Lire pour Voyager/Voyager pour Lire

En cette période de célébration des Indépendances, c’est une bonne occasion de redécouvrir ce roman.
Si Hampâté Ba a décrit la période de la colonisation, Kourouma raconte celle qui suit la décolonisation. On retrouve des allusions à toues les dictateurs du continent africain.
La construction de l’ouvrage est tout à fait originale : au cours de 6 veillées, des conteurs – griots ? – racontent et chantent les louanges de Koyaga le grand chef, le grand soldat, le dictateur. Ces veillées sont rythmées de proverbes, de danses.
La première veillée est celle des origines, de la colonisation, de l’embrigadement des hommes nus – les paléos – qui habitent des fortins ressemblant aux tatas sombas – dans les régiments de tirailleurs sénégalais, dans la grande Guerre, puis dans la seconde guerre mondiale, l’Indochine, l’Algérie. Généalogie. Le père guerrier, lutteur. La mère, sorcière. Le marabout, Bokano, le protecteur.
La seconde veillée, c’est la prise de pouvoir, le coup d’état militaire, sur fond de guerre froide, les complices.
La troisième conte l’histoire du journaliste Maclédio dans diverses contrées, de traditions variées, des fétiches, des esclaves dans le Sahel, l’apprentissage à Paris.
Pendant la 4ème apparaissent les autres chefs d’Etat, dictateurs corrompus, totem caïman, totem léopard, totem hyène. On croit reconnaître Bokassa, Hassan II… peut être d’autres, personne n’est nommé. Puis vient l’apothéose, la fête des 30 ans de dictature. Ensuite le réveil. Les caisses sont vides. La guerre froide, terminée. Vient le temps du FMI, de La Baule. L’Occident n’appuie plus les dictateurs, enfin la révolte.



photo d’Akwaba, un grand merci d »avoir autorisé l’emprunt!

