l’hommage fut pire : pas de sitar, une image furtive puis les Beatles qu’il a inspirés. Certes….. Heureusement, Télérama consacre un article plus étoffé au musicien.
De passage à la bibliothèque et discothèque j’ai emporté un DVD et des CD de musique indienne, regrettant l’an passé de ne pas avoir consacré plus de temps à cet aspect de la culture du sous-continent. J’ai corrigé mes copies en écoutant des râgas et mesuré l’étrangéité de la musique savante pour nos oreilles occidentales.
Le rôle de passeur de Ravi Shankar m’est donc apparu comme essentiel. peut être fallait-il qu’il joue avec Menuhin pour qu’il parvienne jusqu’aux mélomanes et avec les Beatles pour que nous le fêtions dans les années soixante: routards vers Katmandous sur les routes de l’Inde, babas et hippies des fleurs dans les cheveux, expériences psychadéliques et musique planante… malgré notre voyage au Rajasthan, c’est Shankar, le passeur que je retiens.
J’avais déjà entendu des rumeurs, mais je déteste les rumeurs et ferme yeux et oreilles tant qu’il n’y a rien pour les étayer. Une citation relayée par le Monde m’a touchée:
« Oui, je suis antisémite et antisioniste. J’aime le peuple juif et j’ai vécu avec lui, mais les Américains juifs se cachent derrière tout, les attentats en Irak, les attaques économiques en Europe, en Amérique, en Asie, les Juifs américains sont derrière Bush, Clinton, et derrière les banques. (…) Les Juifs américains sont derrière la crise mondiale qui a aussi touché la Grèce »,
Comment le compositeur de la musique qui m’a accompagnée pendant 4 décennies, le résistant aux fascistes, le combattant, a-t-il pu proférer une telle horreur!
Être anti-sioniste, est une position politique qui pourrait se discuter. La dernière guerre au Liban, l’opération Plomb durci à Gaza, la colonisation de la Cisjordanie, les atermoiements de Nethanyahu, suffiraient peut être pour en agacer plus d’un.
Être antisémite, est autre chose. Anti-juif, anti-Arabe, anti-Noir, homophobe, anti-Rom….c’est INTERDIT et passible des tribunaux. Tout du moins selon la législation française . Point-barre!
Un souvenir ancien, des plus chers : début des années 70, sur les bancs d’un camion bâché, nous avons traversé Israël pour assister à un concert dans les ruines antiques de Césarée. Il y a de cela 40 ans et c’était hier…
La musique de Zorba que j’écoute encore! Il y a moins d’un mois, rédigeant un billet sur Zorba, j’ai trouvé sur YouTube AxionEsti que j’ai passé en boucle en écrivant. Ces chants célébrant la résistance, la liberté qui étaient pour moi les symboles de l’anti-fascisme!
Souvenir récent : le 1er mai 2010, sous l’Acropole, bruit la rumeur d’un sit-in à Syntagma. Touriste, je ne veux pas me mêler aux manifestants (il peut y avoir des violences) mais je crois reconnaître la musique de Theodorakis…
L’œuvre de ce compositeur immense doit-elle rejoindre dans mon enfer personnel Céline, Drieu la Rochelle, et Lars von Trier?
Une étoile dans la constellation de mes admirations s’est ternie, et se décroche. L’ enthousiasme de mon adolescence en a pris un sérieux coup. Si abandonner ainsi ses illusions c’est vieillir, j’ai pris un sacré coup de vieux à la lecture du journal!
Monsieur Theodorakis, non seulement vous êtes un compositeur immense, mais aussi un symbole de la résistance, un militant. Ne pouvez vous pas mesurer la gravité de vos propos? Inutile de mentionner en préambule que vous « aimez le peuple juif » si c’est pour relayer la thèses éculée du complot des banquiers juifs. Cette thèse perverse et démagogue a d’autant plus de chance d’être entendue, que le chaos économique qui menace la Grèce, enfante aussi des partis fascistes ouvertement xénophobes.
Il semble que vous n’êtes pas seul à avoir perdu la tête . Les médisances de Madame Lagarde à propos des contribuables grecs me font honte. Les pugilats publics télévisés ne sont pas du meilleur effet.
