Sidi Kaouki

PLAGES DE L’ATLANTIQUE – ANTIATLAS

Reflets sur la palge

Sidi Kaouki est une plage sauvage immense au sud d’Essaouira et un spot de surf. On quitte la route d’Agadir à Ghazoua (gros bourg avec des immeubles blancs, un grand supermarché et un établissement universitaire). La route traverse la colline boisée d’arganiers (pas forcément en bon état) puis une forêt de thuyas (tris aticuta). On fabrique avec les racines de thuyas toutes sortes d’objets en bois d petite taille : coffres plateaux, sculptures…Ces arbres, de petite envergure, sont très ramifiés à la base. Leur écorce grisâtre ne laisse pas devine le bois rouge aux nœuds décoratifs. Entre arbres et arbustes ils ressemblent à de gros genévriers. Très prisés en ébénisterie, très convoités, très précieux, surexploités, ils sont aussi menacés par la sécheresse et les incendies. Je remarque également des pistachiers lentisques.

Un parking payant se trouve au bout de la route à l’entrée de la plage. Squatté par de nombreux camping-cars qui sont installés parallèlement à la plage masquant sans vergogne la vue sur mer.

Un quartier de paillottes, petits restaurants de poissons grillés, pizzerias proposent des menus à des prix imbattables (sardines entre 25 et 30 dh). Des toilettes à 2dh mais il faut emporter un petit seau.

Sur la plage, les parasols en paille ressemblent à des sombreros et des lits de plage.

Marée basse, sandales à la main, parka zippée, il fait très frais. Je parcours toute la plage jusqu’au marabout (tombeau d’un saint miraculeux dans les cas de stérilité féminine). La plage est très plate, le sable très fin. Une large surface est recouverte d’un film d’eau qui reflète les nuages – spectacle mouvant et fascinant. Les chiens sont plus nombreux que les humains et souvent de grand gabarit, Ils semblent errants et menaçants mais la plupart ont un maître qui les rappelle à distance. Dromadaires et chevaux sont à la disposition des touristes ainsi que des quads qui m’énervent prodigieusement pour le vacarme.

Sidi Kaouki mausolée

Des pêcheurs viennent vérifier les filets couchés à travers l’estran et attachés à un câble en plastique orange ou vert. Parfois une bouteille en plastique sert de flotteur. Vers l’extrémité de la plage, les surfeurs ont trouvé de meilleures vagues. Après une heure de marche je parviens au marabout percé sur un éperon rocheux. Le dôme est accompagné d’une construction bizarre. Au pied de la petite falaise, des rochers verdis par les algues gardent l’accès du cap. Je n’ose pas m’approcher, cela parait glissant.

Au retour la mer est montée, les filets des pêcheurs sont immergés. Le ciel s’est dégagé. Il fait très bon. Dominique, au parking, n’a pas apprécié la compagnie des « surfeurs » et des campeurs mal élevés si ce n’est drogués. Nous reprenons la route dans les arganiers pour une agréable balade en voiture. Au retour, les constructions en parpainf de « villas-bungalows-bunkers » me laissent dubitative, la sauvage Sidi Kaouki héritière de Diabat la hippie, deviendrait-elle une station balnéaire comme les autres. Ces bâtiments en voie d’érection à la limite de la plage connaîtront-ils le sort du Signal de Soulac ? la dune est mince recouverte seulement de quelques épineux.

la Mouettte et les dromadaires

Nos hôtes de Tamayourt nous ont conseillé le restaurant « la Mouette et les Dromadaires » à l’écart de la station, accessible uniquement par une piste dans les thuyas. C’est un établissement classieux, chaises laquées blanches dans une courette dallée, petits salons bas, côté mer, et une tente berbère. Prix à l’unisson ; pas de sardines, des planchas (150dh la moins chère) des plats originaux. Pour nous ce sera aïoli d’espadon et feuilleté d’aubergines et chèvre.  Espadon très tendre cuit à la vapeur, légumes bouillis un peu fades, le « feuilleté » n’a pas de pâte : c’est un un empilement de tranches d’aubergine grillée et de fromage de chèvre aux herbes saupoudrées de sésame. Pour dessert des pâtisseries sablées aux amandes sous diverses formes. Pendant le repas, nous sommes distraites par l’arrivée de deux beaux chevaux, un blanc et un alezan et d’une caravane de dromadaires, enfin d’un troupeau de moutons.

 

 

 

Parcours immobile – Edmond Amran El Maleh

LIRE POUR LE MAROC

le Mellah d’Essaouira

« Le dernier juif d’Asilah. Plus aucun juif ne mourra dans cette blancheur. Plus aucun ne naîtra dans la gloire de cette lumière. Nahon ! En lui s’est accompli un destin. D’autres peut-être sont morts en cette ville après lui, mais leur mort a été dérobée à cette terre de leur naissance. Enterrés ailleurs pour ne pas dire qu’ils avaient vécu là. »[…]
Une communauté est morte. La communauté juive zaïlachie. »

C’est avec une immense nostalgie que j’ai cherché ce qui reste du Mellah d’Essaouira. 

