Gabrielle Kaplan, native de Salonique, exerce son métier de détective privé à Casablanca. L’enquête se déroule en 1952 dans le Maroc sous Protectorat.
promenade architecturale :
Casablanca est une ville dynamique, européenne. L’autrice Melvina Mestre a grandi à Casablanca : elle connaît bien la ville qu’elle nous fait visiter telle qu’elle était alors, avec les noms des rues et places du Protectorat. Elle décrit avec soin les bâtiments, s’intéresse à l’architecture pour mon plus grand plaisir.
Marrakechest encore un gros bourg tranquille, mais promis au développement touristique avec la construction du quartier de l’Hivernage, d’un casino. La Mamounia est déjà un hôtel luxueux et on assiste à une soirée organisée par le Glaoui.
L’autrice resitue l’intrigue dans le contexte historique et politique :
Je veille à ce que mes romans d’atmosphère s’inspirent de la grande Histoire, et qu’en me lisant mes lecteurs soient immergés dans le contexte historique, urbanistique et socio-culturel des années 1950.
En 1952, le souvenir de la guerreest encore très vif. Casablanca était un centre très important qui a vu le Général de Gaulle et les Forces Françaises libres, les Américains. On se souvient encore très bien de Joséphine Baker, de Saint-Exupéry. Les Marocains ont pris part à la Libération, lutté en Italie etc. La présence de nombreux militaires a pour conséquence le développement de la prostitution : à Casablanca se trouve le plus grand Quartier Réservé : le Bousbir.
C’est d’ailleurs ainsi que commence l’intrigue policière : une prostituée est retrouvée assassinée, dénudée et tatouée, puis une seconde….(mais je n’en dévoilerai pas plus). Les autorités locales ne veulent pas ébruiter la macabre découverte qui risque d’être exploitée politiquement. Le commissaire préfère faire appel à la détective privée, pour sa discrétion et parce qu’une femme pourra peut-être glaner des informations auprès des prostituées.
L’intrigue semble partir en tout sens, rebondissements, puis tout s’éclaire. Encore une fois, je ne spoile pas! J’ai été happée et je n’ai pas lâché cette lecture.
Un autre aspect intéressant est l’émergence des mouvements indépendantistes. La décolonisation s’amorce malgré l’aveuglement des autorités qui préfèrent diviser pour régner et s’appuyer sur le Glaoui de Marrakech.J’ai visité le palais du Pacha, et sa kasbah mais sans vraiment comprendre qui était ce personnage. Le roman répare cette lacune.
Et comme j’en redemande, j’ai déjà commencé une nouvelle enquête de Gabrielle Kaplan : Crépuscule à Casablanca
« Marre de Zola à l’école. Germinal, on nous donne le livre à lire. Germinal, le nom de la nouvelle rue qui conduit vers la mairie. J’ai rien compris à cette histoire, à part des pauvres qui se tapent dessus et qui se battent contre une main noire invisible. Après ça chante à pleins poumons la chanson de Pierre Bachelet, Au Nord, c’étaient les corons, la misère, la misère. »
Je viens de terminer Germinalet nous sommes en partance pour le sud marocain. J’ai écouté Samira El Ayachi un peu par hasard sur un podcast de France Culture à la suite d’un entretien avec Rosie Pinhas-Delpuech et elle m’a convaincue de lire Le Ventre des Hommes. Je ne l’aurai sans doute pas acheté autrement, parce que le titre ne me disait rien, je le trouvais vilain. j’ai des problèmes avec les titres!
Hannah, l’héroïne du roman est née à Lens, a été à l’école primaireEmile-Zola, bonne élève, elle va réussir les concours de l’éducation nationale et devenir professeur de lettres. Non conformiste, elle préfère être instit, mais va se heurter aux injonctions et aux directives académiques….
« Hommage aux mineurs qui ont reconstruit la France après la guerre. » Il dit des choses comme ça d’une voix solennelle. « Après deux cent soixante-dix ans d’exploitation dans le Nord-Pas-de-Calais, la mine tire sa révérence. »
Son histoire se mêle à celle de son père que l’on a fait venir du Sud marocain en 1974 pour liquider les mines qui doivent fermer à terme. On recrute des ouvriers dociles, si possible illettrés qui ne poseront pas de problème quand on n’aura plus besoin d’eux.
« On organise de recruter des Marocains, avec pour objectif que nous ne resterions pas. On était là comme un point-virgule, pour faire la transition. »
[…]je n’avais pas le droit de dire que je savais lire, écrire, un tout petit peu le français, une personne apte à lire pourrait être une menace. Je devais faire attention qu’on ne me prenne pas en flagrant délit de connaître un peu la langue. »
Deux histoires se mêlent, celle de Hannah, enfant puis adolescente, enfant des corons, qui va lutter contre les préjugés de classe, vivre la vie d’une jeune fille dans le Nord qui n’a plus guère d’attaches avec le Maroc de ses parents mais qui a grandi entre deux cultures, entre sa mère qui parle berbère et son père qui rêve de s’intégrer.
