Dar Dbagh – les Tanneurs de Taroudant

8 JOURS AU SOLEIL DU SUD MAROCAIN

Le chat surveille les cuves

Les tanneries sont installées hors les murs de la ville close de Taroudant près de la Porte Bab Targhount. La rue qui y conduit sert de garage à ciel ouvert. Capots relevés les mécaniciens ou bricoleurs locaux s’affairent. Un très haut mur est percé d’un haut porche qui s’ouvre sur un patio couvert abritant les cuves. D’un côté des ateliers pour les finitions, en face de petites boutiques.

Sèchage des peaux

Les tanneries sont à proximité des abattoirs. Les peaux sont livrées directement et vont subir des bains successifs dans des cuves en ciment. Ces tanneries sont beaucoup moins importantes qu’à Fès ou Marrakech. Pas de brins de menthe pour les visiteurs à l’odorat délicat. D’ailleurs je n’en ressens pas le besoin. Il y a peu de peaux et le local est très bien ventilé. Bains dans l’eau salée, la fiente de pigeon, la chaux avant d’être débarrassée de la graisse puis des poils. Ds peaux sèchent à même  le sol. Elles vont être assouplies puis grattées avec d’énormes racloirs, puis frottées avec des tampons de papier émeri pour les finitions.

Les teintures sont naturelles. Dans un gros mortier de pierre on pile les écorces de grenade qui donneront la couleur jaune. L’indigo, le bleu. J’ai oublié celles qui donnent le rouge et le vert. Finalement les peaux sont étendues sur la terrasse pour sécher. Justement au moment que j’arrive deux hommes hissent une belle peau avec une poulie. Il faut un peu ruser pour les photographier, le vieux tanneur se cache faisant mine de l’étendre devant lui. Il suffit d’attendre un peu.

Après cette instructive visite mon guide m’entraine dans la boutique où snt présentés de magnifiques sacs et mallettes et sacoches, sacs à main, sacs à dos, pochettes de toutes tailles et toutes formes. De nouveaux modèles à porter verticalement sont destinés aux téléphones mobiles.

Dans le magasin voisin, des babouches. Jaunes à semelles épaisses pour dehors, fines et souples pour la maison. J’en choisis des marrons clairs très fines. J’ai acheté deux articles qui me faisaient envie espérant un rabais, minime !

 

 

le Rucher d’Inzerki

8 JOURS AU SOLEIL DU SUD MAROCAIN

le Rucher d’Inzerki vu de la route sur le versant d’en face

Le roman de Zineb Mekouar « Souviens-toi des abeilles » fut un coup de cœur. J’ignorais que le Rucher du Saint existait réellement.

Il est certes, éloigné d’une bonne centaine de kilomètres de Taroudant. C’est une visite qui se mérite. Notre première tentative lundi, s’est soldée par une crevaison tout près de notre maison d’hôtes, les 3 paons. Nous décidons d’ignorer les injonctions de Madame GPS qui trouve des raccourcis non carrossables et de rester sur le goudron. A peine avons-nous quitté Taroudant que les gendarmes nous arrêtent, 75 km/h au lieu de 60 , nous croyions bien avoir quitté la ville et roulé dans la campagne ! 150 Dirhams et surtout une belle perte de temps, le gendarme recopie très lentement les passeports et documents de la voiture. La route P1708 traverse de nombreux villages et petites villes, les enfants à vélo, 3 de front, les camions des serres, les habitants qui traversent ne facilitent pas la conduite.

haut Atlas et sommes enneigés

Je décide que nous prendrons l’autoroute A3 Agadir/Marrakech. L’autoroute est très belle, le paysage fantastique, le péage minime. Elle s’élève progressivement à travers la montagne rouge aux sommets découpés. Certains au lointains sont même saupoudrés de neige, ils culminent au-dessus de 3500 m dominant les lignes de crêtes pourpres, violacées et bleues qui se superposent. La montée est interminable entre Amskroud et Argana. La Route Nationale suit exactement le même tracé, passant parfois en dessous de l’autoroute. Elle est vide et ne traverse aucune agglomération. Nous aurions mieux fait de choisir la nationale 11 d’autant plus que la gare de péage à Argana est 17 km plus au nord et que nous avons ajouté 34 km au voyage déjà bien long.