Le Mellah est vide mais un peu plus loin, dans le cimetière juif derrière Bab Doukkala, Edmond Amran El Maleh repose depuis 2011. J’ai lu Mille ans et un jour en une soirée d’un souffle, une illumination, Mille ans et un jours, compte la Communauté juive marocaine qui s’est évaporée, partie en Israël et en France… et je cherche chaque fois ces absents avec émotion. Parfois, je les trouve dans les endroits les plus improbables comme à Ifrane-Atlas – Sahir où leur présence est attestée depuis plus de 2000 ans, ou pendant la cérémonie du thé près de Tafraout dans la maison berbère où on cite les pratiques de purification juives de la nourriture, restées vivaces chez ces berbères musulmans. 

Portes du Mellah

J’ai cherché d’autres livres d’Edmond Amran El Maleh. le Café Zirek est indisponible. Celui qui l’a dans sa bibliothèque pourrait-il se faire connaître? Mais j’ai trouvé l’édition numérique de Parcours Immobile. 

« Un commencement de roman comme un début de bronchite : naissance d’un jeune homme sage qui rêvait de devenir éleveur de mots. Dévoré par ses mots. Dérives vers de glorieux royaumes. »

Roman ou biographie? Ecriture circulaire – guilgoul – qui met en scène un Juif tantôt Yeshuua, Josua ou Aïssa, natif de Safi comme l’auteur, habitant Essaouira ou Asilah, villes atlantiques, villes blanches. Fils de commerçants juifs, amoureux des mots

« ce cahier c’était un commencement de journal c’était son ranch où il élevait les mots une idée qui lui était peut-être venue de la lecture de Mallarmé, Mallarmé était écrivain mais lui était éleveur : il s’enchantait de ces bêtes superbes qu’il avait nourries choyées soignées des mois des années dans le plus grand secret il pouvait les voir comme un vaste troupeau dont il était le maître »

Enfant rêveur, asthmatique . Josua devient Aïssah, révolutionnaire professionnel,  d’abord en Espagne proche, antifranquiste, dans les années 30, puis communiste, permanent et clandestin quand le Protectorat Français sous la directive d’Auguste Juin prend des mesures violente pour réprimer les velléités d’indépendance des communistes marocains.

« Quand Rachid Houmrani lui avait dit « le parti va demander l’indépendance » Aïssa trouvait là la simple
confirmation de ce qui travaillait l’intérieur du parti comme une fièvre depuis des mois quelque chose comme les douleurs de l’enfantement. »

Et dans son style circulaire, l’auteur joue avec les mots d’ordre du temps stalinien, et fait maintes variations sur « le pain et les roses« 

Soixante-dixième anniversaire du camarade Staline « A ta santé, camarade » Picasso un verre à la main, à
l’ombre de la colombe, célébrait l’événement et les deux bicyclettes d’Aragon aussi dans l’éclat du dialogue des
deux guidons. Soixante-dixième

Clandestinité, mais aussi autocritique, « Le bon Mentor et le petit parti marqué à sa naissance par une mauvaise étoile »

j’ai un peu ramé dans les subtilités du Bureau Politique, mots d’ordres de Paris, oude plus loin…Budapest.. duplicité des messages, c’est loin tout cela. L’histoire m’a un peu échappé.

« Du haut de cette grande terrasse de la villa où se tenait l’Ecole, il regardait la mer avec fascination avec cet
envoûtement qui ne le quittera jamis : Ulysse de Joyce une vie commence s’ouvre sur la mer tout en haut d’une
maison on y accédait par un escalier en bois à ciel ouvert le café est installé sur la terrasse face à la mer des nattes par terre quelques petits tabourets. Il y allait tout gosse avec Hassan qui lui servait de gouvernante en quelque sorte, il y allait peut-être en cachette de ses parents un verre de thé et un peu de poisson frit encore tout chaud il en gardera toujours le goût, le goût aussi de ces silences accordés »

En revanche, l’évocation d’Ulysse, celui de Joyce, bien sûr…les sardines d’Essaouira ou de Safi m’ont enchantée. Poésie de cette vie perdue…

Et toujours la fidélité :

Josua n’avait jamais caché qu’il était juif, à l’intérieur comme à l’extérieur du parti c’était chose connue, il était un juif libre de dire qu’il l’était, de se dire qu’il pouvait ne plus l’être s’il le voulait. Libre parce qu’enfin il avait effacé il s’était affranchi libéré de la honte d’être juif, de la honte et de la peur d’accompagner sa grand-mère dans la rue parce qu’elle avait un foulard « sbinia »

 

Une journée à Essaouira

PLAGES ATLANTIQUES ET ANTI-ATLAS

Petit déjeuner idéal au soleil sur la terrasse : crêpes feuilletées repliées en carré, deux beignets, jus d’orange frais, omelette, salade de fruits, mile et confiture. Tellement abondant qu’il faudra sacrifier les sardines de midi.

Où vont donc ces enfants qui marchent sagement sur la route ?