Je vous en conjure : annoncez publiquement que c’est un regrettable dérapage, que vous n’étiez pas vous-même, que vous en êtes désolé. Des phrases analogues, en un autre temps, ont conduit des communautés entière à l’anéantissement. Déclarez que vous ne pouvez pas figurer du côté de leurs bourreaux. Avez-vous oublié les sort des Juifs Crétois, de ceux de Rhodes, de Salonique?
je n’ai pas trouvé d’enregistrement du Requiem par l’Orchestrede l’Ile de France, donc pour le plaisirl’interprétation de l’Academy of Saint Martins in the Fields , Marriner
Nous avons passé une excellente soirée à la Maison des Arts de Créteilen bonne compagnie : élèves emmenés par les professeurs des disciplines artistiques de mon collège et nombreux collègues. Et cela pour un prix modique : merci à la Convention qui lie la MAC aux collèges de la Ville! mais surtout merci à l’Orchestre de l’Ile de France qui jouait la Symphonie N°1 de Beethoven et interprétait le Requiem de Mozart!
Entre les deux œuvres, on nous conta la fable que voici:
Bien sûr, les adultes (pas les enfants) ont signé quand les applaudissements résonnaient encore, et j’associe mon blog à leur démarche.
Faudra-t-il aller à Pleyel, au Châtelet ou dans les grandes salles parisiennes pour écouter de la musique vivante? Les petits collégiens de banlieue n’auront-ils plus la joie d’une telle sortie exceptionnelle? Faudra-t-il laisser à la banlieue la culture-banlieue à l’exclusive de toute autre?
Le film s’ouvre sur le bleu ultramarin des profondeurs, des filets de pêche, qu’on peut aussi imaginer comme des nasses ou des pièges. Aux commandes Ernesto, à la figure de Poséidon. Une procession de veuves siciliennes portant des bouquets blancs et suivant le curé vers la mer, cérémonie au mari de Giuletta, disparu en mer, fils d’Ernesto, et père de Filippo. Images de Linosa, l’île aux 3 volcans au large de la Sicile. Cartes postales?
On pense à Respiro qui se déroulait sur Lampedusa, la blanche, que Crialese a si bien filmée . Filippo a grandi, il a un autre scooter, mais toujours son air étonné. A Linosa, comme à Lampedusa, la vie est étouffante pour les femmes. Giuletta ne pense qu’à partir pour inventer un avenir.
L’afflux des migrants arrivés en bateau, de Libye ou de Tunisie pose aux pêcheurs un problème de conscience : la loi, millénaire qu’ils ont toujours suivie est celle de la mer où un pêcheur ne laissera jamais se noyer un homme quand il peut le sauver. La loi italienne punit ceux qui prêtent la main aux migrants. mais la pêche est condamnée : Ernesto gagnerait à détruire son bateau plutôt qu’à le réparer. Le poisson se fait rare et les pêcheurs se comptent sur les doigts de la main. La jeune génération compte sur le tourisme et redoute l’arrivée des Africains.
Filippo, hésite entre la morale de son grand père qui a sauvé des clandestins, et l’attrait du tourisme et le sourire de la blonde Maura. Escapade insouciante, pétard et bain de minuit troublé par l’arrivée de naufragés qui plongent d’un zodiac.
Que résonne une voix raisonnable, laïque, politique et même drôle dans le charivari des fanatismes religieux qui brouillent toute raison au Moyen Orient! Que les « Croisades contre le Mal » bushiennes ne laissent pas de trace dans la campagne américaine.
A la place de la lutte du Bien contre le Mal, with God on our side, Amos Oz met en scène une tragédie du Droit contre le Droit, et espère une fin « Tchékovienne » plutôt que « Shakespearienne » à la tragédie israélo-palestinienne.
Désolée, c’est en Anglais, mais pour ceux qu’un discours en Anglais intimide, l’accent israélien facilite la compréhension et ce n’est pas très difficile à suivre
Première raison : Hiam Abbass, je suis fan! je vais voir tous ses films et jamais elle ne m’a déçue. Elle incarne la dignité, la volonté, le courage.
Deuxième raison : toutes les initiatives visant à établir un dialogue entre Gaza et Israël, même les plus naïves, sont les bienvenues. Chanter ensemble comme D’une seule voix, rire comme dans le Cochon de Gaza sont à encourager.