J’ai pleuré, pleuré à cause de toi Bourdieu
L’histoire du père, histoire secrète que Hannah va découvrir sur le tard, est l’histoire d’un militant qui s’engage pour que les mineurs marocains obtiennent le statut de mineur qui garantie des droits sociaux, au logement, à la santé, la retraite…statut que tous les autres mineurs possèdent et qui est dénié aux mineurs marocains. Pour cela, ils feront grève, comme dans Germinal. Le père passera même à la télévision!
après quand je suis rentré ils disent rien Ils disent pas que les mines allaient fermer ou non On savait pas que tout le monde il a un contrat à vie avec la gratuité du logement à vie et tout ça Et pas nous On a confiance en la France c’est nos amis on a été sous protectorat on pense pas la France qui nous trahit nous ses amis.
Des accords avec le Maroc, et des complicités feront que les activistes sont très mal vus au retour au pays, ils risquent même d’être emprisonnés. Les vacances ne seront plus au bled mais sur les plages du Nord.
Hannah, la rebelle, va se trouver mêlée à une sale histoire « l’histoire de l’institutrice »…elle va être arrêtée et va comparer son arrestation à celles que son père a subi…j’arrête là de peur de divulgâcher!
Mais, sans rien spoiler j’insiste après le vote de la loi scélérate sur l’immigration, sur les conditions qui ont fait importer de la main-d’œuvre étrangère, bien racontées dans ce roman.
“Tous les bicots que t’as regardé droit dans les yeux, que tu as fait venir jusqu’ici, maintenant, tu vas aller les
voir un par un, et les regarder à nouveau dans les yeux pour leur dire que c’est fini. C’est pas compliqué. Tu
étais ‘Chef du département de la main-d’œuvre étrangère’, maintenant tu es ‘Coordinateur du retour au pays’. C’est la même chose, à l’envers. Tiens, voici tes nouvelles cartes de visite, monsieur le Haut Fonctionnaire”.
Deux itinéraires possibles : la RN9 que nous connaissons déjà, environ 180 km ou par Telouet 172 km mais un passage de piste délicat. C’est ce dernier que nous choisissons.
Un dernier regard au ksar d’Ait Benhaddou dans le matin, puis à Tamdaght et ses deux grandes casbahs. Un petit stop devant une maison en rénovation pour le plaisir d’admirer deux portes anciennes.
Nous suivons l’oued Ounila dans un défilé de roches rouges puis à Tiffst dans du calcaire clair (grottes signalées). La route monte en épingles à cheveux au dessus de la vallée cultivée en terrasses. Les arbres sont en tenue hivernale sauf es peupliers qui ont gardé des feuilles argentées et dorées. Nous prenons en stop une femme vêtue de noir qui se présente
–« je suis la maîtresse des petits enfants »
Dès qu’on accepte de la prendre deux jeunes filles suivent. On pousse la valise sur la banquette arrière. Malgré la surcharge la Hyundai grimpe les virages dans la montagne beige.
Les villages ont très pittoresques perchés à mi-pente au dessus des jardins. Quand la vallée s’élargit l’habitat se disperse. La route est étroite et sinueuse ; on s’y croise à peine. Un panneau : « Travaux pour élargissement » : le chantier a défoncé la route qui devient une très mauvaise piste. Avec les passagères la voiture peine. Une mine de sel est signalée, le lit des ruisseaux est recouvert d’une pellicule de sel mimant la glace. Pause près d’un thuya unique, isolé sans doute très vieux, noueux au port trapu.
Aux abords de Telouet on retrouve le goudron.
La Casbah du Glaoui est à l’entrée du village, grand ensemble de tours et bâtiments très délabrés. Quelques salles d’apparat ont conservé le décor d’origine d’une qualité inégalée, plus beaux encore que ceux de la Bahia avec des motifs plus fins et plus variés. Les stalactites peintes en vert se détachent sur les stucs blancs. Merveilleuse fenêtre en ferronnerie se s’ouvrant sur les montagnes.
De Telouet à la RN9, la route est bonne, un peu encombrée par es 4×4 qui ne se poussent pas du goudron et nous forcent à descendre sur les cailloux. Se défier à qui cèdera le premier. J’ai horreur de ces comportements machos et dangereux. En 10jours la neige au col a beaucoup fondu, il ne reste que quelques plaques à l’ombre. Une forêt recouvre les sommets, certes clairsemée, mais aux essences variées : genévriers, cyprès, thuyas, pins et chênes-verts. Les gros buissons sont bien verts. J’ai même la surprise de voir des plaques d’herbes alors que plus au sud tous les sommets étaient arides.
Telouet
Enfin on rejoint la RN9 où la circulation est chargée surtout dans l’autre sens, cars minibus touristiques, 4×4 aux toits chargés pour une expédition saharienne soit à la mode. Une enseigne : MIKANIK, nous amuse. Il n’est pas midi lorsque nous passons à Taddert, le restaurateur de La belle Vue allume son barbecue, les braises ne sont pas encore chaudes, il faudrait attendre trop longtemps pour les brochettes. Nous achetons 4 yaourts à la vanille, un « étage » (8portions) de Vache-qui-rit et les grosses oranges Navel. Nous revoyons avec plaisir les villages traversés qui nous semblent peut être moins étonnants qu’à l’aller.
