Céphalonie, Ithaque : Lire Homère sous un olivier

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quel livre emporter dans les Iles ioniennes?

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Quand je (re-)lis l’Odyssée, je retrouve l’âme de l’enfant qui redemande la même histoire le soir avant de se coucher, qui la connaît mais ne s’en lasse pas, qui attend son épisode favori, qui découvre un détail passé inaperçu, qui se réjouit d’une expression favorite comme « les mots ailés« …

Je suis  au bord de la magnifique plage de Filiatro, à Ithaque, j’ai nagé dans l’eau claire et paisible du petit fjord, nous avons déjeuné de souvlakis, je sirote mon café frappé sous un olivier. Je sors l’Odyssée et j’oublie la sonorisation de la taverne. je suis Ulysse aux Enfers…

Je lève les yeux et imagine les personnages se mouvoir dans ce décor précis.

Chant XI : Ulysse aux enfers rencontre les héros de la guerre de Troie Agamemnon raconte le meurtre de Clytemnestre, Achille s’enquiert de son fils Néoptolème, Ajax , toujours jaloux à cause des armes d’Achille, fait la gueule …passent en revue Tyrin Antiope, Alcmène, Epicaste, Chloris que je ne connais pas. Découverte de toute une mythologie beaucoup plus riche que je ne le soupçonnais.

Le chant XII raconte les épisodes plus connus des Sirènes, de Charybde et Sylla, des troupeaux du soleil. Ces aventures se déroulent sur l’autre rive du côté de l’actuelle Italie et de la Sicile. Le monde grec était alors plus étendu qu’aujourd’hui mais toujours avec le décor des oliviers de la rocaille…

C’est au chant XIII que les Phéaciens transportent Ulysse endormi au port de Phorkys, la plage Dexia, et les chants suivants nous serviront de guide dans notre visite d’Ithaque

Céphalonie : Mangeclous d’Albert Cohen

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Quel livre emporter dans les îles ioniennes?

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Albert Cohen est né à Corfou.

Ses Valeureux, Mangeclous, Saltiel, Salomon, Michaël et Mattathias sont céphaloniens.

Séisme ou Shoah? Il ne reste plus rien du ghetto de Céphalonie où évoluaient les Valeureux. D’ailleurs dans quelle localité se trouvaient-ils? A Argostoli ou à Lixouri? Jamais Cohen ne le précise.

C’est un plaisir de relire les aventures des Valeureux dans leur décor. Nostalgie d’un monde disparu, d’une innocence dont la roublardise n’est pas antinomique. Truculence des caractères, pittoresque et de leur langage. La farce est énorme et je ne peux me reternir de rire à haute voix. J’ai adoré l’évasion de la petite lionne et les transports des  Juifs en cage que Mangeclous a inventé. les menus aussi, pantagrueliques et orientaux.

Scipion le Marseillais m’a moins accrochée, personnage un peu convenu, peut être.

quand les Valeureux arrivent à Genève à la SDN, la farce prend un tour plus tourmenté. On sent la menace qui pèse sur les Juifs personnifiée par Jérémie, le juif polonais réfugié(le livre a été publié en 1938). Mais aussi  l’attitude ambiguë de Solal tiraillée entre sa fonction diplomatique et  son attachement aux Valeureux.

que vient faire cette histoire de fonctionnaire belge  à l’esprit étriqué , à la SDN? Est-ce le  contrepoint à la rudesse mais à la chaleur des Céphaloniens?

J’avais déjà lu Mangeclous autrefois, mais j’avais confondu Céphalonie et Salonique. Je n’avais pas relevé les allégences à l’empire Britannique, ni comment ces juifs étaient français. Après avoir lu l’histoire des îles ioniennes, françaises quelques années au début du 19ème siècle puis sous Protectorat britannique cinquante ans, je comprends mieux les allusions.

Lecture pour la Grèce : Vassilis Alexakis Ap.J.-C.

