Yossik – Joseph Bulov

LIRE POUR VILNA

Le titre complet: YOSSIK – UNE ENFANCE DANS LE QUARTIER DU VIEUX MARCHE DE VILNA -LITUANIE (1904-1920)

Quand j’ai ouvert ce livre je me suis demandée si c’était une bonne idée de le lire juste après La Promesse de L’Aube de Romain Gary, né lui aussi à Vilnius en 1914 et après le Tribunal de mon père de Bashevis, se déroulant à Varsovie mais exactement à la même époque. Ces deux chefs d’œuvres ne lui porteraient il pas ombrage?

Yossik, bien que contemporain des deux autres petits garçons juifs, ne leur ressemble pas. Sur le Vieux-Marché, c’est une fripouille, un aventurier,  un charlatan, pire un lampeduseur! Inventant toutes sortes de commerces allant de la vente de galettes de boue au prêt de boutons, il préfère la société de cosaques et tatars à la fréquentation du heder . Le petit rebbe et la rebbetsin ne le retiendront quelques temps que parce qu’il rêve de redonner vie au golem d’argile de la vieille synagogue. Mais le violon, la gloire de Paganini1er puis de Paganini II, son ancien associé Bertchik, lui donne une nouvelle ambition, il sera Paganini III, même sans violon, il jouera le Perpetuum mobile, ira à Saint Petersbourg, sera célèbre…..

Yehudi Menuhin

Cependant le monde pittoresque du vieux marché n’a pas toujours la vie facile.

« Une semaine plus tôt, une shikse, dont le père était concierge rue de la Boucherie, était entrée dans un salon de coiffure. le barbier avait aiguisé sa lame, égorgé la jeune fille, et tiré son sang pour en faire quelques bouteilles de vin.

Comment pareille chose était-elle possible? aussi loin que pût m’entrainer mon imagination  créatrice je n’arrivais pas à me représenter une jeune fille portant barbe et venant se faire raser la barbe chez un barbier. En second lieu, d’où sortait ce salon de coiffure sur la place du Marché?

tous ces stupides racontars me semblaient contes à dormir debout, trop puérils même pour des enfants.

Malheureusement, cette fois les enfants avaient raison. Quelques jours plus tard, le pogrome éclatait dans toute sa fureur. »

–  » si Dieu a fait ce pogrome, Il n’est plus mon Dieu »

Ainsi Yossik prend congé du rebbe et de la rebbetsin.

La chance tourne,  le père de Yossik rentre d’Amérique « millionnaire ». La famille quitte le Vieux-Marché pour s’installer sur la très chic Prospective- Saint-Georges. L’enfant perd ses repères et malgré l’aisance familiale, il est rejeté du lycée pour cause de numérus clausus. Il tombe amoureux de Nioura qu’il baratine, se présentant comme Américain, puis comme violoniste et gagnera deux ennemis, lefrère de cette dernière et  son ami, deux lycéens arrogants. Dans ce quartier bourgeois, le pittoresque et le burlesque collent au lampéduseur

Revers de fortune, le père est malade, ruiné, la famille retourne dans le ghetto et le père à la religion. Description extraodinaire de la cour des synagogues,

« chaque kloyz avait au mur sa plaque gravée, et son antique liste de donateurs …avec des dates remontant jusqu’au quinzième siècle »….

Chaque oratoire portait le nom d’une merveilleuse figure légendaire…Ishalayele le Voyant, aveugle de naissance qui connaissait par cœur les soixante lourds volumes du Talmud…. »

Même Napoléon s’y était arrêté lors de sa marche sur Moscou.

 

Nouvelles aventures jusqu’à ce que la guerre de 14 n’éclate. Fin d’un monde prédit « le fils de Barve »

 » – qu’est il arrivé en Bessarabie ou Serbarabie, ou le diable sait comment on l’appelle?

…..

Pourquoi croyez vous à la fin du monde? demanda  Note. Est-il pensable que pour un prince assassiné, tout un monde puisse disparaître? »

Le prédiction du « fils de Barve » s’est réalisée. les Juifs furent mobilisés. Les Russes défaits… Arrivèrent les Allemands, puis les Polonais avec leur Aigle blanche, renversés par un comité révolutionnaire aux rubans rouges derrière un fameux Meir Schmulevitch. Les Polonais reprirent la ville et chassèrent tous les Méir Schmulevitch jusqu’à ce que des révolutionnaires,  bortcheviks n’organisent la révolution-transformation dans la joie d’abord et la sympathie des habitants du Vieux-Marché puis la crainte hiérarchie des patates, et le règne des cabans de cuir…

Ce livre correspond exactement à ce que je cherchais en passant sous la Porte de l’Aube, me dirigeant vers le Petit Ghetto de Vilnius. Le vieux Marché n’existe plus, à la place de la cour des synagogues, une place vide avec des flaques et un jardin d’enfant, une plaque, un buste du Gaon…Mais la rue des Verriers, je l’ai vue!