la piste d’Inzerki

Le GPS nous fait descendre trop au sud à Bigoudine et nous envoie sur une mauvaise route. Nous n’arriverons donc jamais ? Je téléphone à Brahim qui nous dit de cliquer sur le lien qu’il a envoyé. nouveau direction nord vers le nord pour trouver une piste de terre que nous avions négligée. Il y avait pourtant un écriteau « Rucher d’Inzerki » mais le chemin ne m’avait pas paru carrossable. 13 km d’une piste poussiéreuse à parcourir encore ! Finalement la piste est assez confortable, sableuse, poussiéreuse avec très peu de cailloux et pas d’ornières. Elle change de couleur sur le parcours, ocre, rouge et même verte à la fin. Elle dessert deux villages ; Très étroite quand même. Nous n’avions pas imaginé trouver un véhicule à notre rencontre. Dominique se concentre pour bien rester dans les traces. Aucune difficulté jusqu’au village. A la sortie, elle devient très sinueuse et même penche en dévers en longeant un ravin profond. La conductrice doit s’accrocher pour deviner ce qui nous attend à la sortie de chaque virage. Il y a tout juste la place pour passer. Sur le versant d’en face, la roche est verte mais la piste plus horizontale. Nous découvrons le rucher visible de la route juste avant le deuxième village.

Le rucher et ses casiers

Le parking est large et dallé. Brahim nous y attendait malgré le retard de près de 2 heures. Nous descendons un bel escalier de pierre pour accéder au rocher adossé à la pente. On découvre d’abord la maison de l’ancien gardien décédé il y a 16 ans, à l’âge de 90 ans.  C’est un rucher collectif où les villageois installaient leurs ruches à la belle saison. Il domine la vallée. Dans le creux, une forêt d’essences différentes où les butineuses trouveront nectar et pollen toute la belle saison. En janvier, il n’y a pas de fleurs et il fait froid. Les habitants gardent leurs ruches chez eux. Brahim a installé les siennes un peu à l’écart. Les ruches se rempliront à la saison des essaims. Les premiers arbres à fleurir sont les caroubiers, puis les arganiers…La récolte de miel s’effectue au printemps. On laisse la moitié du miel pour l’été. Contrairement à l’Europe, l’été est une saison difficile pour les abeilles du sud marocain : la végétation est desséchée.

Brahim nous montre une ruche traditionnelle dans un casier

Les ruches traditionnelles sont cylindriques en roseau tressé. Le couvercle est un cercle de bois de palmier. Chaque famille dispose de plusieurs casiers. Une seule ruche est déposée dans un casier. Quand elle est pleine de miel, il y a de la place pour la réserve à côté. Ces ruches sont moins productives que les ruches modernes avec des cadres pour les rayons amovibles. Les ruches modernes concurrencent les traditionnelles.

L’exode rural est la plus grande cause du déclin de l’apiculture. La plus grande catastrophe est la sécheresse qui sévit depuis des années avec le changement climatique. Cette année, il a plu une fois en octobre et rien depuis. L’an passé, une fois aussi. En 2022 oualou.

Ce rucher collectif date de 1520 ; C’est le plus grand et le plus ancien du Maroc. Comme les agadirs, les greniers collectifs et coffres-forts, il témoigne de la force des solidarités villageoises. Chaque village s’organise pour préserver ses richesses collectivement.

Bien sûr, j’interroge Brahim au sujet du livre de Zineb Mekouar. L’histoire est une fiction. Il n’a pas entendu les légendes autour des vols de miel et de la malédiction qui y est attachée. En revanche, il trouve qu’elle a bien raconté la sécheresse. Le rejet de la femme étrangère montre les limites des solidarités. Ce livre est riche en thématiques : la transmission entre le Grand-Père et le petit garçon Anir qui a donné le titre au livre, le rapport très fort entre Anir et sa mère. La difficile adaptation à la ville du père berbérophone qui parle à peine l’arabe et qui se fait exploiter.

