Druskininkai : thermes et curistes

Grand Spa Lietuva

Pour 45 litas, à deux, on nous équipe de montres électroniques. A ce prix, nous n’avons droit qu’à 1 heure à la piscine et non aux saunas, autres douches verticales et  massages qui sont beaucoup plus chers.

Les montres nous ouvrent des tourniquets et ferment les consignes des vêtements. Dès que nous découvrons les bassins c’est la surprise. Sous un vaste dôme, l’espace est bizarrement organisé : une tête monstrueuse cache une grotte sous laquelle se déversent des cataractes. Habitués des piscines rectangulaires, des lignes et des longueurs, s’abstenir! Tout est courbe, les bassins communiquent par des passes cachées. Des arrivées de bulles, des courants contrarient la progression linéaire. Il faut se laisser entrainer dans un couloir circulaire pour aboutir dans un bassin, le tranquille avec ses bulles, le récréatif avec une grosse bouée ballon, un panier de basket. La décoration est délirante : papillons et fleurs multicolores. On peut aussi monter un escalier de ferronnerie Art Nouveau avec une grosse bouée pour s’asseoir et se laisser glisser dans les énormes tubes d’un toboggan. Ou choisir le jacuzzi et l’eau chaude. L’heure passe très vite, trop vite. On regrette de ne pas avoir connu cet endroit  la veille.


 

 

 

 

La ruée des octogénaires

8 heures du matin, le restaurant ouvre. Les curistes se précipitent au buffet très bien garni. On se pousse dans la queue. Certains resquillent. Une très grosse dame a réussi à se servir d’une écuelle de porridge-béton qu’elle espère diluer avec le lait d’une carafe qu’un monsieur lui tend par dessus mon épaule et qu’elle renverse. J’échappe de peu à la douche galactique pour me retrouver poussée par une autre grosse le coude dans le bol de crème fraîche. Pas de crêpes fourrées au fromage blanc comme hier. A leur place, des raviolis à la viande cuits à la vapeur :Délicieux ! les octogénaires ont raflé tous les kiwis quand vient mon tour.

Qui sont ces gens affamés ? Ils parlent Russe mais cela ne veut rien dire : les Russophones sont nombreux en Lituanie. Comment payent- ils leur cure ? A Druskininkai, la vie est chère et les soins hors de prix. La Sécurité Sociale prend elle en charge les cures ? En 20 ans les nouveaux riches ont accumulé des fortunes. Mais ceux-là étaient déjà à la retraite en 1991 et j’ai lu que les retraites aujourd’hui étaient misérables…