Au Gueliz, nous sommes prises dans l’embouteillage. Marrakech est pavoisée de grands drapeaux à chaque carrefour. Le roi a choisi d’y passer le Reveillon ; On murmure qu’il aurait des invités de marque. La rumeur en rajoute Obama peut être Hollande ! la route avait paru simple. Mal m’en a pris de demander confirmation à un chauffeurd e taxi qui nous dit d’obliquer à droite. On se retrouve sur Mohamed V, c’est ensuite la galère pour faire demi-tour. L’assistant de l’Agence budget hèle pour nous un grand taxi (100dhr) j’aurais préféré attendre un petit avec compteur. Yannick a envoyé à Riad Laarous Brahim et la « carossa » qui n’est pas un carrosse mais une charrette à bras pour transporter les valises dans le souk. Nous n’avons jamais vu Brahim. Dès que nous descendons du taxi deux hommes chargent les valises sur une charrette. Sottement on leur demande si l’un d’eux s’appelle Brahim. « Bien sûr ! « L’homme avance à vive allure ; Où va-t-il ? le sait-il lui-même ? Je cours derrière lui sans quitter des yeux les valises. Que fait son compère ?
–« je lui ai dit « dégage ! » » traduit le faux-Brahim.
L’autre ne s’en va pas du tout et le ton est bien amical pour « dégage ! ». soudain, dans le souk un visage familier de Beija la cuisinière. On se fait la bise. Elle me reproche :
–« Pourquoi n’avez-vous pas attendu Brahim ? ».
Le faux Brahim suit les indications de Beija mais nous plante dans les couloirs où la charrette ne passe pas. J’avais préparé 50 dhr et glisse le billet au charretier furieux ;
–« nous sommes deux, cela fait 25 dirhams, c’est trop peu ! »
Très en colère je leur réponds qu’ils n’auraient rien de plus, qu’ils sont des menteurs et que le second n’a rien fait.
Au Riad Jenaï Yannick nous installe au rez de chaussée. Le plafond est magnifique, grands rideaux grenats, couvre-lit rouge, fauteuils bas rouges. Salle de bain contemporaine noire perchée sur une estrade.
merveilleux plafond peint
Emplette des cadeaux à la médina. Le choix est vaste pour les sacs à main, il y en a pour tous les goûts, les tailles et les prix. Je néglige ceux qui sont revêtus de tissus brillant qui me paraissent synthétiques. A Ait Benhaddou le vendeur ne m’avait pas convaincue avec l’expression « soie végétale ». J’avais pensé : la soie est une protéine animale, ce qui l’imite c’est du synthétique. Et bien si ! la soie végétale est bien une spécialité marocaine fibre naturelle le sabra tiré de l’aloe vera. Cela m’apprendra àêtre suspicieuse !
Impossible de faire son choix en fonction du prix. Rien n’est étiqueté et les prix sont exagérés. Plus cher qu’en Europe. Depuis notre dernier passage, les articles ont beaucoup changé ; Les cuirs souples jaune rouge ou verts criard ont disparu. Cette année beaucoup de sacs en tissu (les poufs sont tous en tissu) beaucoup de mélange tissu-cuir. Ne jamais marchander un article qui ne plait qu’à moitié. Inutile de dénigrer l’objet pour faire baisser le prix. La concurrence est forte mais les touristes sont si nombreux que le marchand ne nous rappelle pas. Inutile de croire qu’on trouvera moins cher chez le voisin. C’est pareil, surtout si c’est le même article. A part soi, deux questions : Ce sac me convient-il ? Combien suis- je prête à dépenser ? Après cela le prix s’établit à la satisfaction des deux parties. Le sac cuir et tissu doublé avec des poches intérieures est descendu de 300dh à 180dh (j’en voulais 150) . pour le panier, c’’est encore plus serré. En revanche, les petits flacons aux bouchons métalliques décoratifs sont beaucoup moins chers que prévu.
Le dîner de réveillon est servi vers 22h : velouté de carottes, tagine coing-bœuf décoré de sésame et une énorme coupe de mousse de fruits concoctée par Beija spécialement pour nous : mangue, orange, pomme, poire mixées. Dîner léger en comparaison avec les agapes de Saint Sylvestre mais raffiné et délicieux ; Yannick nous tient compagnie. Nous apprécions sa conversation et avons l’impression des plus des invitées que des clientes.
Un secret bien gardé, ignorée de nos guides bleu ou Hachette, recommandé par Mohamed et Rose.