Tandis que Brahim sort une riche vide, me fait sentir la cire et les alvéoles je pense à Anir, le petit garçon de l’histoire, à sa reine des abeilles …

Le retour est beaucoup plus facile. Même si on frôle le précipice on sait qu’on est passées déjà sans encombre, donc c’est beaucoup moins effrayant.  On croise même deux voitures. La première dans le villages avec ses tournants, conduite par deux jeunes filles intrépides qui n’hésitent pas à faire une marche arrière pour nous laisser passer, la deuxième, plus grosse nous contraint à reculer mais nous étions déjà dans la vallée.

Assads et la vallée des Cédrats

8 JOURS EN JANVIER  AU SOLEIL DU SUD MAROCAIN

la vallée, entaille dans les contreforts de l’Anti-Atlas

Nous avons repris la même route que l’an dernier. Nous avons retrouvé les charbonniers. J’avais entendu qu’il avait plu sur le Maroc et j’espérais voir plus de vert. La grande plaine au pied de l’Anti-Atlas est encore plus désertique, il n’y a presque plus d’arbres morts, transformés en charbon. Pas de vivants non plus.

Au village Amalou, courses pour le pique-nique dans la petite boutique de la place. 1kg d’oranges soigneusement pesées, le marchand en a changé une pour avoir le kilo exact. 5 dirhams de dattes(un bon sachet) 2 Dirhams de chips. L’addition est faite par écrit avec un crayon sur un cahier. Je m’amuse de la variété des marchandises proposées : sur le comptoir des cerneaux de noix, des amandes et des cacahouètes, des bonbons à l’unité. Le chocolat et les gaufrettes sont au frigo, comme les yaourts et les fromages. Oignons patates poivrons dans des cageots. Sur les étagères ; couscoussières, théières, couches pour les bébés, huile moteur, chambres à air de vélo et de mobylette, téléphones mobiles et chargeurs. Il y a tout !

Assads : Agadir

Comme l’an passé, à l’entrée d’Assads, nous ne trouvons pas la piste et continuons sur la belle route qui monte à l’assaut de la montagne pour s’achever au col par une piste non carrossable. La vue est magnifique sur les montagnes découpées par l’entaille d’un oued. Stratifications, bancs de différentes couleurs, de beige à ocre en passant par orange ou gris. Piquetis des buissons épineux. Quelques arganiers. Sur un éperon un agadir domine la vallée. Il semble en excellent état. Je compte 5 étages. Comment y grimper ? Mystère. A défaut de m’en approcher, je le dessine de loin.

Assads vue plongeante de la route

Vue plongeante sur les trois villages de la Vallée des Cédrats : Assads, Tamguinsift . Chacun possède une et une casbah, grand quadrilatère avec quatre tour carrées et crénelées à chaque coin. Les maisons les plus simples sont en terre ; construites autour d’un patio  carré avec une ouverture carrée dans les toits de terre. Je suis fascinée par cette géométrie à base de carrés qui s’imbriquent, se superposent. Camaïeu d’ocre, de rouge, de rose et d’orange. Je pense à Klee dont j’ai eu longtemps une reproduction dans ces teintes.

Déjeuner face à la casbah habitée d’Assads.

la casbah d’Assads

Munie de mon bâton, je suis la piste et trouve le sentier qui devrait me conduire aux cédrats. Après le dernier village, plusieurs sentiers au choix : celui qui descend dans l canyon, l’autre une séguia de ciment, et un troisième plus haut. Je choisis ce dernier qui me semble mieux tracé et qui est à l’ombre du versant. Une grottte est aménagée en bergerie avec des épines suivant des murets. La canalisation est obstruée par un gros bloc dévalé de la falaise. Ne sachant comment le contourner, je termine ici mon exploration. Une fente verticale semble évidée par une cascade (évidemment à sec maintenant). Au retour, je croise une jeune fille portant un bouquet de fleurs sauvages et qui me l’offre et m’invite à boire un thé chez elle. Elle demande que je la prenne en photo. Comment lui envoyer la photo ? Elle n’a ni email, ni whatsapp.