A la plage où se déroulent des matches de foot sur les terrains dessinés sur le sable mouillé. Ils arborent dossards, chaussettes et chaussures de foot à crampons, pas tous, certains sont pieds nus. Est-ce un tournoi exceptionnel ou l’entrainement hebdomadaire ? Partout, on vient le dimanche à la plage en famille. Avec les touristes, l’été cela fait beaucoup de monde. A la mi-décembre l’affluence reste raisonnable et la plage est immense.

Le dimanche n’est pas le jour idéal pour aller au distributeur de billets. Le premier au logo de la BNP est en panne.  Le second est récalcitrant, son écran tactile peu sensible, finalement apparait le montant du retrait et la commission de la banque. Ma carte sort (soulagement) mais pas les billets ni le reçu. Il faudra surveiller sur l’appli du téléphone si le compte est débité. Comme je n’ai toujours pas d’argent je renouvelle l’opération à la Société Générale : avec succès. Les retraits max sont de 2000 DH (200€) comme il faut presque tout payer en espèces, les retraits seront fréquents.

Le port d’Essaouira est très actif. Le plus renommé du Maroc selon Wikipédia. Le port historique est gardé par un petit fort carré construit sur une belle digue de pierre de taille. Dans la petite rade quelques barques bleues. 50 Dh pour la visite de la Skala du port, un peu cher !

Je passe une petite porte dans le grillage, arrive à la criée puis aux quais où de nombreux bateaux de pêche sont amarrés. Filets et caisses sont entassés. Parmi les poissons je vois des murènes jaune et noires, un petit requin. Un homme fait de petites pyramides avec ses sardines puis disperse du gros sel. Je retourne à la ville par une belle arche de pierre : Bab el Marsa au fronton encadré par deux colonnes.

Médina

Une porte du Mellah

J’avais été lassée par les boutiques pour touristes avec leur marchandises standardisées près de l’entrée de la médina. Je dépasse le Bastion et poursuis vers le nord en direction du Mellah. En chemin, j’achète l’huile d’argan que Guy no. Des plaques commémoratives en hébreu honorent les Juifs importants de la communauté. us a demandée et entre dans la belle boutique de bois de thuya où nous avions acheté un coffret autrefois. Le bois de thuya si finement poli, avec ses nœuds, sa brillance naturelle, me plait énormément. Il règne dans le magasin un parfum spécial qui m’enchante.

Mellah

Portes du Mellah

On reconnait les maisons du Mellah à leurs fenêtres qui donnent sur la rue alors que les maisons musulmanes ont des murs aveugles. Au-dessus d’une très belle porte au linteau sculpté, une étoile de David, en-dessous, des bouteilles vides, grandeur et décadence. Plus loin, la synagogue me confirme que j’ai atteint mon but de promenade. Une dame passe la serpillière, je n’ose pas imprimer de traces sur le carreau humide et n’entre pas. Je le regrette. De l’autre côté de la rue, il ne reste plus qu’une palissade qui cache les ruines des maisons. On y a fait une exposition des photographies anciennes noir et blanc ou sépia, agrandies montrant les habitants autrefois. En face c’est à peine mieux, tout s’écroule sauf un bâtiment rénové qui était l’Ecole Talmudique. Un centre social s’y installe. Dans la cour, le puits a un couvercle avec une étoile de David. L’homme qui me fait visiter me montre les listes des élèves des dernières promotions, la plus récente date de 1963 « partis en Israël » comment-t-il. Derrière Bab Doukala se trouvent les cimetières juifs et chrétiens. L’écrivain Edmond Amran El Maleh dont j’avais beaucoup aimé Mille ans un jour y repose depuis 2011. Il faudrait que je relise ce livre et que je trouve le Café Zirek (indisponible) mais je viens de télécharger Parcours immobile qui commence précisément dans ce cimetière marin. Nostalgie.

Commerce populaire

Retour de Bab Doukala par la grande rue qui coupe en deux la ville close tout d’abord occupée par des commerces destinés aux habitants de la ville : vêtements, droguerie, légumes et fruits frais . Elle traverse le Souk Jedid , marché qui s’organise en deux patios, l’un d’eux avec les poissons et les épices, le second symétrique.

Après le souk, les boutiques pour touristes dominent. J’y vois des tote-bags brodés pour Gaza aux couleurs de la Palestine, logique.

Histoire

Le Centre d’Interprétation du Patrimoine d’Essaouira a ouvert le 11 novembre 2023, il est donc tout neuf et l’accueil y est enthousiaste. Beaucoup d’écrans, aucun objet authentique, de très mignonnes maquettes des bâtiments historiques. Au sol, sur le carrelage, un plan de la ville close pour situer les maquettes. Aux murs une frise chronologique trilingue raconte l’histoire d’Essaouira à partir de la Préhistoire.