14km au sud de Ouarzazate, après la Kasbah de Tifoultoute, sur la droite si on roule vers Zagora, il faut guetter la flèche « Fint 10km ». On traverse une zone bizarre viabilisée avec l’éclairage public et même les passages piétons et les arrêts d’autobus : un lotissement prévoyant des centaines de maisons à bâtir. Curieusement il n’y a rien, ni appartement-témoin, ni panneaux publicitaires, ni chalets de vente. Ce quartier connaîtra-t-il un futur développement ou est-on témoin d’une opération immobilière foireuse ? J’ai déjà vu au Sénégal, au Cambodge tels projets avortés relevant plus de la corruption que de l’urbanisme. A la suite d’un boulevard goudronné assez large pour y faire atterrir un avion bordé de palmiers desséchés à l’agonie, la piste traverse un plateau caillouteux au milieu de nulle part. Des montagnes sombres, volcaniques, des étendues de pierres noircies. On se croirait sur la lune. Si on ne rencontrait pas des voitures de temps en temps, on se demanderait bien ce qu’on est venues faire ici. Mohamed du Bagdad Café nous a assuré que les petites voitures passaient mais on est tendues.
A un tournant, un homme à casquette bleue retournée façon cycliste (ou banlieue) nous arrête. On le prend à bord. Dans le désert la solidarité est nécessaire – pensai-je – si on crève il nous aidera. Nous acceptons bien volontiers son invitation pour un thé au village. Au détour de la route on découvre l’oasis au pied de rochers énormes. Une rivière coule. Les palmiers se pressent dans la vallée. Un mirage ? La descente en virages serrés est impressionnante, la piste est cimentée. Si l’oasis est bien cachée elle n’en est pas moins fréquentée par les touristes. « Terrasse des délices » « bivouac des aigles » ont balisé la piste. De gros 4×4 immatriculés en Espagne bouchent le pont. Notre passager nous guide.
D’un pas alerte, je traverse l’oued derrière lui sur un gué jusqu’à une maison grise qui ne paie pas de mine. Il me montre dans le couloir le moulin à grain actionné à la main ainsi que trois fours pour le pain ou les braises pour les tagines.
Il m’abandonne dans une grande pièce éclairée par un puits de lumière où 4 colonnes délimitent un espace carré sur une estrade de terre. Autour tout est tapissé de tapis, coussins et banquettes. Deux tables rondes accueillent les hôtes ou la famille. Aux murs quelques photos sont encadrées. Il y a même Nicolas Hulot en compagnie du grand père en burnous orange. Dans la voiture, le jeune homme nous a raconté qu’il a travaillé sur le tournage d’Astérix et avec Jamel Debouze. Le frère arrive, casquette dans le bon sens avec la bouilloire, la théière et un panier de raphia au couvercle pointu ressemblant à celui du plat à tagine. L’homme à la casquette à l‘envers apporte une coupelle de dattes fraîches, des cacahouètes, une femme en voile rose apporte du pain très fin comme une crêpe à tremper dans l’huile d’argan. Pendant que l’eau bout on bavarde ; l’oasis compte 2000 habitants tous berbères qui vivent de l’agriculture, du tourisme et un peu du cinéma. La dame apporte un gros bouquet de menthe du jardin. Du panier, l’homme sort un cône de sucre et un marteau. Je croyais que c’était un usage passé réservé aux musées. Cela m’émerveille. La théière remplace la bouilloire sur le réchaud au sommet de la grosse bouteille de gaz. Transfert savant dans les verres retour à la théière, Nous partageons le thé tous les 4. Au Sénégal, 3 verres éaient de rigueur. Malheureusement je ne peux pas m’attarder.
Le cône de sucre pour le thé
Se promener seule dans la palmeraie est difficile. Les touristes sont accompagnés. Je m’y hasarde mais je cherche longtemps un passage, les jardins sont enclos derrière des palissades de palmes tressées. Les champs sont en terrasse. J’arrive au bout de la plus haute sans trouver l’accès au niveau du dessous. En ce moment il y a un peu de luzerne (moins qu’à Agdz) mais surtout des légumes : carottes, navets, fèves ; les pois n’ont que quelques centimètres de haut et de fin brins vert tendre donneront peut être des céréales. Toutes els cultures se font à l’ombre des palmiers. Au dessus des rigoles la bigne s’étale en formant des tonnelles. Figuiers et grenadiers ont perdu leurs feuilles. L’eau coule en abondance. Il a plu la semaine dernière mais l’oued n’a pas débordé, s’est plaint l’homme à la casquette à l’envers. Au bord de la rivière, les femmes font la lessive dans des cuvettes métalliques qui ressemblent au fond de gros bidons avec des planches de bois dentelées. Comment laver tant de linge dans si peu d’eau ? Je repense au film Tinghir-Jérusalem. Tandis que les hommes avaient la nostalgie du village les femmes se félicitaient des machines à laver israéliennes. Dans la palmeraie de nombreux oiseaux chantent et volent ; on croise un grand héron cendré. On croise un berger et son troupeau, quelques moutons et chèvres qui reviennent de la montagne.