Je n’ai toujours pas vu les cédrats, ni la source au fond du canyon. je l’ai quand même vu sur un blog . Il faudra revenir avec un guide!

 

 

Taroudant et les villages du Haut Atlas après le séisme

8 JOURS AU SOLEIL DU SUD MAROCAIN

La campagne autour des 3 paons.  Autrefois des champs cultivés. Avec la sècheresse les oliviers sont morts et cela ressemble à un terrain vague

faux départ à Inzerki, 

Le GPS nous a joué un tour de cochon. Pour gagner quelques centaines de mètres, il nous fait tourner dans la campagne sur des chemins complètement défoncés. Lorsque nous atteignons le goudron, un pneu est complètement déchiré, la roue sur la jante, l’enjoliveur sorti. Impossible de continuer. Un village se profile. J’y vais à pied. Un vieux en burnous sur une mobylette assure qu’il y a bien un garagiste au village et me propose de monter sur le porte-bagages, je n’arrive pas à enjamber les grosses sacoches. Sur le bord de la route P1708, il y a bien un gros tas de pneus signalant un vulcanisateur mais le rideau de fer est descendu. J’appelle le numéro de GSM placardé. Répondeur en arabe. Je laisse le message « pneu crevé » sans résultat apparent.

Un grand taxi blanc et  bande vert, Lodjy, s’arrête à ma hauteur. Il m’accompagne à la voiture, trouve la route de secours, démonte la roue. En un quart d’heure la voiture est dépannée . Le loueur de voiture appelé par téléphone,  nous explique que les crevaisons ne sont pas comprises dans l’assurance. Il faudra en acheter un pneu d’occasion. .Abdou, le gérant des  3 paons en trouve un en un quart d’heure. Il a même un compresseur pour gonfler. Les crevaisons sont récurrentes au Maroc, problème connu qui se règle vite. Mais il est trop tard pour le Rucher.

Que faire de la journée ?

Achats au souk de Taroudant

Visiter la tannerie  et acheter un nouveau pouf peut-être ?

Le GPS nous entraîne dans la médina dans des ruelles où aucune voiture de touriste ne devrait s’aventurer. Embouteillage : un camion tente de passer la file de voiture à contre-sens tandis que des ouvriers sont perchés sur des échelles pour accrocher une enseigne. Les piétons passent imperturbables, les vélos et 2 roues se faufilent. Au bout d’un long moment les voitures au compte-gouttes contournent le camion. La file avance. Les rétroviseurs se frôlent sans aucun dommage à la carrosserie. Plus loin, on décharge des bouteilles de gaz d’un autre camion. En l’absence d’obstacle sur le trottoir, cela passe bien. Sur une placette près du souk, invisible de la rue, un gardien organise un parking.

Un vieil homme en burnous surgit et propose de m’accompagner à la coopérative des tanneurs. » La tannerie ? c’est fermé le lundi «  (ce n’est pas vrai, nous l’apprendrons plus tard et elle ne se trouve pas du tout dans la médina). A sa suite, je passe par des couloirs et des ruelles à travers le marché d’alimentation, étals de légumes, boucheries, herbes et épices dans des sacs. Nous entrons dans un marché couvert. Vêtements et babouches. Il traverse une boutique de vêtements berbères avec des burnous et des vestes aux rayures verticales noir et blanches de très belle qualité pour terminer dans une sorte de remise où se trouvent les poufs. Le premier est le plus beau, cuir marron magnifique, belles coutures 700 Dirhams   – trop cher – les autres sont soit trop petits soit de qualité moindre et ne me plaisent pas. Comme je suis décidée à acheter, je laisse le vendeur les déplier et les gonfler. J’ai sorti 400 Dirhams, somme que je ne veux pas dépasser. Finalement je sors de la boutique avec le beau pouf descendu à 500 Dirhams ; Mon accompagnateur me reconduit à la voiture que j’aurais été incapable de retrouver seule. Il nous souhaite bonne route et file. Un homme désintéressé ou un copain du marchand ?