  • On a retrouvé des preuves de l’occupation humaine il y a 150.000 ans à la grotte de Bizmaouran.
  • VIIème siècle av. JC ; commerce punique (lampes et épigraphie sémitique), industrie du fer et du cuivre.
  • Ier siècle Juba II (30 av C – 23 après JC°,  roi de Numidie puis de Maurétanie fait du site des Îles Purpuraires le siège du développement d’une industrie des tables monorphes et de la pourpre à partir du Murex qu’on trouve sur ces îles.
  • IIème et IIIème siècle après JC Essaouira est le centre d’un commerce florissant comme Tanger et Volubilis.
  • 1371 -1375 le château de Mogador est documenté sur des cartes pisanes.
  • 1506 Diogo d’Azambuja (navigateur portugais au service du Roi Manuel fortifie Mogador et Safi avant d’arriver au Ghana pour le commerce de l’or. Ce dernier construisit un château sur la Petite Île
  • 1577 Francis Drake eut pour mission de faire de Mogador une colonie britannique
  • 1627 le Sultan Saadien  Abdel Malik envoie 300 captifs pour travailler aux fortifications du Château de Mogador qui devient la casbah Saadienne
  • 1760 le Sultan Sidi Mohamed entreprend la construction d’un port royal – 1765 fondation de la ville
  • 1780 La ville de Mogador – cosmopolite – se trouve sur les itinéraires reliant Gibraltar, Cadix, Marseille et Tombouctou
  • 1807 fondation du Mellah sur ordre du Sultan Moulay Slimane suite à la croissance de la population juive installée dès la création de la ville, grâce à l’intervention du riche anglais Moses Montefiore.
  • 1860 Casbah Jdida
  • 1872 premier vapeur le Souira relie Marseille chargé de sacs d’amandes et d’olives

Après avoir recopié l’histoire d’Essaouira j’ai lu avec attention les écrans. Je n’aime pas beaucoup ces présentations, très séduisantes sur le moment mais éphémères dans ma mémoire, un écran en chassant un autre.

Promenade sur la plage

 

Comme le petit déjeuner était très copieux et qu’un couscous nous attend au dîner, nous avons sauté le déjeuner et je suis repartie, après une courte pause, arpenter le sable de la belle plage. La mer est montée et a effacé les terrains de foot, les enfants sont repartis à la maison. La promenade est très tranquille. Dans l’eau, un père donne un cours de surf à son gamin. Un peu plus loin, une femme en peignoir, attend son mari. De rares piétons marchent. Des chevaux galopent. Ils sont magnifiques. Certains sont libres, d’autres chevauchés par des cavaliers, me font penser à la fantasia de la fresque. Les dromadaires, menés par le chamelier à pied, sont montés par des séniors européens, un peu ridicules, ressemblant aux enfants sur les ânes de La Muette ou du Luxembourg.

Au bout d’une petite heure j’atteins la flèche de sable terminant la baie. Il est temps de retourner à la voiture.

Tamayourt

La Piscine de Tamayourt est toujours aussi accueillante, j’enchaîne les longueurs.

 Coucher du soleil splendide qui irradie derrière le petit arganier.

Le couscous est dressé dans un plat à tagine. La semoule est cachée sous les légumes : choux, carottes, navets, courgettes, courge, pois chiches. Le poulet est recouvert d’une sauce sucrée d’oignons confits et raisins secs. A part, dans des coupelles une dose supplémentaire de sauce, et de la harissa verte au zest de citron. Tout est succulent. Je me sers avec parcimonie de la harissa puis me ressert, surprise par la relative douceur du piment, de la finesse du goût et de la subtilité.

Maryam et son mari Corente nous accompagnent. Conversation sur le thème des gastronomies variées en voyage.

Notre gîte près d’Essaouira : Riad Tamayourt

PLAGES ATLANTIQUES – ANTIATLAS

Pour arriver au Riad Tamayourt , emprunter la Route d’Agadir. Après le pont, au deuxième tournant suivre la piste indiquée par la pancarte sur 700 m.

La maison d’hôtes est située sur une colline rocailleuse dominant la mer. Une maison blanche aux volets bleus est construite autour d’un patio planté d’une végétation luxuriante. Chaque chambre est meublée d’objets anciens provenant d’un brocanteur. Lits et tables en beau bois marqueté. Le travail du bois de thuya est une spécialité d’Essaouira. Chambre et salle de bains sont carrelés dans un camaïeu de bleu avec des zelliges et des carreaux mats à motifs géométriques. Les tableaux sont l’œuvre de Corente, notre hôte. Des photos anciennes complètent la décoration (portrait de Fidel Castro en Net B).

Devant la maison, la terrasse est pavée de galets noirs et blancs aux motifs arrondis autour des massifs fleuris : jaune du Senna bicapsularis, accompagné d’un hibiscus rouge et de petites plantes grasses épineuses Aloe brevifolia. Un autre massif rassemble autour d’un faux poivrier Schinus molle des aloès en fleur Aloe arborescens. Je me régale d’identifier genre et espèces de plantes avec Plantnet sur mon téléphone.

Sur une estrade, la plus jolie des piscines bleu nuit, transparente et chauffée à 30°.  4 palmiers Wellingtonia sont alignés, en face deux beaux agaves. A l’arrière, sur du gravier une barque de pêche sciée en deux.