Le retour est plus facile ; Je remarque des vergers irrigués en goutte à goutte, rangées d’oliviers et d’agrumes ; irrigation permise par e barrage tout proche ; je suis perplexe. Ce barrage est le coupable qui assèche la palmeraie du Draa. Ouarzazate se livre sous nos yeux dans un écrin de verdure. On a planté des pins, des eucalyptus et nous longeons une pépinière forestière.
Pour dîner tagine aux pruneaux et abricot. L’agneau est délicieux. C’est excellent.
Le petit déjeuner du Bagdad Café est très bien servi : crêpes brioches, œuf sur le plat….
On se précipite sur le site avant l’arrivée des cars et on traîne à photographier les détails du décor de pisé, on s’amuse à cadrer par toutes les ouvertures, portes, fenêtres. Même très touristique, Ait Benhaddou reste photogénique.
pisé
Promenade le long de l’oued
Tamdaght se trouve à 5km sur la route de Telouet. Nous décidons de nous y retrouver. Facile d’y aller à pied m’assure-t-on, il suffit de suivre l’oued. Nous avons vu trop d’oueds asséchés et j’ai oublié que c’est une rivière. Devant le site d’Ait Benhaddou, le lit est à sec. Dès la sortie du village je remarque que l’eau est canalisée dans un conduit en ciment. Je marche sur les galets sans me méfier. La fine argile forme des figures de dessiccation et s’enroule en copeaux.
Parfois la boue est humide. Quelques temps plus tard, je vois la rivière couler avec de l’eau vie et du courant. J’évite la berge concave bordée par la falaise pour marcher sur la rive opposée dans le sable. On a creusé une rigole. Me voilà coincée entre la rivière et la rigole. Je dois reculer pour trouver un passage où le canal est plus étroit et où je peux sauter. Je m’engage entre les tamaris qui me bouchent la vue. Trop profond, trop large, je ne peux plus sauter. Il faut encore revenir en arrière et trouver un gué praticable. A ce jeu- là je vais mettre beaucoup plus qu’une heure et quart prévue pour les 5km. Au méandre suivant me voici accolée à la rive consolidée par un mur de pierres enfermées dans un grillage. Des sacs en travers du courant ont été posés pour traverser à gué ; Trop profond. Ma chaussure est trempée. Une fois pieds mouillés, je traverse sans prendre de précautions, il ne fait pas froid au soleil. Sur le pont métallique une voiture noire passe et repasse. Il n’y a pas de réseau pour téléphoner, je monte sur la route. C’est moins charmant que près de l’oued mais cela gagnera du temps.
Tamdaght
Casbahs de Tamdaght
Loin des foules d’Ait Benhaddou, les casbahs ont gardé leurs mystères et leurs habitants. Le marchand de légumes ambulant s’est installé sur la place. L’école primaire s’orne d’inscriptions en alphabet berbères, en arabe et curieusement en français « École centrale islamique ». la plus grand casbah est rénovée et transformée en hôtel. Une autre plus « ancienne »est habitée mais visitable moyennant 20dirhams. Une jeune fille en cheveux (c’est rarissime) me tombe littéralement dessus, elle encaisse les 20dh mais ne guide pas. Je découvre seule la grande galerie avec ses belles portes bleues, ses grillages et ses plafonds peints. L’énorme nid de cigogne est vide.
es murs de palmes tressées empêchent que le sable n’envahisse les cultures. Je cueille un brin du buisson bleu-vert. Ses feuilles sont épaisses, presque une plante grasse, les petits fruits, globuleux (je ne suis pas sûre que ce soient des fruits). Acacias et hamada, sables tamaris, j’ai plus de mal à identifier les buissons tellement desséchés qu’il ne reste qu’une trame à symétrie hexagonale et de longues aiguilles. Les buissons sont beaucoup plus présents qu’on ne l’imaginerait.
Entre Tagounit et Tamgrout on franchit un petit col. De là, la vue est étendue sur la palmeraie mais elle est brouillée, brouillard de chaleur ou poussière ? Le vent se lève ; c’était un vent de sable. A Tinfou : travaux. La poussière du chantier s’additionne au sable. On ne voit plus rien, ni le bord de la piste, ni les véhicules qui viennent à notre rencontre ni les engins du chantier. Heureusement tout est clair à Zagora où nous assistons à l’arrivée d’un marathon.
palmeraie
Nous avions repéré une flèche « Circuit touristique de la Palmeraie » parallèle à la RN9 sur l’autre rive du Draa. Selon Hassan, un véhicule léger peut le parcourir. Dès qu’on a traversé l’oued on rencontre des travaux qu’on doit contourner. A chaque intersection le doute s’installe. Doit-on choisir la direction « à la boussole » vers le nord ou prendre la piste principale mieux entretenue ? La route mène à un village où personne n’est capable de nous renseigner. On poursuit le long du Draa jusqu’à un pont. La palmeraie est verte, l’eau vive circule dans des rigoles, la luzerne a une couleur intense, des choux croissent au beau milieu des luzernes ou des fèves. Vie intense qui contraste avec la tristesse de la palmeraie abandonnée de M’Hamid.