Voyager pour lire/Lire pour voyager

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J’ai acheté ce livre avant notre départ pour les îles Ioniennes, j’aurais dû le lire avant de partir à Tinos en avril dernier.

Un étudiant en  histoire est chargé par sa logeuse, une très vieille dame, d’une enquête concernant Le Mont Athos.

Ce roman, très bien conduit est passionnant, le narrateur est partagé entre un cours de philosophie pré-socratique, la rédaction de son mémoir et l’enquête sur la « Sainte Montagne » qu’il conduit le plus objectivement possible, interrogeant aussi bien son professeur à l’université, une archéologue, un journaliste, des moines et des hommes ayant approché le Mont Athos. Toutes les informations sont bonnes à prendre: un poème, des données financières (on apprend que les monastères immensément riches ne paient pas d’impôts), une photo des femmes communiste, pendant la guerre, une gravure antique dans une muraille. Et le lecteur, en profite pour nous instruire dans tous ces domaines.

On croise un grand nombre dee personnages très attachants : Nausicaa, la vieille dame très distinguée, mais aussi le père du narrateur, plombier de Tinos qui demande systématiquement à ses clients s’ils croient en Dieu, la mère très croyante…

L’auteur nous convie à des situations étranges comme cette cérémonie où l’on marche sur des braises, ou une conférence burlesque à Thessalonique dans l’Université occupée par des grévistes. Comme, dans un roman policier, le suspens est assuré, et on ne lâche pas le roman.

Ce livre passionnant est arrivé, pour moi à la croisée de mes voyages. Nous revenons de Tinos et voilà une évocation de l’île qui tombe juste, le vent de Tinos  souffle dans le roman comme il a soufflé pour nous,au hasard des pages, je retrouve Hypatie découverte dans le film Agora, visionné avant notre départ pour Alexandrie. L’étudiant lit à Nausicaa Le Livre de l’Impératrice Elisabeth, nous venons de visiter l’Achilleon à Corfou….Toutes ces coïncidences m’enchantent.

Et riche de nouveaux personnages qui se croisent, dont les histoires s’entremêlent, je voyage au Mont Athos, alors que l’interdit des femmes, l’abaton, me retire tout espoir de jamais y poser les pieds. Lire pour voyager…

Lecture pour Venise – Donna Leon

p7160215-copie.1282497170.JPGLe roman policier est un genre qui permet de visiter une ville. Le commissaire Brunetti, comme tous les Vénitiens arpente sa ville et nous le suivons avec grand plaisir dans les ruelles, sur les campi. L’intrigue est bien troussée. Evidemment, je veux suivre l’enquête, je m’attache aux personnages.

Mais le personnage principal c’est toujours Venise. Venise l’hiver DE SANG ET D’EBENE, autour de Noêl, ENTRE DEUX EAUX pendant l’acqua alta.

Je n’aime pas dévoiler l’intrigue des thrillers. Sachez que dans ces deux livres vous découvrirez des milieux très différents, celui des objets d’art dans Entre deux Eaux et celui des vendeurs à la sauvette. Très politiquement correct pour un policier, le commissaire est cultivé, sympathique. Et que j’ai pris beaucoup de plaisir à les lire

Lecture pour Venise -Jean DIWO : Les chevaux de Saint Marc, Une épopée romanesque entre Orient et Occident

Lire pour voyager, voyager pour lire : préparer un voyage à Venise

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Une semaine avant le départ pour  Venise, ce livre, soldé à  Intermarché, me faisait un clin d’œil. De lecture facile, il a occupé les deux siestes du week-end sous le lilas.

Je n’ai pourtant aucune sympathie pour les Croisés. Les  Francs de la 4ème Croisade  guerroyèrent à Zara (Zadar)  pour le compte du Doge de Venise Enrico Dandolo, prirent Constantinople d’abord pour y installer un empereur légitime  acquis à la cause de Venise et du Pape. Les exploits des chevaliers en tournoi ou au combat m’ennuient, leurs amours ne me touchent que moyennement.

