Au pied de la forteresse se trouve l’Esplanade, Spianada, ancien champ de manœuvre maintenant occupé par un parc, (et le parking) et même un terrain de cricket.

De l’autre côté de l’Esplanade se trouvent les arcades du Liston et en face des terrasses luxueuses de cafés chics. Ce Liston rappelle la période française de l’Île. Les troupes révolutionnaires de Bonaparte en 1797 bien accueillies et les corfiotes brûlèrent le Libro d’Oro, sur lequel les Vénitiens avaient consigné la liste des familles nobles de l’île, et planté des arbres de la Liberté. C’est ce qui a donné le nom de Liston aux Arcades dessinée par F ; de Lesseps sur le modèle de la rue de Rivoli lors de la deuxième occupation français en 1807.
A l’extrémité de l’Esplanade un magnifique Palais Saint Michel et Saint Georges a été construit par les Britanniques en 1819. Construit pour servir de résidence au Gouverneur Britannique pendant le Protectorat, il est devenu Palais Royal Grec,le Sénat des Iles Ioniennes et il est maintenant occupé par le Musée d’Art Asiatique.
Autre souvenir des anglais : le terrain de cricket qui est encore un sport pratiqué à Corfou.
Nous suivons une promenade du guide « Voir » partant de l’Esplanade, dans la Vieille Ville. Dans les petites rues, nous perdons rapidement l’itinéraire. Sur le Liston, les immeubles au dessus des arcades sont en belle pierre blanche et ont des balcons et de larges baies. Dans les petites rues on se croirait en Italie, maisons hautes, jaune pâle, volets verts, linge qui sèche à travers les ruelles étroites.

Nous cherchons l’église Antivouniotissa transformée en Musée Byzantin. Nous ne la trouvons pas. Nousen voyons d’autres, passons par des placettes où l’on a disposé des plants dans des pots ou des bidons, sous une arcade, découvrons une collection de culottes blanches en train de sécher sur un fil, des paréos éclipsant un clocher…D’autres ruelles sont occupées par des boutiques de souvenirs pour touristes, torchons, éponges, bois d’olivier. Les touristes s’y pressent. On se sauve. L’église Saint Spiridon est la plus renommée de la ville. Saint Spiridon, originaire de Chypre est le patron de la ville de Corfou. Le plafond est remarquable presque digne ces plafonds des églises vénitiennes. Mais nous sommes dans une église orthodoxe avec une iconostase de pierre. Des touristes font la queue, cierge à la main, je me sauve.
Nous revoilà sur le Liston, toujours pas d’Antivouniotissa. Un monsieur nous explique : il faut aller à la mer et monter un escalier. La façade de l’église est discrète et passe inaperçue. Sa particularité architecturale est une galerie couverte qui fait le tour de la nef. C’est là que sont exposées les icones provenant de diverses églises de Corfou, assez récentes – 16ème – 17ème et sont de l’école Crétoise ; c’est assez étonnant parce que nous nous trouvons en pleine domination vénitienne. Ces icones n’ont pas la fixité des peintures byzantines anciennes. On peut imaginer que les peintres connaissaient la peinture italienne. Comment ces icones crétoises sont-elles parvenues à Corfou?