Troisième raison : Tal, l’héroïne du film, est née à Créteil, ma ville, elle aurait pu être une de mes élèves, ma voisine…
Fleur bleue? Eau de rose? le dialogue par Internet de Tal, 17 ans, de Jérusalem qui a fait lancer par son frère une bouteille à la mer et de Naïm, le beau Gazaoui aux yeux bleus, qui a ramassé avec des copains la bouteille, comme Jaafar, le pêcheur ramassait des tongs dépareillées. Les scènes de bombardements pendant l’Opération plomb durci compensent largement la bluette. On reçoit en pleine figure les bombes, on tremble avec la famille de Naïm réfugiée dans l’appartement quand on voit les chars foncer vers leur maison. On ressent aussi la peur de Tal dans l’autobus à la vue d’un homme suspect qui serre un trop gros sac sur ses genoux.
Le film sonne juste. A Gaza, je ne peux pas bien me rendre compte. Mais à Jérusalem le ton est parfait. Parfaite cette souccah: « pourquoi est -on ici? » demande le père qui attend une explication religieuse « parce que tu n’as pas pu construire de cabane en France! » lui répond du tac au tac sa fille. Juste aussi, l’enthousiasme forcé du nouvel émigrant, l’accent français de Tal, le père qui chante la mélodie orientale…..Touchante, la réflexion du frère revenant de Gaza, qui détecte la tristesse et la colère de sa sœur.
Je me suis demandée comment ou avait pu tourner les images de Gaza: le dossier pédagogique indique que le tournage à Gaza est impossible mais que les images de Gaza vue de loin sont bien authentiques. Authentiques aussi, les images d’archives du meeting de l’anniversaire de la mort de Rabin, les images du journal télévisé de France 2 pendant l’opération Plomb durci. Le cochon de Gaza avait été tourné à Malte. Tournées sur place, les images du checkpoint d’Erez. Séquence presque au ralenti du départ de Naïm, départ pour l’exil. Ces images auraient pu être joyeuses, le départ vers une nouvelle vie, la rencontre furtive avec Tal. Elles sont plutôt nostalgiques.
Le Monde est plus sévère : les bons sentiments ne feraient pas les bons films, d’après la critique.
La nouvelle du décès de Danielle Mitterrand endeuille cette matinée ensoleillée qui commence. C’est une des figures de mon panthéon personnel qui disparait, non pas la first lady mais la Militante des Porteurs d’eau que j’ai eu la joie d’écouter il y a quelques temps à Villeneuve Saint Georges à l’occasion du Festival de l’Oh. octogénaire mais si dynamique transmettant tout son enthousiasme et son énergie au service d’une cause mondiale : le Droit à l’eau et l’accès à l’eau.
Je lui dédie cette photo d’une porteuse d’eau africaine.
Les porteurs d’eau boiront à leur feuille d’eau un breuvage un peu amer aujourd’hui.
Je rêve de voyager léger : une valise cabine roulante, merci les collègues! un petit sac à dos plein de poches, une pour le carnet moleskine, une pour le téléphone…. et Maintenant cette liseuse devrait remplacer les 6 ou plus bouquins qui tapissent le fond de la valise : 250g et une tablette qui devrait me permettre également de me connecter sur Internet en Wifi!
Seulement voilà : les ouvrages proposés ne sont pas ceux que j’aurais choisis et je ne suis pas encore arrivée à me connecter. Ma liseuse s’obstine à choisir la wifi des voisins et non pas mon routeur. Et puis lire Les trois Mousquetaires en Anglais, Richard III en allemand ….
Il me semble avoir échangé ma belle télé HD, couleur écran plat contre une version des année 60 en noir et blanc!
J’attendais avec impatience la nouvelle présentation du tableau de bord!
Plus synthétique, plus facile d’accès etc…. certes.
Mais dès que j’ai cliqué sur « Nouvel article » quelle fut et quelle est toujours ma déception!
Les boutons sont b,ilink, béquote (non je n’embrasse pas!) del barré (non je ne rature pas) ins (????) img (plus compréhensible) ul???? ol????? li???? code (non j’écris en clair!) more (cela suffit n’en jetez plus la cour est pleine) dictionnaire et pour terminer le tout fermer les balises!quelles balises? Html non merci, depuis quelques années j’écris en clair directement sans m’embarrasser de ces balises préhistoriques.
Et je ne vous raconte pas la relecture de ce texte hérissé de < < strong, < em em qui m'em….
En revanche j'avais l'habitude de mettre des titres gais en rose, vert, orange selon le carnet ou mes humeurs, surtout de mettre en bleu les citations qui se détachaient de ma prose. Impossible j’ai perdu les couleurs!
Il y avait également un bouton avec une flèche retour qui permettait de récupérer mes erreurs : disparu!
Sans parler de l’insertion qui a changé!