 Geoffroy de Villehardouin échappe à cette règle, en tant que chroniqueur. Je l’ai déjà « rencontré » plusieurs fois au cours de nos voyages, à Monemvassia ou à Githyo dans de petits musées où ses écrits étaient cités. J’aimerais pouvoir le lire.

L’histoire commence à Lagny, à quelques kilomètres d’ici. Le tournoyeur Guillaume d’Amiens rencontre Marie, la fille d’un drapier. Ensemble, ils entendent le prédicateur Foulques qui prêche la croisade. Pour l’amour de sa dame, Guillaume se croise,  part à Venise, de là en Dalmatie puis à Corfou. C’est notre voyage ! Je supporterai donc les récits chevaleresques ! A proximité de Corfou, sur un ilot le « vaisseau d’Ulysse » il fait la connaissance d’Angelo, le neveu du Doge, architecte que le Doge Dandolo vieux et aveugle emmène pour emporter les trésors de Byzance à Venise. Le trésor convoité, justement les chevaux de l’Hippodrome qui deviendront les chevaux de Saint Marc. Les nefs feront escale à Ithaque où nous irons,  et à Andros que nous avons longée au mois de mai. J’ai toujours du plaisir à peupler en imagination des lieux connus. Au retour, Guillaume se mariera à Chios – au monastère que nous avons visité peut- être ?

L’armée croisée se disloquera dans d’interminables batailles et intrigues à Constantinople. Luttes de l’Empereur latin pour gouverner un territoire grec hostile, rivalité entre les barons pour des fiefs orientaux…Je suis un peu déçue, l’auteur s’attache à ses héros et nous fait bien peu de description de la ville, de ses palais et de ses magnificences. Il ne suffit pas d’écrire que la ville recèle des trésors, il aurait fallu nous les montrer mieux ! S’attacher avec plus de pittoresque à l’étiquette byzantine…Je me suis ennuyée à Constantinople dans le roman alors que les fresques roumaines racontant le siège de la ville m’avaient bien amusée.

une semaine plus tard, sur la place Saint Marc je n’ai d’yeux que pour eux, ils sont encore plus beaux que je ne l’imaginais. Au Palais Ducal  d’immenses ttableaux racontent la bataille de Zarra, le siège de Constantinople et je remrcie l’auteur de m’avoir servi de guide!

lecture pour Venise : Casanova – Mémoires de Venise

Le Monde publie dernièrement des ouvrages libertins sous une couverture rouge suggestive. Généralement les ouvrages « érotiques » m’ennuient, il est aussi paradoxal pour une féministe d’encenser Casanova ou Don Juan. C’est donc dans la perspective d’un prochain voyage à Venise que j’ai ouvert cet ouvrage. Voyager ouvre l’esprit et libère des préjugés!

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Casanova l’auteur, et Casanova le personnage m’ont séduite! L’auteur d’abord raconte à la perfection avec la légèreté et l’élégance du  18ème siècle ses aventures romanesques vécues ou enjolivées, on se le demande. La séduction de jeunes filles pures et parfaites, finalement facilement conquises est la partie la moins intéressante de l’histoire, on connaît le dénouement. la description des plaisirs serait répétitive si l’on n’était à Venise dans ce carnaval presque permanent où le déguisement est coutume. Casanova en habit d’abbé, M.M. en belle nonne, mais aussi, masques, Pierrot…Plus que le séducteur, l’escroc m’amuse. Que d’expédients pour mener grand train! Et surtout quand le jeu fait disparaître des sommes énormes. On soupçonne d’autres spéculations, plus vastes dans cette cité commerçante. Une délicieuse amoralité, un esprit frondeur et libertin, animent ces aventures. Ressurgit le Don Juan de Molière et celui plus sombre de Mozart. Quand le personnage s’évade des « Plombs » le romanesque est au comble!