J’ai plaisir à retrouver les casbahs autour d’Agdz. Reprendre la même route qu’à l’aller ne m’ennuie nullement ; j’aime ces révisions qui fixent les repères dans la mémoire. Nous pique-niquons non loin de la cascade de Tizgui (avocat, vache-qui-rit- et oranges achetés à Zagora). Avant Ouarzazate on loupe la route de Marrakech et traversons la ville. Ville moderne de ciment, impersonnelle, administrations, hôtels, garages. Nous passons devant les studios Atlas que nous avions visité : les décors égyptiens sont toujours visibles de la route.
l’oued près d’Ait Benhaddou
Le trajet Ouarzazate/Ait Benhaddou paraît interminable. Nous arrivons à 16heures à notre Hôtel Bagdad Café (le premier sur la route principale). Rose me conseille de filer sur le site pour profiter du coucher du soleil qui donne au pisé une teinte au rouge et des ombres intéressantes. Une contribution d 10 dirhams est demandée pour la restauration du site. Décors naturels de tournage de nombreux films (Lawrence d’Arabie, Gladiator, Alexandre), inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco, Ait Benhaddou est un site pittoresque mais très touristique. Même à 17h15, on s’y bouscule dans toutes les langues (surtout en Espagnol). Le ksar perché sr la colline est surmonté d’un grenier (agadir), il domine un oued qui lui donne un écrin de verdure. Même vidé de ses habitants, même occupé par les marchands de souvenirs, Ait Benhaddou garde un charme certain malgré la perte de son authenticité. Il y a 13 ans, nous avions acheté un pouf en cuir qu’on avait rempli de souvenirs, miroirs au cadre incrusté d’os, un sac, un couvre-lit…Rien ne me tente aujourd’hui, les couvre-lits me semblent industriels, les tapis et kilims sont tous identiques, chèches et autres batiks arrivent tout droit d’Asie. Sans parler de « aquarelles au thé et au safran » et des villages en plastique.
J’ai choisi sur Internet le Bagdad Café pour ses 6 chambres et sa petite piscine ; L’accueil de Rose et de Mohamed est très chaleureux ; Ils sont prévenants, à l’écoute et de bon conseil. Notre chambre est parfaite avec une salle d’eau assez grande, de l’eau chaude dans la douche, un chauffage efficace. Le décor est sobre : plafond de roseaux meubles contemporains de ficelle tressée, tadelakht brun et rose, couettes assorties aux couleurs assorties orange rouge et gris. La pièce est bien éclairée. Je vais pouvoir laver mes cheveux et me débarrasser du sable de la route !
Pour dîner, j’ai commandé de la pastilla – un met raffiné – celle qui arrive est « individuelle » galette recouverte de sucre glace décorée à la cannelle. La pâte feuilletée est bonne mais la farce est un peu sèche, le poulet (ou pigeon) est haché tellement fin qu’on ne le perçoit pas, mélangé à la noisette, l’amande pilées et la cannelle. La poudre aurait gagné à être mélangée à du beurre.
La lune est brouillée derrière un écran nuageux. Au point du jour, des écharpes roses, mauves drapent le ciel. Précédée par Gen, le japonais, je grimpe à la plus haute pour voir le soleil se lever. Sans illusions, une barre nuageuse nous privera du spectacle. C’est la deuxième fois, déjà à Merzouga…Nous retournons vers M’Hamid. Mohamed arrête le véhicule sur la hamada pierreuse.
–« Et tes pierres difficiles, tu comptes les mettre dans la valise ? » râle DT
– « Et comment ! si je trouve des fossiles mes élèves seront ravis ! »
Mohamed a l’œil exercé, à peine descendus de voiture, il trouve une pierre portant un long et mince orthoceras côté pile et un beaucoup plus gros côté face. Les Japonais et nous ne trouvons rien du tout. Soit Mohamed, le Nomade, sait quoi et où chercher, soit il m’a gardé en réserve cette pierre intéressante que je range précieusement dans mon sac.
Nous reprenons les mêmes pistes qu’hier, mais le ciel est laiteux, le soleil voilé, la lumière moins franche. La géologue se pose de plus en plus de questions : qui a roulé ces galets sur la hamada, d’où leur vient cette patine foncée ? Cassés, leur cœur est clair. D’où se sont d&tachées les pierres de fossiles. La répartition des végétaux m’intrigue aussi. La présence d’un sol meuble est –elle déterminante ? Ou est-ce que l’eau est plus proche ? Le puits n’est pas très profond – à peine (5 ou 6m). Mohamed est très gentil mais il n’a pas été à l’école, il a appris le Français avec les touristes, je ne peux pas lui faire part de mes interrogations.