la route d’Afensou

les villages se reconstruisent en ciment et parpaing

La conduite dans la médina a été éprouvante pour Dominique. Nous avons envie de campagne. Direction Nord, dépassons le musée Claudio Bravo, Tamaloukt, vers le Haut Atlas. L’entrée du barrage est interdite par une haute grille. Nous empruntons les route d’Afensou, village gravement touché par le séisme de septembre 2023. Je suis impatiente de voir la reconstruction. Si on n’avait pas vu le désastre l’an passé on n’aurait pas imaginé l’ampleur des dégâts. La route est réparée. On construit. En parpaing et en ciment. Le ballet des camions de chantier occupe la route : ciment, parpaing, grillages qu’on remplit de pierres.

Maisons traditionnelles en terre

Les belles maisons basses en terre chaulées de blanc sont éclipsées par les constructions neuves de plusieurs étages. Mais je ne vois plus personne sous des bâches plastiques ou dans des algécos. L’oasis dans le creux de la montagne m’émerveille toujours autant.

Au dîner, salade de tomates, tagine de boulettes avec sauce oignons, raisins secs et pruneaux ; Salade de fruits.

Route de Mirleft à Taroudant

8 JOURS AU SOLEIL DU SUD MAROCAIN

les murailles de Taroudant

Aglou, Avant de quitter la côte, dernière balade pieds nus sur le sable mouillé sur la plage immense, déserte. On ne devine pas les extrémités dans la brume et les embruns. La station balnéaire est très moche. Les bâtiments, grosses villas de ciment pas terminées, alignées, tassées les unes près des autres. Pas de crépi. Pas un jardin. Vue sur la rangée suivante.

La grande route, Nationale1 évite Tiznit. Je serais bien retournée au souk des bijoutiers. J’ai préféré la plage. Nous roulons très bien jusqu’à Massa. Nous traversons ensuite des agglomérations. Il faut être attentives aux limites de vitesse. A l’entrée de chaque village, au barrage des gendarmes, au moins une voiture est arrêtée. Hangars à camions, serres poussiéreuses, villes champignons le long de la route. Les étages supérieurs des maisons sont presque toujours vides, souvent inachevés.

La route de Taroudant est celle de l’aéroport d’Agadir entre serres et vergers, agrumes et oliviers. La plaine du Souss est irriguée. Tout pousse.

Arrivée à Taroudant vers 15 heures.

Petit tour des remparts . L’office de tourisme est ouvert. J’y achète une belle plaquette qui propose des excursions dans la région. Celle au Rucher d’Inzerki m’excite beaucoup. C’est là que se déroule l’histoire de Souviens-toi des abeilles de Zineb Mekouar. Brahim, le responsable, joint par téléphone m’envoie un lien sur Googlemaps. 1h50 par l’autoroute Agadir/Marrakech, 102 km. Nous demandons à Abdou d’avancer l’heure du petit déjeuner. Je retrouve le roman dans ma liseuse. Demain j’imaginerai Anir, son Grand-père, sa mère …Sauf qu’en janvier les abeilles seront peut-être endormies ! Inch Allah, je m’endors en lisant le livre.

Les trois paons qui ont donné leur nom au Ryad viennent nous voir sur la terrasse

 

 

 

Sidi Ifni, la ville blanche et bleue – plages

8 JOURS AU SOLEIL DU SUD MAROCAIN

Sidi Ifni : maison paquebot qui semble prête à naviguer

Port de pêche

Ce matin encore, les bateaux de pêche sont très nombreux. Le port de pêche de Sidi Ifni est au sud de la ville sur l’emplacement de l’ancienne base espagnole. Les Espagnols avaient installé un port, un aérodrome et construit un téléphérique. Aucune trace de l’aéroport, le port de pêche a été rénové, il reste les pylônes de béton du téléphérique. Impossible de visiter le port gardé par des grilles et des vigiles. Il faudra faire les photos de loin à un virage de la route à mi-côte. Très peu de bateau à quai, ils sont tous en mer.

Sidi Ifni : le port

Le long de la route, un institut de formation pour les marins-pêcheurs est logé dans un beau bâtiment bleu et blanc. Sa paroi bleue en forme d’étrave est percée de hublots ronds.