Ma crainte de « déjà-lu » quand j’ai ouvert le livre s’est avérée infondée. Trois petits juifs nés presque à la même époque, et presque dans le même contexte, trois personnalités si différentes. Trois histoires. Tellement est riche la diversité de l’humanité!

 

 

Parc de l’Aukstaitija : circuit lacs, forêt et villages

 

lac, mais lequel?

« Qu’allez-vous faire à Ignalina? » a demandé Biruté, l’amie lituanienne de Nicole, « Il n’y a que des lacs! »! – « Justement! »

De Genuciai on rejoint Tremiskis où le « point d ‘intérêt » est un arbre séculaire que nous ne trouvons pas. La route suit la rive d’un grand lac parsemé de petites îles. Pas d’accès à l’eau pour  pique-niquer. Nous trouvons un coin après Suminai, joli hameau possédant une très vieille grange de bois noirci et quelques maisons fleuries. Pas de parking-voiture (la piste est dédiée aux cyclistes). Nous déjeunons en face d’un cheval blanc très énervé par les taons et une vache noire, couchée, placide.

Le village suivant : Strazdai est aussi pittoresque. La piste quitte les bords du lac et s’enfonce dans la forêt. Nous traversons plusieurs fois la rivière Burka que certains descendent en  canoë. Après Vainoriske qui a de très belles granges au toit de paille moussu qui descend presque au sol, nous suivons la Burka et essayons de couper vers Genuciai. Sur la carte, la piste est tracée, mais rien ne  dit qu’elle est carrossable.Nous la trouvons facilement et la suivons jusqu’à une grande croix en ciment autour de laquelle sont dispersées les maisons de Viziai. Comment peut-on habiter à Viziai ? de nombreux sentiers herbus sillonnent les bois. Ils sont pleins de grosses flaques, d’ornières et de trous. On  branche le GPS. Miracle, le GPS connait Viziai et ses mauvais chemins « tournez à gauche », » tenez la droite ! » Brusquement, après des ordres contradictoires, le triangle bleu qui représente la voiture se retrouve dans le vert loin de tout chemin. « faites demi-tour dès que possible ! ». Demi-tour à grand effort au milieu de nulle part. Bravo la Skoda ! Finalement nous reprenons la même piste retrouvons la croix de ciment, la Burka, Vainoriske, Strazdai…

A Palüse, au bord du lac du Chat sauvage je prends mon premier bain de lac de l’année ? Si la Baltique m’avait inspiré de la méfiance, les lacs de  l’Aukstaitija me paraissent loin de toute pollution dans cette nature si préservée que je nage en toute quiétude. Pourtant la menace a existé à 65km de là et s’appelle aussi Ignalina. C’est une Centrale Nucléaire du même modèle que Tchernobyl  qui fournissait 80% de l’électricité en Lituanie. A son entrée dans l’Union Européenne, la Lituanie s’était engagée à la fermer. On a arrêté les réacteurs dangereux mais le problème des déchets est toujours là (comme pour n’importe quelle centrale)

carte de parc aux environs d'Ignalina

parc de L’Aukstaitija : randonnée de Palüse à Ginuciai sur les bords du lac Lusiai

les lacs de la région d'Ignalina

Randonnée sur les bord du lac Lusiai

Ma balade commence avec le Sentier Botanique  de Palüse sur quelques centaines de mètres. Il s’élève dans la colline tandis que je reste sur les berges du lac. Après la station écologique, je trouve le Sentier des Sculptures : des troncs verticaux représentent des personnages des légendes lituaniennes. Je reconnais seulement le Diable.

sentier des sculptures de Meironys

Meironys est un joli village aux maisons de bois entourées de massifs fleuris : topinambours, hortensias blancs, phlox roses éclatant, bégonias et œillets d’Inde. Les pommiers croulent sous des petites pommes à la peau vert clair, presque blanches qui sentent déjà bon. Sur les groseilliers il y a encore des grappes. Une petite chapelle de bois sur un haut poteau, sous un petit auvent abrite deux personnages de bois peint : un cavalier et une femme.

la petite chapelle de Meironys

La route goudronnée s’arrête. Après un petit pont, je dois prendre  la  large piste vers Ginuciai. Il faudra seulement être attentive à prendre la piste de gauche à la fourchette vers Puziniski et garder toujours le lac Asalnai sur ma gauche. Cela paraît très simple.