10h – nous sommes de retour à l’auberge retrouvons avec plaisir Hassan. Avec les Japonais nous nous connectons à la Wifi. Je montre mon blog à Hassan qui connaît le metteur en scène de Tinghir-Jérusalem et a vu le film. Hassan n’est pas seulement vif et intelligent, il est aussi cultivé et me suggère un livre Les Origines Sahariennes de Jacques Meunié (j’ai feuilleté le sommaire sur Amazon, c’est un livre très savant qui parle des origines jusqu’au 16ème siècle mais il coûte 83€)
Déjeuner en compagnie des Japonais : tagine poulet, citron avec encore des petits pois frais à peine cuits, délicieux, une salade de légumes variés, tomates, chou fleur, poivrons et oignons en compote.
La promenade en carriole
La promenade en carriole commence à 14h30, Mohamed, 17ans est l’ânier. La haute plateforme est recouverte de tapis et de coussins. Au détour de la route nous nous trouvons dans la palmeraie. Le contraste entre les palmiers très verts et fournis et la Hamada est étonnant.
Il se dégage des palmeraies une impression de fraîcheur et de sérénité toujours renouvelées, une impression de tristesse aussi. Si les arbres sont verdoyants, les champs paraissent abandonnés. Certains ont été préparés pour d’hypothétiques semis, attendant l’eau, la pluie ou celle du Draa. Autour de rares stations de pompage on irrigue. D’autres parcelles sont craquelées, abandonnées depuis longtemps, les rigoles envahies par le sable. Des tamaris commencent à se développer dans les anciens jardins. Une casbah s’est écroulée, il y a peu sans doute, les fils électriques pendent encore. Le ksar est encore habité et a une école primaire rose, un stade enfermé derrière une belle grille, des moutons dans une cour. Les enfants désœuvrés trainent, les plus grands, sur des vélos, tournent autour de notre charrette, les petits jouent à la marelle. Les femmes sont voilées de noir avec des broderies jaune, rouge et vert très vifs et leur voile est bordé de pompons. Elles portent les bébés sur le dos comme les africaines. Passant devant nous, elles font le signe « non » de la main sans que nous ne tentions de les photographier le moins du monde. Les habitants vaquent dans les couloirs du village de terre.
Le ciel est couvert, l’agriculture à l’abandon, les maisons écroulées donnent à la promenade une impression de nostalgie. Deux stations de pompage tentent d’irriguer les champs de luzerne très verte des rectangles de ferraille jaune fraîchement peints régulent la circulation de l’eau dans les rigoles. Un semblant de survie dans cette palmeraie qui se meurt. Même l’âne se traîne. Mohamed, l’ânier est plein de bonne volonté et cherche à faire durer la promenade en s’engageant dans des chemins de traverse et s’arrête pour les photos. Par politesse, je filme sans conviction, sachant que j’effacerai au retour ces vidéos fades sans soleil ni ombres.
On nous convie très tôt à 7h pour dîner. Ensuite, une animation musicale est prévue ; Brahim jouera de l’oud. Rien ne se passe comme prévu. Les Japonais arrivent en retard. Ils sont vraiment charmants et très gais. La harira est un peu fade mais le bœuf du tagine est fondant. L’arrivée des inévitables clémentines déclenchent l’hilarité de Junko . On traîne à table jusqu’à 21h15. Ne voyant rien venir, on se sépare. Mohamed vient nous chercher alors que nous sommes déjà déshabillées.
au pied, un bivouac avec une dizaine de tentes faites de laine brune de chèvre et de dromadaire tissée en bande de 40 à 60 cm cousues entre elles tendues sur une armature métallique. Une belle tente caïdale blanche brodée et doublée sert de restaurant. Le sol est couvert de tapis, les chaises habillée de bleu nuit. Impression de luxe.
On nous accueille avec le thé sous la grande tente. L’omelette berbère est servie dans un plat à tagine, les œufs cassés sur les poivrons et les oignons en compote grésillent. Une salade tomate concombre et poivron l’accompagne.
Après le thé, Mohamed nous conduit à la Grande Dune de Chegaga haute de plus de 300m. Il a mis e la musique sahraouie planante pendant la traversée du désert. Nous partons à l’assaut de la dune ; la montée est un peu pénible tant que je garde mes sandales. Pieds nus c’est mieux. Les crêtes sont plus faciles que les traversées où l’on s’enfonce. Arrivée au sommet je suis fière de moi. Un sommet de 300m !!!
Nomades saharouis au puits
Rencontre avec des nomades au puits : un jeune porte un magnifique turban violet, il a de beaux yeux bleus, un visage d’enfant mais des mains d’ouvrier. Un troupeau de chèvres passe, une femme les poursuit en courant toute voilée de rouge. Les couleurs des voiles sont très africaines. Elles sont enveloppées dans une mousseline très fine passant au dessus de la tête, enroulée autour de la taille ressemblant beaucoup au meufeu des Maures du Sénégal. Dans le désert le voile n’est pas un signe religieux ni un accessoire de mode, il est indispensable contre la poussière et la brûlure du soleil. Nous avons appris à nouer le chèche. Les nomades, chameliers chauffeurs et cuisiniers le portent sur la bouche et même devant le nez.