Souk

Sidi Ifni – souk quincaillerie

Le souk est installé sur un très vaste terrain vague. De très grandes tentes en bâches noires donnent de l’ombre aux légumes et diverses marchandises. Plus loin on a déballé au soleil des produits moins périssables : quincaillerie, couscoussiers neufs et brillants, filets de pêches, sangles et bâts pour les ânes, vieilles mobylettes et vélos. Au fond ce sont les fripes, quelques unes neuves et traditionnelles, chemises de nuit en finette ou seconde main venant des poubelles européennes tous articles mélangés. Les étals les plus attirants sont ceux des épices, dattes et fruits secs.

Ville espagnole bleue et blanche,

Sidi Ifni maison coloniale

Nous parvenons à la très jolie Place Hassan II bordée de bâtiments officiels datant de la période coloniale. En son centre un très beau jardin. Très hauts palmiers. Une petite rue rejoint la Corniche. Dominique m’y attend tandis que je fais une belle promenade dans les villas Art Déco et le long de la corniche bordée par une balustrade. Façades blanches, volets et tours des portes et fenêtres bleu vif. Des volées de marches mènent à la plage entre de massifs. Des barques bleues sont installées au centre des placettes. Restaurants aux noms espagnols. La ville est très tranquille.

Sidi ifni maisons bleues et blanches

Même la ville moderne a adopté le code de couleur, blanc et bleu. Les petits taxis aussi.

Des hommes sont assis aux terrasses des beaux cafés. Des vieux en burnous surveillent la mer, accolés à la balustrade.

Sidi Ifni l’homme au burnous

Ce serait amusant de revenir le soir et de voir le paseo s’animer.

Côté plage, c’est le domaine des camping-cars qui bouchent la vue. Dans l’eau c’est celui des surfeurs. Quatre rouleaux mais des petites vagues. La plupart des surfeurs attendent allongés sur leur planche, peu se lèvent dans le rouleau.

Nous piqueniquons à Sidi Mohamed ben Abdallah. Je dessine le mausolée puis l’arche.

Dernière promenade pieds dans l’eau sur la plage à la sortie de Mirfelt : plage Tamhrouche. Le petit café sur la plateforme est ouvert. De nombreux adolescents sont venus c’est samedi !

A Aftas Trip le coucher de soleil est somptueux< ;

 

 

Les plages de Mirleft

8 JOURS AU SOLEIL DU SUD MAROCAIN

la corniche en face de l’hôtel Aftas

L’an passé, de notre balcon nous avions vu des piétons sur le bord de la falaise mais avions négligé cette promenade. Nous allons réparer cette omission. Les gendarmes ont installé leur barrage au pied de l’hôtel. Un jeune gendarme nous montre l’entrée de la piste et même nous conseille d’aller en voiture, « mais doucement » jusqu’à un parking. Les nids de poule sont creusés mais la Lodgy est très haute.

Christo on the rocks

Le sentier longeant la falaise est borné par de curieuses balises remplaçant les cairns habituels : des motos sous des housses ou des mobylettes sous des couvertures que je nomme « Christo on the rocks ». Je ne m’interroge pas longtemps sur cette curieuse coutume : les pêcheurs sont en bas, sur les rochers, pêcheurs sportifs ou locaux, vieux et jeunes…Le Maroc est vraiment surprenant, même dans les endroits désertiques ou inaccessibles, il y a toujours du monde. Le sentier prend fin devant une gorge, entaille infranchissable pour moi.

Corniche de Mirleft

Tout le long de la côte, les petits bateaux de pêche sont innombrables.

Plage Sidi Mohamed  ben Abdallah

L’arche de la plage Sidi mohamed ben Abdallah

C’est une très jolie plage à Mirleft avec un parking et un restaurant en terrasse face à la mer. Une mosquée et un petit mausolée blanc avec un bâtiment bleu. Un rocher pointu avec une arche sépare la plage en deux parties. Pour passer sous l’arche il faut sauter de rocher en rocher ou entrer dans de grosses flaques. Des Italiens qui ont garé leur camping-car me montrent le chemin. Juché sur un piton : un cormoran.