L’accueil est chaleureux : thé à la menthe avec gâteaux secs en forme d’étoiles.

17h30, je me précipite pour un bain au 16 décembre. A la sortie, il vaut mieux se couvrir.

Rachida a accepté de nous cuisiner le dîner, même commandé sur le tard. Soupe orange : carottes courgettes pommes de terre. Tagine de poulet citron confit et olives maison. Le citron confit est détaillé en fines lamelles, accompagné d’un riz au grain très très long. Mousse au chocolat pour finir.

Rachida comme une influenceuse, m’enverra sur Whatsapp une vidéo de la préparation de la mousse, j’aurais aimé celle du tagine mais elle m’a montré les épices et les ingrédients:

Pour le tagine :

Epices :sel, poivre, gingembre, curcuma, Ras el Hanout, et dattes séchées

Coriandre fraîche, 2 oignons hachés, ½ citron confit, ½ citron vert, olives, poulet

2 cuillers à soupe d’huile de cuisine, 2 cuillers à soupe d’huile d’olive

1 grand verre d’eau

Faire mariner

Au gaz, 1L d’eau pour cuire le poulet

Faire réduire au four

 

Notre hôtesse, Maryam nous tient compagnie. Soirée très agréable.

 

la route de Marrakech à Essaouira, première visite

PLAGES DE L’ATLANTIQUE – ANTI-ATLAS

La route longe l’oued Issil puis bifurque dans la campagne. Evitant l’autoroute nous préférons la N8, route d’Agadir, le plus souvent à 2 voies. Il y a peu de circulation mais des radars et des barrages de la police de la route à l‘entrée de chaque ville ou village.

Autour de Marrakech, le paysage est difficile à interpréter : des espaces vides, désertiques alternent avec des oliveraies ou des vergers d’agrumes. La sécheresse est criante de nombreux vieux oliviers sont morts, desséchés. A proximité d’autres vergers prospèrent : de fins tuyaux de l’irrigation goutte à goutte courent sur le sol. Certains oliviers ont-ils été abandonnés, l’irrigation arrêtées, ou poussaient-ils sans irrigation autrefois ? Est-ce la conséquence du changement climatique ou de l’exode rural ? Même les haies d’eucalyptus ou de cyprès sont sèches. Spectacle attristant. A côté, des cultures maraîchères, irriguées sont bien vertes. Dans les champs, des femmes coiffées de grands chapeaux de paille cueillent les pois et les fèves.

Les villages sont rares. De temps en temps, de gros bâtiments de béton concentrent les habitants. Grosses cités scolaires, garages ou rangées de boutiques et d’ateliers sous de tristes arcades rudimentaires. Garées devant des triporteurs, des motos, de nombreuses calèches avec des capotes grises poussiéreuses tirées par de petits chevaux très fringants.

On passe devant une cimenterie avec des antennes, aux allures de science-fiction : Heidelberg (anciennement Lafarge).

A l’ entrée de Chichaoua, une casbah moderne de ciment porte une fresque Street-art : une fantasia. C’est aussi à Chichaoua que la route d’Agadir prend la direction Sud-Ouest tandis que celle d’Essaouira continue vers l’Ouest.

Nous arrivons dans une campagne plantée d’arganiers. Des coopératives de femmes vendent aux touristes huile d’argan, miel et autres produits dérivés. Les arganiers sont de très beaux arbres très verts formant un parasol déployé au feuillage de petites feuilles coriaces vert foncé qui font le délice des chèvres qui se lèvent pour brouter. Nous quittons la route principale pour parcourir les collines tranquillement. Des bergers gardent leur troupeau de chèvres et quelques dromadaires. les photos sont payantes, mais nous donnons de bon cœur à ces hommes qui ne sont pas bien riches. Ravages de la sècheresse ici aussi : de nombreux arbres sont grisâtres, défeuillés.

Arrivée vers midi à Essaouira qu’on découvre d’un belvédère, ville blanche avec ses iles. Des dromadaires attendent les touristes pour d’autres photos payantes.

Sardines grillées au port

Le parking du port est bien complet. Les placiers font beaucoup d’efforts pour nous trouver la place la plus proche  possible des restaurants de sardines grillées. Comme la voiture est pleine, Dominique est peu encline à leur laisser les clés de la Citroën. Sur un très joli étal je choisis les poissons : six sardines, le serveur ajoute une poignée de crevettes roses et tout passe sur le grill. Nous aurions pu nous attabler aux longues tables bleues. J’emporte une assiette des couverts une baguette fraiche, des serviettes et du citron. Le serveur qui m’accompagne avise le carton ondulé cadeau du parking de l’Hôtel de Ville de Marrakech destiné à faire un pare-soleil. Le carton posé sur nos genoux se transforme en une table confortable. Les sardines sont délicieuses, très fraîches, les crevettes aussi. Ce repas fameux aura coûté 70 dh (10 de pourboire pour le service) à peine 7€ pour nous deux.

dans la médina

Essaouira ; bastion

Dominique a trouvé une place gratuite sur la corniche. Je pars dans la médina à la recherche de notre ancien gîte « la maison des escaliers » où nous avions passé trois jours en face du bastion. Jolie médina blanche et bleue égayée par tous les étals de chapeaux, babouches, tapis, céramiques, antiquités, cuirs et bois de thuya installés dans la rue. Je n’avais pas souvenance de tant de clinquant touristique. Alors, il avait beaucoup plu. La marchandise était rentrée dans les échoppes.