Une piste avec un écriteau « kampingas » part à droite vers le lac et m’égare. Après le camping, une étendue d’eau se trouve à droite et non à gauche comme prévu sur la carte. Je reviens sur mes pas pour retrouver le camping, prends une autre piste qui me ramène au même endroit. Je tourne en rond ! Je me crois au bord du Dringis, je n’ai pas vu une sorte d’avancée sur le lac Asalnai. Je téléphone  à D qui m’attendait à Puziniski. Et la randonnée tourne court !

La piste de Genuciai

La piste de Genuciai est sableuse parfois creusée de profondes ornières, tout juste carrossable. Comme je ne risque plus de me perdre je continue à pied jusqu’à Genuciai(4.5km) marchand sous de grands pins. Plutôt que d’admirer ces arbres magnifiques, je cherche dans le sous bois fraises myrtilles et framboises. De petits chênes et des genévriers poussent aussi sous les pins. Les résineux ont-ils toujours été là ou plantés pour le rapport, les chênes ont-ils été semés par les oiseaux ? J’ai vu de nombreux geais. Je passe entre deux lacs, un tout petit à droite, le lac Asekas à gauche. A l’approche de Genuciai j’entre dans les prés.
la curiosité de Genuciai est un moulin à eau qui a conservé son mécanisme installé sur une petite chute d’eau. Le courant est canalisé dans un canal de planches. Malheureusement le moulin ne se visite plus ; Un écriteau propose des chambres d’hôtes à 120 litas.

Château fortifié de Papiliakalne

1.5km au sud de Ginuciai, d’impressionnants escaliers grimpent au sommet d’une colline qui conduisent à l ‘emplacement d’un château fortifié qui gardait la région contre les Chevaliers Teutoniques jusqu’au 14ème siècle. Ce lieu symbolique est important pour les Lituaniens puisque le président Antanas Smetona en  1934 est venu et qu’une stèle raconte ce passage.

LeParc fait d’énormes efforts d’aménagements : escaliers et écriteaux bilingues Lituanien/Anglais, cheminements confortables et même des dalles de pelouse. Du château de bois, il ne reste rien.

Le paysage est magnifique, les lacs brillent sous le soleil. De la motte de Papiliakane le sentier se prolonge remonte par d’autres escaliers sur une autre colline pour arriver au site de Ledakarnis(ancien glacier note Giedre Jankeviciute dans son guide Lituanie). Toujours selon ce guide, » il est possible qu’à son sommet étaient offerts des offrandes à la Déesse Leda génitrice du monde » un site symbolique du paganisme ! D’ailleurs les combattants du château de Papiliakalne luttaient contre les Chevaliers Teutoniques, Croisés venus les évangéliser !

Ce sentier bien aménagé, la signalisation me donnent envie de reprendre la randonnée dans l’autre sens. Continuant en voiture la piste jusqu’à Antakalné, nous trouvons une piste vers Salos et passant un petit pont je devrais arriver en 1.7km à Puziniski. 1.5à vol d’oiseau peut être, beaucoup plus en comptant que je m’égare dans un groupe de maisons. Quand je ne sais plus quel chemin prendre, je choisis le plus large. Erreur ! il conduit à un hameau gardé par 5 chiens qui me barrent la route. Il faut reculer, prendre l’autre piste qui s’avère être le sentier.  Au petit pont, un panneau est gravé Puziniski, je me crois arrivée et demande « Meironys ?» à un groupe de pêcheurs « Davai ! » le chemin sableux monte dans à une colline qui sort de la forêt et ce n’est que là que je découvre le vrai Puziniski, au moins 4km au lieu d’1.7km !

Cahotant sur la piste de Ginuciai nous retournons à Meironys puis à l’hôtel.