Cette lecture a éclairé notre visite. Quand les masques et les gondoles nous semblaient trop touristiques j’avais présents à l’esprit les récits de Casanova. Trop joli, trop séducteur, peut-être, mais finalement vénitien. Même la foule était la même, permettant l’anonymat autant que le masque…

Sur le vaporetto qui nous ramène de Torcello en passant par Murano, je me souviens de la tempête qui aurait pu être fatale à Casanova rentrant à Venise sur la gondole transi.

Elisabeth CROUZET-PAVAN Venise Triomphante – les horizons d’un mythe

                 Voyager pour lire – lire pour voyager!

Venise sera notre première étape dans l’Odyssée qui doit nous conduire à Corfou en passant par Céphalonie et Ithaque . Venise, nous l’avons rencontrée en premier à Nauplie, puis en Crète, à Chypre… enfin Tinos où nous avons passé la fin avril fut Vénitienne plus de 5 siècles. Cest en quittant Tinos que j’ai eu envie de suivre la Serenissime...

Elisabeth CROUZET-PAVAN Venise Triomphante – les horizons d’un mythe -bibliothèque Albin Michel Histoire :

Livre très sérieux, bourré de notes de références. L’auteur est une universitaire qui n’avance rien sans citer ses sources. Néanmoins c’est un livre passionnant qui retrace l’histoire de la ville de sa naissance dans la lagune à la suite des invasions lombardes.

Une cité née sur les eaux – réminiscence de l’histoire de Hanoï, rien à voir ? – conquête d’une terre ferme sur la lagune, assèchement, lotissement mais aussi gestion complexe de l’eau, eau douce pour approvisionner une ville importante, eau saumâtre de la lagune, mais aussi eau de mer…érosion des marées mais aussi sédimentation par les alluvions. Une administration pour gérer tous ces flux…eaux- remparts pour une ville ouverte sur l’Adriatique. Gestion urbaine, marchés, entrepôts, arsenal.

Une ville qui épousa la merépousailles ritualisées par la cérémonie de la Sensa : le doge, dès le 11ème siècle offrait un anneau à la mer. Moins symbolique, la conquête de l’Adriatique et de la Méditerranée orientale par le commerce. Grain des Pouilles, épices d’Orient,  draps, soieries … toutes les richesses d’Orient mais aussi les foires d’Europe transitaient par Venise. Rivalité avec Gènes. Rôle très ambigu des Doges pendant les Croisades.

Le lion et la Terre : d’une puissance maritime Venise va à la conquête de la terre ferme…

Seul regret : l’auteur est une médiéviste,  l’histoire ne raconte pas la Venise de Titien de Tintoret ou de  Goldoni, encore moins Casanova

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/venise_triomphante.asp

Robert DESSAIX : Corfou

Lire pour voyager, voyager pour lire!

Cet été nos sommes en partance pour les îles de la Mer Ionienne

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  J’ai pris ce livre au hasard à la bibliothèque.

Le narrateur, un acteur australien, s’installe à Gastouri sur l’île de Corfou, dans la maison que loue un écrivain, Kester Berwick .

Le décor est planté, comme figurants, s’invitent Ulysse mais aussi Sissi dont le palais est proche. Même si le milieu  des expatriés britanniques ou australien ressemble au monde de Durrell, Dessaix, ou son narrateur, ne sont pas Durrell et Corfou n’st pas l’île de Prospero.  Durrell, parfait îlomane, savait restituer l’atmosphère solaire, les saveurs, les odeurs, la simplicité de la vie grecque,. Pour Dessaix, Corfou n’est que décor et non sujet. D’ailleurs, une partie du roman se déroule à Molyvos sur l’île de Lesbos où Berwick a rédigé son roman : la Tête d’Orphée chante, prétexte pour citer Sappho.