Au diner dans la tente caïdale, excellente harira et tagine . Des copeaux de carotte et des quartiers de pommes de terre cachent la viande qui baigne dans une sauce aux oignons et petits pois frais. C’est de la chèvre fondante, confite. « Pas du chevreau » explique Najji « 15kg, petite chèvre » . Mandarines encore.
Mohamed, Najji et Omar
Le thé est servi près du feu. Avec quelques branches de tamaris ils ont construit un cône. Pas de petit bois, ils allument le feu avec des cartons. Le bois sec brûle avec de belles flammes claires. Mohamed, Najji et Omar, turbans noirs et robes bleues on relevé les pans de leurs chèches sur la bouche ; Ils s’accompagnent de derbouka et de sorte de castagnettes métalliques, chantent pour nous, essaient de raconter des blagues…Le ciel est plus étoilé qu’on ne peut le rêver. Najji nous montre comment trouver la direction de La Mecque avec la Grande Casserole.
Lever du soleil à 7h demain matin. On se couche sous trois très grosses couvertures.
10heures, départ en 4×4 en compagnie d’un couple de Japonais arrivés par taxi de Zagora, francophones et sympathiques. Mohamed le chauffeur est jeune, il porte une belle djellaba bleue et un chèche noir qui ne laisse voir que ses yeux magnifiques. A la sortie de M’Hamid, fin du goudron, la piste commence dans la Hamada pierreuse et plate puis dans le sable.
les tamaris
La végétation reste très présente. Dès qu’il y a un peu de sable pour retenir les racines. Les tamaris sont une taille respectable, ils arrêtent le vent qui construit une petite butte sableuse d’où émergent les branches ? Parfois les tamaris ont l’air perché au sommet de la butte. De nombreux buissons épineux forment des coussins gris, verts ou bleutés . Mohamed repère 3 dromadaires qui paissent tranquillement et se laissent photographier. Les nomades ne les entravent pas et les laissent chercher seuls leur pâturage.
dromadaires
Sur les petites dunes la conduite est plus sportive, mieux que la foire du Trône. Partout il y a des traces de pneus. Le désert est devenu un vaste terrain de jeu pour touristes. Avec la sécheresse et le barrage sur le Draa qui a tari le fleuve il n’y a pratiquement plus d’agriculture. Les caravanes ne passent plus. Les sahraouis du campement racontent que la guerre a fermé les frontières. J’ai quelques doutes. Qui fait encore du commerce à dos de dromadaires à l’heure des 4×4 et des camions ? Le tourisme reste donc la seule activité de M’Hamid, les nomades trouvent des emplois de chameliers, chauffeurs, guides ou dans les hôtels. C’est purisme que de regretter la poésie perdue ou souillée par les pneus des 4×4 ! Je ne veux pas tomber dans ce travers. Le temps des explorateurs sahariens, de Monod ou de Foucault est révolu !
Les mots de Monod restent imprimés dans ma tête. Avec lui je regarde les végétaux bien plus nombreux que je ne le pensais avant. Je l’imagine marchant avec son herbier, collectionnant les plantes du désert. Sur la hamada pierreuse, il ne pousse que des buissons épineux desséchés, dès que le sol est plus meuble les coussins verts sont plus nombreux. On traverse une presque-forêt de tamaris. Le 4×4 file plein sud. A gauche, à l’est les montagnes de l’Algérie. A droite, encore un plateau violacé, pourpre, parfois échancré borde l’horizon. La hamada plate est ravinée par un oued, peut être très ancien avec des galets ronds dans son lit. Quand a-t-il coulé la dernière fois ?
L’Auberge de Hassan : Hamada du Draa estprécédée par un portail monumental surmonté de deux dromadaires métalliques baraqués. On entre par une très belle porte en bois incrusté de fibules berbères et de cauris et on se trouve dans un verdoyant jardin.
On a recouvert une grande estrade de tapis colorés avec des divans et des tables basses et des coussins. Sur une terrasse trois tables en mosaïque et des chaises de ferronnerie, sous une tente il y a encore des tables.
salle de bain grand luxe poterie de Tamgroute
Les chambres sont installées dans de spacieux bungalows de terre à la façade arrondie peinte de figures naïves à la manière des cases africaines. La porte est gravée d’une fibule triangulaire. Le mobilier consiste en un très grand lit dont la tête est en ficelle tressée. La table de nuit et un canapé sont aussi en ficelle. Le tapis rebrodé de rouge et noir au point de croix est aussi sur du jute. Le carrelage jaune est parsemé d’étoiles bleues. La douche est installée dans un cylindre carrelé de carreaux verts de Tamgroute. Le clou est le lavabo de pierre contenant des ammonites et des orthoceras qui ressortent en relief, une merveille.
Ammonites et orthoceras dans le lavabo
Hassan nous attendait. L’accueil est chaleureux avec bien sûr du thé.
On s’installe ensuite dans le jardin pour écrire, trier les photos et se reposer après le long voyage.
Au dîner la soupe est jaune et contient des vermicelles et des petits pois frais. La tagine de poulet au citron est accompagné d’olives, de petits pois frais et de carottes ; Excellent ! Pour finir des mandarines.