Essaouira paniers babouches

Je suis tentée par un échiquier en bois et j’ai besoin de remplacer le pouf qui tombe en loques. En une minute le pouf annoncé 500dh descend à 200, mais il ne plait pas. C’est une erreur de marchander un article qui ne fait pas vraiment envie. Je photographie les portes décorées d’entrelacs ciselés ou de zelliges. Il faudrait ôter les pendillocheries et les enseignes contemporaines snobinardes des restaurants ou salon de bien-être. J’entre plus avant dans les ruelles où la vie des habitants s’est retirée. Je me sens intruse quand j’arrive dans une cuisine.

Une belle exposition de photographie est installée sur la terrasse des remparts, justement sur le thème des terrasses et de l’intimité de femmes.

Belle promenade sur la corniche.

Les jardins de Marrakech

 PLAGES DE L’ATLANTIQUE, ANTI-ATLAS

Le muezzin chante à 6h50 ; la nuit est étoilée. Je regarde le jour se lever entre les troncs des palmiers. Le soleil paraît à 8h24 . Réveil en douceur, je continue le livre de Samira El Ayachi.

La Ménara

Après notre équipée en voiture hier, dans la médina, nous choisissons une promenade plus tranquille et plus agréable pour Dominique : le jardin et le bassin de La Menara. Nous l’avions visité autrefois un dimanche. Les familles marocaines y étaient installées pour un pique-nique dominical. Ce matin, vers 10 heures c’est beaucoup plus tranquille. Quelques promeneurs seulement, des couples, des jeunes gens en bandes filles d’un côté garçons de l’autre arpentent les bords du bassin. Dans l’eau trouble les poissons ne se remarquent que quand ils sautent. La lumière éblouissante du matin ne met pas en valeur le site : les sommets, enneigés sur les photos, sont noyés dans la brume et le pavillon est dans l’ombre. Préférer la fin de l’après-midi !

Construit en 1157 du temps des Almohades par le calife Abd- Al- Mumin qui a également commandé la construction de la Koutoubia, le bassin 200mx150, était destiné à irriguer le jardin d’olivier 88 ha. Il a également servi de bassin d’entraînement aux soldats de l’armée almohade pour traverser la Méditerranée. L’eau provient de la nappe phréatique à travers le système de khettaras  installé au XIIème siècle par les Almoravides.

Le pavillon signalé par les Saadiens en 1579 est doté d’un belvédère. Des pavillons de même style XVIIIème siècle ont été construits à Fès et à Meknès.

Je rentre en traversant l’oliveraie. Les vieux oliviers ont subi une taille sévère. Des branches épaisses comme des troncs ont été coupés à la tronçonneuse. Je suis étonnée de ne pas voir d’olives. Les a-t-on déjà récoltées ou les arbres n’ont-ils rien donné ?

Avec la Koutoubia pour cap, nous nous dirigeons vers le centre de Marrakech. Des fontaines jaillissantes et des jardins nous accueillent. Dominique trouve une place de parking devant l’Hôtel de Ville et je pars pour une heure de promenade à pied pour des photos de la Koutoubia et une incursion dans la Médina. Je m’attarde dans le Cyber-Park Moulay Abdeslam. Le Musée des télécoms ne m’attire pas plus que cela mais les vieux arbres, certains plantés au XVIIIème siècle sont parfaitement mis en valeur, les allées ratissées avec soin, les essences étiquetées comme dans un arboretum. Certains topiaires sont surprenants. Les panneaux explicatifs et des bornes multimédias sont conçus pour une sensibilisation au développement durable. Evidemment, je ne fais que passer mais je regretterai ultérieurement de ne pas m’être mieux renseignée sur les pratiques agricoles marocaines qui ont des tradition d’irrigation séculaires.

Toujours avec la Koutoubia pour cap, je découvre les rangées de piliers, ruines de l’ancienne mosquée. Des étais de bois soutiennent le mur et le haut du minaret est tout entortillé. Conséquences du séisme de septembre 2023.

Les jardins de la Koutoubia ont des bassins comme ceux de l’Alhambra de Grenade. Je me promène avec grand plaisir dans ces jardins verts et bien entretenus. A notre premier séjour, nous logions tout près et j’avais le souvenir d’un square tout poussiéreux. A nos passages suivants, nous logions à l’intérieur de la médina et étions restées dans l’entrelac des ruelles. Jamais, je n’avais imaginé cette verdure. Pourtant en regardant les plans de la ville, les espaces verts occupent une place considérable.

