Ballade pour Georg Henig – Viktor Paskov

LE PRINTEMPS DES ARTISTES 2025

Initié par La Boucheaoreille

 

LIRE POUR LA BULGARIE

C’est un très joli roman, très tendre, très délicat sur le thème de la musique, du travail du luthier, de l’amour du travail bien fait et de l’amitié.

Le narrateur, au début du roman, est un garçonnet qui a besoin d’un petit violon – un huitième. Son père, musicien à l’Opérette de Sofia,   le conduit dans l’atelier du vieux luthier tchèque. Le vieil homme et l’enfant sympathisent. Gueorgui, Georg – en Bulgare, fait figure de grand père pour l’enfant. Il insuffle toute sa confiance dans le « roi Viktor » qui deviendra sûrement un virtuose.

L’action se déroule dans Sofia des années 50. La maison des parents de Viktor a connu des jours meilleurs. Elégante villa Sécession, elle est devenue une maison close, elle héberge des familles déclassées où jalousie et alcoolisme entrainent des violences récurrentes. La mère de Viktor, d’origine bourgeoise est particulièrement amère . Elle rêve de meubler son intérieur d’un buffet.

Menuiserie et lutherie nécessitent le travail du bois et les outils du luthier pourront être utilisés. Le bois que le vieil artisan garde pour des violons à venir peut aussi servir. En cachette, Marin, le père vient dans la cave qui sert d’atelier  pour fabriquer le buffet. Marin met tous son cœur pour  son chef d’œuvre. buffet luxueux qui s’avère aussi musical :

 

Des voix cristallines s’écoulaient de la petite pharmacie, douces comme un baume. Les basses grondaient de la penderie, assombries et feutrées. Des thèmes et des motifs pour flûte se déroulaient du placard de gauche, comme des saucisses liées les unes aux autres. Du placard de droite parvenait le tintement triomphant des casseroles et des poêles, semblable à celui des cymbales dans les Danses polovtsiennes de Borodine : boum-ta ta, boum-ta ta ; le petit bar déversait les accords cristallins d’une harpe avec une douceur liquoreuse ; dans le tiroir, cuillères et fourchettes s’entrechoquaient énergiquement, comme des castagnettes dans un capriccio espagnol. Le buffet déversait une orgie musicale, il grondait, rugissait, tonnait, débordait ! Le quartier écoutait, frappé de stupeur, tandis que mes parents valsaient. »

Viktor ne fera pas carrière comme violoniste – plus tard il sera écrivain – mais l’amitié avec le « grand-père » perdure. Depuis longtemps, Gueorgui n’a plus de client.  Ses élèves, Frantisek et Vanda, ont pris sa place. Ils convoitent ses outils précieux. Bojenka, sa femme est décédée. Georg végète dans la cave, terrorisé par ses terribles voisins et leur chien. Seules les ombres viennent lui rendre visite. Quand Marin et Viktor viennent le visiter, Georg est presque mort d’inanition.

Comme s’il était le véritable grand-père, ils le rendent à la vie.

Alors que tous complotent, voisins, élèves et services sociaux, pour l’expulser, Georg se consacrera à son dernier chef-d’œuvre : un violon pour Dieu….

Ce court roman, si poétique, a été primé en Bulgarie et même à Bordeaux. Prix mérité! Une pépite.

Le soleil des Landes

ESPAGNE ATLANTIQUE – RETOUR

Vieux Boucau, plage de Messange

Temps magnifique. Avant d’aller à la plage, nous traînons dans les rues commerçantes. Au marché, je trouve les sandales de mes rêves des Méphisto à  50 Euros. J’ai de gros doute sur l’authenticité, elles sont agréables à porter. J’ai surtout envie de trouver un remplaçant à mon maillot de bain « Deauville 1920 » si possible un deux pièces.

Belle journée à la plage sous le parasol.
Les vagues sont très fortes, presque comme au Cap Vert. La plage est surveillée. Au premier essai, les maîtres nageurs rappliquent en voiture pour nous déloger de l’eau, deux gamins et moi. Seuls les surfeurs restent dans la zone non surveillée. Le mazout est très présent. On voit des galettes sur le sable mais aussi dans l’eau. Je ressors toute tachée, cela gâche le plaisir. Le plus agaçant est qu’on a l’impression que rien n’est fait pour avertir les vacanciers, ni pour expliquer comment s’en débarrasser ou nettoyer. Nous avions pris l’habitude en Espagne des grands panneaux citant l’entreprise chargée du nettoyage, des affichettes destinées aux baigneurs et de la présence des escouades blanches. Les plages étaient plus propres qu’ici. Je viens de lire dans le Monde que le Plan Polmar avait été suspendu fin juin de peur d’effrayer les touristes. C’est vraiment prendre les gens pour des imbéciles.