Legzira  

l’arche de Legzira

Legzira est la plus belle plage de la côte entre Mirleft et Sidi Ifni avec ses arches de grès rouge, ses falaises et la très longue plage.

Le gardien voyant le macaron « handicapé » propose à Dominique des descendre sur la plage avec la voiture. La rampe a une inclinaison impressionnante on arrive dans l’étal du bijoutier et il faut manœuvre dans les tables . La Lodgy est vraiment grosse et peu maniable ; on remonte au parking à l’aplomb de la plage.

Des restaurants ont installé leurs tables sur le sable. Les prix sont modiques : repas complet entrée salades + poisson, frites et orange à la cannelle pour 80 Dirhams (8€)  Par chance, c’est marée basse et des rochers sont découverts. Des hommes s’y affairent avec des seaux. Ils ne pêchent pas mais préparent les poissons qui seront servis dans les restaurants.

Passée la grande arche la plage semble s’étendre à l’infini. Il n’y a plus personne. Je rebrousse chemin assez vite, si la marée monte je serai acculée à la falaise et ne pourrai plus revenir sous l’arche.

Nous n’avons pas emporté de pique-nique et pensions acheter des bricoles en route. C’est vendredi et l’heure de la prière. Tout est fermé. On se contentera d’une orange et des vache-qui-rit subtilisés au petit déjeuner.

plage Ftaïssa

Le parking est vide. On descend un escalier pour arriver à une très belle plage sauvage. Seules occupants : les pêcheurs qui ont planté de très longues cannes sur des supports de parasols. Je reconnais le 4×4 de l’Hôtel Aftas Trip. le pêcheur est le patron de l’hôtel. 

Emplettes à Mirleft

Oranges, bananes, un avocat pour le midi et un  pack d’eau minérale.

Le fort de Mirleft

Nous faisons une virée dans la campagne pour photographier le fort et la ville vue d’en haut. Cette tour et son arche n’ont rien de médiéval. C’est un fort construit par les Français pour surveiller la frontière avec le Sahara espagnol. Cette frontière se trouvait à l’emplacement de la plage de Sidi Ben Abdallah. Nous partons dans la campagne mais la meilleure photo sera prise de la piste qui mène à l’hôtel des 3 chameaux à mi-pente.

Vendredi soir c’est couscous !

Les légumes, courgettes, carottes, aubergines décorent le cône de semoule. Sa viande est cachée sous la sauce d’oignons confits, raisins secs et pois chiches. Les carottes sont très sucrées, c’est leur variété qui est sucrée, le chou est fondant. Pour terminer, la coupe de salade de fruit est décoré d’une fraise fraîche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vol Transavia Orly/Agadir et Arrivée à Mirleft

8 JOURS AU SOLEIL DU SUD MAROCAIN

Mirleft Aftas trip : Océan chambre avec vue

Vol calamiteux. Deux horribles pies jacassent pendant les  3h 40 de vol. Des jeunes juifs religieux habillés de noir occupent le couloir allant d’un rang à l’autre. Nous apprendrons par Internet qu’ils se rendent à une sorte de pèlerinage à la hiloula du rabbin ben David près de Taroudant.  Impossible de se déplacer pour se dégourdir les jambes. Pour couronner le tout, l’équipage est très désagréable.

A l’arrivée à Agadir, grand soleil. Après des semaines, même des mois pluvieux c’est un émerveillement.

A l’aéroport, c’est la course. Acheter des  cartes SIM marocaines. Les hôtesses de la compagnie INWI sont de véritables prestidigitatrices. A la banque, c’est la catastrophe. J’ai les deux cartes VISA mais seulement mon passeport. Je donne une carte au hasard et mon passeport. Code ! je tape le mien, une fois, refusé. Deux fois, refusé encore ! Et sans vérifier la carte puisque c’est le caissier qui l’a. La carte de Dominique sera bloquée pendant tout le voyage !