Jardin Majorelle

Jardin Art Déco, graphique et égayé du bleu Majorelle, c’est un passage obligé, un paradis moderne finalement bien dans l’esprit de la ville. Nous tournons en voiture autour du jardin et du Musée Yves Saint Laurent. Nous ne sommes pas seules, il y a foule. Plutôt que de faire la queue, nous retournons dans notre palmeraie moins sophistiquée mais bien plus calme.

C’est donc une visite bien différente des précédentes. Evitant la médina intramuros, nous tournons en voiture dans le Guéliz et les quartiers modernes.

En face du Carrefour-Contact, le grand restaurant propose des plats à emporter. Je commande un tagine-keftas . Le tagine-kefta est servi dans une barquette aluminium. Les boulettes de viande minuscules sont figées dans une omelette et dans la sauce tomate. C’est très bon mais les chats ont été alertés par l’odeur. Six sont installés autour de nous. Un tout jeune tigré est particulièrement effronté. Il grimpe sur ma chaise. Les autres sont plus placides quoique insistants.

Je passe l’après midi tranquille dans cette palmeraie fleurie finalement très étendue le long de l’oued. Certaines villas très grandes ont des piscines privées. Porsche et Mercédès-Benz ne déparent pas.

Premier jour à la Palmeraie de Marrakech

 PLAGES DE L’ATLANTIQUE, ANTI-ATLAS

Vol AT 641 Royal Air Maroc

 6h50 – Orly dans la nuit. La brume cache l’Espagne. Le soleil se lève au petit jour au-dessus de Gibraltar. Je devine le Rocher, la côte africaine, Tanger. L’avion suit la côte atlantique frangée d »une double rangée de vagues. Quittant l’océan, il survole la campagne avec énormément de plastique. Serres ou tunnels, à 11 000 m difficile de le distinguer. Le désert rouge et ocre. A l’approche de Marrakech, des vergers, oliviers et orangers en damier. Atterrissage 9h15, une journée pleine devant nous

Petites courses à l’aéroport :

distributeur automatique de billets pour avoir des dirhams

MarocTelecom. La Carte Sim est offerte. Les filles changent la puce d’un seul geste, introduisent la carte SFR dans une pochette, inscrivent le numéro de téléphone marocain et créditent 20 € pour 20 Gigas (il faut payer en euros, heureusement qu’il nous en reste). Miracle de la technologie, je récupère mes applications, Facebook, Booking.com où se trouvent les réservations. Le GPS fonctionne. Je peux appeler le loueur de voiture au numéro qu’il m’a indiqué. Je n’ai pas fait attention que la nouvelle carte Sim a un nouveau code PIN. Je ne m’en apercevrai qu’au cours de l’après-midi quand par une fausse manœuvre j’éteins le téléphone. Plus de téléphone, plus de répertoire, plus de réservations surtout celles que j’ai faites sans Booking.com, par téléphone. Après deux fausse manœuvres, alors qu’il ne me restera plus qu’une dernière chance, j’ouvre la pochette et découvre le nouveau code PIN. Soulagement !

La location de la voiture est plus délicate. Addcar réservé à la suite de la réservation du billet d’avion sur le site de la RAM, n’est pas une compagnie internationalement connue comme Hertz, Avis ou Budget. Elle ne dispose d’aucun bureau permanent à l’aéroport ou sur les parkings. Dans une voiture ordinaire garée à côté de la sortie du parking l’employé dispose d’un téléphone portable, un terminal de Carte Bleue de formulaires papier qu’il remplit manuscritement avec du papier carbone comme au siècle dernier. Comme la location de la voiture a été payée d’avance, il faut faire confiance. Nous avions réservé une Fiat 500 ou une C1 (catégorie A). La voiture qu’on nous prête est une Citroën-Elysée, grosse Citroën marocaine « la Citroën des pays émergents partageant la même base que la Peugeot 208 » selon Internet. 51.000 km au compteur, blanche un peu égratignée de partout. L’employé insiste pour qu’on prenne une assurance supplémentaire avec une caution minorée. Généralement, nous nous contentons de l’assurance de Visa 1er mais nous acceptons le supplément.

Googlemaps nous guide le long des Remparts puis de l’Oued Issil qu’on traverse . La première impression de la Palmeraie est mitigée. Elle se meurt.  Les arbres sont en mauvais état, troncs noircis, déplumés moribonds. Au sol, de la poussière sèche, quelques épines des déchets épars. Des chameaux lâchés-là pour le bonheur des touristes amateurs de méharées express.  Que peuvent- ils bien brouter ?

Notre palais à La Palmeraie

Derrière de très longs murs de terre, la végétation est luxuriante : hauts palmiers bien verts taillés et fournis, bougainvillées de toutes couleurs de l’orange au violet en passant par le rose fuchsia et le rouge. Nous avons réservé un studio dans un de ces condominiums fleuris et verdoyants. Nous passons sous une arche majestueuse gardée par un portier en uniforme noir qui lève la barrière et nous guide vers notre logement C4, appartement 5. La route dallée et sinueuse décrit des courbes contourne un groupe de palmier et les massifs fleuris. Les clés censées se trouver sous le paillasson n’y sont pas. J’appelle Nawfel : elles sont dans une boîte à clés, mais le code est erroné, heureusement une employée de ménage (tablier bleu et voile) nous dépanne.