Contrairement au Cap Vert où nous avons été très imprudentes avec le soleil, nous ne nous méfions pas assez et négligeons de nous cantonner à l’ombre du parasol et de nous tartiner. Quand nous levons le camp vers six heures mon dos me chauffe. Ce n’est qu’après une douche laborieuse (aceite y frotar ) , j’ai les seins tout noirs sous le maillot noir, que nous découvrirons les coups de soleil.

Promenade et dîner le long du lac marin.
Dominique a le haut de la cuisse complètement brûlé, c’est l’unique fois qu’elle a enlevé le short des vacances, la peau n’était pas préparée. Impossible d’envisager une nouvelle journée de plage. Nous rentrerons demain matin à Créteil.

 

 

 

 

 

Pluie sur le Pays Basque / Berméo- Guernica arrivée dans les Landes

ESPAGNE ATLANTIQUE 2003

Bermeo sous les nuages et la pluie

Réveil dans le brouillard. Il pleut. Nous nous promenons sur le port et sur la digue de  Berméo .Le vieux port est installé dans une jolie rade nichée entre les maisons Les maisons du port sont étroites, hautes et colorées avec toujours ces vitrines. Elles se reflètent dans l’eau. Des bateaux blancs et des barques colorées dansent. Le port plus récent est vaste et contient de plus gros bateaux de pêche. De très gros bateaux sur des cales attendent la réparation. S’il avait fait beau, nous aurions pu faire de nombreuses promenades. Sous cette pluie, nous songeons au retour si bien que nous retournons faire précipitamment les valises avant midi.

Guernica

Terroristes ?
A midi, nous sommes en voiture, direction Guernica. J’avais imaginé cette ville rasée par les allemands, certains beaux bâtiments anciens avec des arcades bordent les rues. A la sortie de Guernica : embouteillage. Nous croyons à un accident, mais la file n’avance pas, les gens sortent des voitures, téléphonent, beaucoup font demi tour. « Que  pasa ? » « Une bombe dans un restaurant » (on apprendra ensuite que c’est à l’aéroport). La route est bouclée, on nous conseille d’essayer la route côtière.

Nous remontons vers l’océan le long de la Ria, traversons Artéaga puis de belles forêts dans les collines. Jolies vaches grises, beaux jardins. Encore des petits ports entourées de maisons colorées, une plage de sable jaune très profonde. Le village suivant est à 13 km. De nombreux marcheurs suivent la route. La plupart portent un parapluie. La pluie ne semble pas les effrayer. D’ailleurs, elle a cessé. Encore un petit port, c’est la fête locale, les voitures encombrent les bas côtés de la route, impossible de stationner. Pourtant, nous aimerions au moins acheter du pain.

Guernica4

Tapas à Delia
Délia est le dernier village avant l’autoroute, encore un port, des maisons en hauteur, des bateaux de pêche… deux plages de sable. Je ne trouve pas la boulangerie. J’entre dans un bar et achète les plus jolis bocadillos, les plus raffinés : tortilla au lard thon et piment, champignons confits  escalope panée au piment. Dans de tout petits pains frais. Ce sont des mini sandwich à consommer en tapas, j’ai du mal à convaincre le barman de  les emballer « para llevar ».
Pour ce beau pique-nique, il nous faut un bel endroit ! Justement un mirador est aménagé avec des bancs, une table d’orientation  et une lunette. Les falaises de flysch gris se succèdent dans une mer grise sous un ciel gris. Belle vue mais photo tristounette, qu’on ne prend pas.

Irun, la frontière
Autoroute jusqu’à Irun, arrêt courses au poste frontière. Il règne un désordre inhabituel à cette heure de sieste. Les gens remplissent des caddies entiers d’alcool.

  Vieux Boucau
Retour en France, les montagnes s’éloignent, les nuages se séparent. Arrivées dans les Landes, il fait très beau.
Nous trouvons un bel hôtel à Vieux Boucau près de Souston : l’Hôtel de la Côte d’Argent ** situé sur une rue piétonnière. Non seulement il reste des chambres, mais le prix est raisonnable 45 euros. Notre chambre n’est pas grande mais elle est claire, vue sur parking (nous sommes mal habituées) papier peint pastel, belle salle de bain et téléphone. La plage est assez loin, il faut traverser le quartier piétonnier, contourner le lac marin puis de grosses résidences (bien fichues, en Espagne la construction  était vraiment laide), je trouve une certaine élégance à ces immeubles modernes aux volumes variés, surtout ils paraissent finis et léchés. Je crois que la dimension y est pour beaucoup : ils n’ont que trois ou quatre étages ; beaucoup moins que les immeubles espagnols ?. Au déboucher du lac, nous trouvons la dune, bien haute et bien pénible à gravir. Derrière, l’océan avec de jolies vagues (drapeau jaune). Nous sommes sur une plage déserte – baignade interdite- au retour, nous verrons des écriteaux « plage interdite : pollution ». La marée noire est ici, non pas deux ou trois bouettes comme en Espagne mais des galettes de l’ordre du décimètre alignées sur le sable mouillé.