Le sujet du roman est une biographie (romancée ??) de la vie de Kester Berwick, acteur et écrivain australien. Autre thème récurrent et très bien détaillé, le théâtre de Tchekov. Avec beaucoup d’intelligence le narrateur mêle mise en scène des Trois Sœurs, de la Cerisaie et d’Oncle Vania aux péripéties de ses relations, de ses amours et de ses désirs.

Corfou n’est pas un grand roman, mais c’est un puzzle très littéraire et intelligent où abondent des citations bien expliquées. Sappho et Cavafy y sont disséqués pour mon plus grand plaisir.

Une réserve cependant : ce roman pourrait être classé « littérature gay », pourtant il comporte des assertions désagréables envers les lesbiennes en short sur l’île de Lesbos, pourquoi de tels clichés ?

Hirbat-Hiza – S.Yizhar

En ces jours où l’on parle de boycott de films israeliens, où le dialogue paraît difficile, lisons plutôt ce qu’a écrit Yizhar au sujet de la déportation des villageois palestiniens en 1948. Au lieu de les baillonner, laissons exprimer ce que j’appellerais  la conscience des intellectuels israëliens. Leurs écrits, leurs films, leur parole ramènera peut-être un peu de raison dans la déraison des extrémismes.

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Écrit en 1949, édité en français par Galaade Edition
(traduction Laurent Schuman)- postface David Shulman

Ce court récit(98p)est d’une beauté fulgurante et d’une actualité criante.

Dans la postface, D Shulman  analyse le texte en hébreu. Il me fait regretter de ne pas avoir abordé ce texte en VO,  classique de la littérature hébraïque qui, à ma grande surprise, figure au programme de littérature des lycées.

Le narrateur,  un beau matin d’hiver 1949, part en mission afin de « regrouper les habitants de la zone située en deçà des points X et Y…en vue du transfert des populations autochtone hors des frontières; détruire à l’explosif les bâtiments de pierre…. » c’est à dire « brûler-dynamiter-capturer-embarquer-expulser » dans les règles de l’art… »

Dès les premières lignes, l’auteur est clair.

Et pourtant, malgré cette mission sinistre, le texte adopte d’abord un ton élégiaque. C’est le plus beau chant à la terre palestinienne, cultivée dans l’harmonie et la beauté, qui puisse être écrit. Les jeunes soldats y sont tous sensibles, comme à la beauté sauvage d’un jeune poulain.

Dans l’attente de l’action – comme l’attente est commune chez les militaires! – ils admirent la beauté de cette campagne.

– « le diable les emporte! s’écria Gabby. C’est trop beau pour eux! »

Yizhar, fait un compte-rendu, d’abord neutre, de l’action. Ne pas oublier que ce récit se déroule pendant la guerre d’indépendance. Il était alors officier de renseignements.

Lorsque la conquête facile du village déserté par les combattants est achevée, commence la mission d’expulsion. Expulsion de pauvres diables, de vieillards d’enfants de femmes. Devant l’humiliation des villageois, les doutes font surface. la plupart des soldats les font taire par des bravades ou des brutalités, des vantardises. Le narrateur soulève la question :

« Est-ce bien raisonnable d’expulser ces gens?…
– on ne discute pas les ordres!
– Mais c’est injuste…
 »

La mission devient encore plus glauque. Une mare inonde la chaussée là où l’on devait embarquer les déportés dans des camions. La boue.

Ce texte m’a poursuivie. Sur Internet j’ai trouvé un texte se référant à cette boue, et à la boue de Kippour, le film d’Amos Gitaï.

L’actualité de ce récit est évidente.

Hier, coïncidence? la Gauche israélienne manifestait contre les colonies tandis que les Palestiniens commémoraient la Naqbah, cette déportation que raconte Hirbat-Hiza.

Et toujours je rumine :

comment les lycéens israéliens qui ont étudié ce texte peuvent ils continuer ainsi sans se poser plus de questions?

Comment ai-je pu passer à côté d’un tel texte pendant tant d’années?