Le loueur de voiture recommandé par l’hôtel Aftas Trip nous attend avec un panneau. Il a garé la voiture au dépose-minute. Pour établir le contrat, il nous conduit sur le parking de la station-service. Deux gendarmes l’arrêtent alors qu’il a en main le permis de Dominique et son passeport. Nous attendons de longues minutes angoissantes. Pour quel motif l’arrêtent-ils ? Est-ce un véritable loueur ?  Après un long moment, il revient et gare la voiture sur le très grand parking. Confirmation : la carte bleue est bien bloquée. Photo au smartphone du permis et du passeport. Notre voiture est une Dacia Lodgy, grosse voiture très haute. Sur piste, ce sera un avantage. Nous découvrirons que tous les « grands taxis » sont du même modèle.

L’aéroport se trouve au sud-ouest d’Agadir. Nous ne le visiterons donc pas. La très fréquentée N1  longe la côte Atlantique jusqu’à Dakhla et Layoun. Empruntée par les camions. Traversée du Souss :  serres poussiéreuses, usines à tomates. Hangars à camions. D’énormes panneaux vantent les pesticides, fongicides et les produits spécifiques contre les maladies des tomates. Loin du bio !

Réserve Naturelle Souss-Massa

Après avoir acheté oranges et bananes, nous fixons l’objectif à Googlemaps : la Réserve naturelle du Souss-Massa. J’ai prévu les jumelles exprès pour cette étape. L’an passé, le guide m’avait montré l’aigle pêcheur, des ibis et des spatules. Seule, je reconnais un héron, une aigrette, un courlis et des goélands.

Nous étions passées par une petite route parallèle à la côte évitant Tiznit et aboutissant à Aglou. Dans un village, nous nous égarons et nous retrouvons sur la route nationale avant Tiznit. Nous avons rallongé la route d’au moins 40 km. Dominique a peur d’arriver à la nuit. Le soleil se couche à 18h45 dans le sud marocain, pas de problème. Nous aurions mieux fait de penser au carburant. Selon le loueur, nous disposions de 230 km d’autonomie. Il aurait fallu faire le plein sur la grande route. Dans la montagne, après Tiznit, pas une station-service. Un bip prévient. A un col, le voyant s’allume. Il reste 26 km et nous sommes au bord de la panne sèche. Enfin arrivons à Aftas Trip. Nous avons la chambre Océan que nous convoitions avec le balcon vue sur mer pour le coucher du soleil.

Il y a une station-service dans le centre de Mirleft.

Plage Imin Turga

La plage, au soleil : eau tiède !

Menu du dîner:

Salades marocaines variées (tomates, poivrons, betterave, pommes de terre) en entrée. On nous sert les filets sans arêtes (service grand classe) d’un magnifique mérou-badèche cuit avec des tomates, des oignons et des citrons en rondelles, farci avec des vermicelles, calmars et crevettes. La chair du poisson est fondante, un peu fade mais relevée par les accompagnements. La Badèche Epinephelus costae est un poisson carnivore présent dans l’Atlantique jusqu’au Cap Vert.

Mérou Badèche

Pour finir : mousse au chocolat maison délicieuse.

 

 

Tout le Bruit du Guéliz – Ruben Barrouk

LIRE POUR LE MAROC/ RENTREE LITTERAIRE 2024

 

Ruben Barrouk raconte le voyage qu’il a fait avec sa mère à Marrakech en visite chez sa grand-mère Paulette qui vit seule au Guéliz. La vieille dame  s’est plaint auprès de ses enfants d’entendre un bruit qui perturbe sa vie quotidienne.  Des voisins sont-ils bruyants? Paulette souffre-t-elle d’acouphènes? Ils vont résoudre cette énigme. 

Et, bien sûr, ils n’entendent rien!

Ils vont partir pour un pèlerinage sur les traces des Juifs de Marrakech, au Mellah, au cimetière, et sur les tombeaux de Saints Juifs.

Ce  récit est très simple, très beau, nostalgique et tendre. Traditions et souvenirs qui se mêlent. Les Juifs sont partis mais ils ne sont pas oubliés. La Grand-mère, la mère et l’auteur vont rencontrer des musulmans qui gardent précieusement les traces, les tombes.

Et si ce bruit était le silence assourdissant des absents ?