L’appartement est très vaste : dans le salon un canapé profond devant un téléviseur à un écran plat très grand format, une cheminée en angle. Le sol dallé de marbre est bordé d’une élégante frise. Le plafond est en bois sculpté. Le carrelage de la salle d’eau est magnifique. Grand luxe !

De grandes baies s’ouvrent sur une pelouse verte plantée d’orangers, de citronniers, grenadiers avec un grand feuillu qui ressemble à un frêne avec des feuilles composées roussies par l’automne, un olivier. Une rangée de poteries peintes s’inspirant du jardin Majorelle complète le décor. Grand luxe !

Nous allons déchanter.

L’appartement n’est pas dans une résidence touristique de vacances comme nous l’imaginions. Ce sont des appartements privés pour des résidents fortunés. Rien n’est prévu pour des locations de courte durée. Pas de papier-toilette, ni de sacs poubelles. Encore moins de produits d’entretien ou d’épicerie courante. Il y a bien un four moderne et des plaques vitrocéramique mais l’unique casserole pourrait cuire deux œufs durs mais sûrement pas des pâtes ou de la soupe. Très peu de vaisselle, dépareillée perchée dans des tiroirs que seul un géant pourrait atteindre sans escabeau, pas même un tabouret. Seulement 4 chaises autour d’une table de jardin sur la terrasse – attachées avec une chaîne cadenassée.

Les gens qui occupent un si beau logement mangent sûrement au restaurant. Pourquoi pas nous ? Je pars en quête d’un restaurant (fermé). Les deux piscines, en revanche, sont bien remplies d’une eau claire irréprochable mais froide. Pas plus de supermarché, la superette de l’autre côté de la route est fermée. Le portier m’indique à 1.5 km Carrefour-Contact et en face, un beau restaurant.

Notre première visite sera donc Carrefour pour des bouteilles d’eau (à l’effigie d’un footballer Romain Saïss) des yaourts Danone, des oranges navel d’Agadir. Notre premier déjeuner dans la résidence de luxe sera bien frugal : un yaourt, une banane et une orange.  Heureusement nous avons apporté de France de la truite fumée.

Incursion dans la Médina

 

La Palmeraie se trouve à une dizaine de kilomètres de la Médina. Sur la route les petits taxis sont rares (inexistants). J’avais pensé rendre visite au Riad Jenaï voir les travaux que Yannick a fait après les dégâts du séisme de septembre. Dominique propose de m’emmener plus près. Nous entrons dans la médina en voiture par Bab Khemis et Dominique passe outre les avertissements des passants. Devant les souks il faut se garer, justement il y a des parkings dans les arrière-cours où les véhicules s’entassent sous la direction des placiers. Je laisse Dominique coincée dans la Citroën, règle le GPS en mode piéton. Le Riad Jenaï n’est qu’à 600 m. Je devrais arriver rapidement. Mais ce n’est pas simple. Rues, ruelles, couloirs sont beaucoup plus complexes que sur le plan à l’écran. Mademoiselle IA ânonne de sa voix synthétique des noms de rues impossible à identifier. Sans compter le tas de verdure (pour les ânes et chevaux) qu’il me faut contourner par la droite ou la gauche si bien que je perds le sens de l’orientation. Sans compter que, si jamais j’arrivais chez Yannick, je serais bien incapable de retrouver le parking caché. Je renonce à regrets, si près du but.

Comment retrouver le gîte maintenant que mon téléphone s’est bloqué ?  la localisation est sur le Whatsapp . Nous programmons Carrefour-contact de la Palmeraie sur le téléphone de Dominique et repassons au moins trois fois devant les mêmes dromadaires avant de reconnaître l’entrée monumentale du condominium.

Les soirées sont très fraîches en décembre, surtout dans un appartement inoccupé. Nous sortons les couvertures cachées roulées dans une armoire.

La malchance continue, l’électricité a sauté. Dans une heure, il fera nuit . Nawfel  ne répond pas à mes messages . En désespoir de cause, je retourne chez le portier très aimable qui appelle en arabe le « syndic ». Je découvre alors que Nawfel n’est pas le propriétaire de l’appartement mais le syndic de la copropriété. S’il gère des dizaines de villas notre cas est bien un souci mineur. Cela me vaut une belle promenade. J’ai 16000 pas au podomètre. Miracle Nawfel a répondu : il est « en réunion »  le disjoncteur est « dans le placard ». Lequel ? On finit bien par trouver.

Nous terminons la soirée devant France24. Ukraine, Gaza, Viktor Orban, rien que des bonnes nouvelles !

Dîner yaourts et bananes.

On se terre sous deux couvertures .  Je dévore Le Ventre des Hommes de Samira El Ayachi une autrice franco-marocaine entre Germinal et Zagora. J’ai lu Germinal le mois dernier, cela me va.