                                                        carte du parc

Vilnius sous la pluie, château, Musée Historique, Eglise Romanov, Halles…

Tour du château supérieur

la tour octogonale du château supérieur

Pour aller au château, il aurait suffi de suivre la Néris,mais on se laisse embarquer dans la circulation pour un nouveau tour de ville, encore Uzupis, Ste Anne, la Cathédrale….Au pied du château je retrouve le parc et le club de tennis chic où nous laissons la voiture. On pourrait monter en haut de la colline en funiculaire, nous préférons grimper une rampe aux pavés inégaux et malaisés. La colline de Gediminas ne culmine qu’à 48m. C’est un bel observatoire : nous reconnaissons tous les clochers et les coupoles, celle de la Cathédrale toute proche, Saint Casimir dont le lanternon est ceint d’une couronne, Sainte Anne apparait encore plus gracieuse. Au sommet d’une colline nous apercevons les bulbes verts de l’église des Romanov, vert très vif !

La tour octogonale du 13ème se visite. Deux niveaux sont aménagés ; au premier des maquettes au second des cottes de maille, armures boulets et au sommet le panorama est encore plus dégagé que sur la plateforme.

 

Traversant le parc j’arrive au Château inférieur et aux Arsenaux où plusieurs musées sont installés. Je choisis le Musée Historique.

Les salles du rez de chaussée sont éclectiques : des silex taillés voisinent avec des sarcophages égyptiens. Bien peu de commentaires traduits en anglais. Heureusement, j’ai la chance de rencontrer des groupes accompagnés. Je tends l’oreille. Au 19ème siècle, les Tsars jugeant que l’Histoire était une discipline subversive, ont fermé le département d’Histoire de l’Université .De ce fait, les Lituaniens accordent beaucoup d’importance à ces collections.

Je m’attache à regarder les portraits et les gravures des souverains, rois de Pologne, gouverneurs de la voïvodie de Vilnius.

A l’étage : 19ème siècle : tableaux, gravures et témoignages du passage deNapoléon 1er et de la Grande Armée, souvenir de l’éveil des nationalités à partir de 1840, portraits d’universitaires et de patriotes. Une conférencière raconte la révolte de 1863 et la répression qui a suivi : pendaison des meneurs déportation dans les mines, montrée par un grand tableau très noir.

L’ autre aile est plutôt  ethnographique : des intérieurs ruraux ont été reconstitués avec costumes et meubles. La conférencière pointe un pressoir à lin sont l’huile est utilisée dans l’alimentation.

costumes lituanien

Des croix ont été réunies contre un mur blanc formant un ensemble saisissant. Un vidéogramme explique que la construction des croix, calvaires, sont une forme très élaborée de la culture populaire. Les images montrent les croix mais aussi les auvents à deux pans, parfois une maisonnette, souvent agrémentés de toute une décoration de sculpture sur bois.

En face des croix, sur des gradins on a rassemblé des statues de bois peint, des anciennes, des naïves, des pietas, des saints…si la gardienne ne m’avait pas surveillée j’aurais fait des photos.

Au rez de chaussée toute une salle est occupée par des cartes anciennes ; je vois les contours de la Livonie, de la Courlande, Prusse orientale, Salmogitie, Lituanie. Frontières à géométrie variables qui débordent selon les traités. Les frontières de la Lituanie actuelle débordent largement à l’Est sur la Biélorussie et au sud jusqu’à l’Ukraine. Difficile de retrouver la Pologne au 18ème et au 19ème siècle. Difficile aussi d’identifier les villes dont les noms ont changé, parfois écrits en cyrillique que je peine à déchiffrer.

Une dernière exposition concerne le retour des déportés en Sibérie. Photos de Krasnoiarsk, des enfants sibériens, de neige. Ces déportations et l’affirmation de l’identité lituanienne sont encore d’une actualité criante.

La conférencière, tout à l’heure expliquait que les Tsars avaient interdit la publication d’écrits en lituanien. Des livres étaient toutefois imprimés à Königsberg, dans la Prusse voisine. Empêchés de parler leur langue, niés en tant que nation, il n’est pas étonnant que ces frustrations n’aient déclenché des réactions nationalistes.

A l’heure de la Crise Grecque et des remises en cause de l’idée européenne, celle–ci me paraît d’autant plus importante. L’affirmation de nations nouvelles de quelques millions de citoyens à peine, doit s’inscrire dans l’Union européenne sous peine de voir rallumer des conflits comme actuellement au Kosovo. D’autant plus que certaines affirmations ne sont pas tellement fondées. Linas affirmait que la Lituanie avait une population homogène où la nationalité se définit par la langue. Par ailleurs nous rencontrons des Russophones qui ne sont pas des touristes. Sans parler des absents, des Juifs qui parlaient Yiddish. Vilnius célèbre le Prix Nobel Czeslaw Milosz(1911-2004) exilé en France puis aux États Unis , mort en Pologne, dont on fête l’année 2011 « année Czeslaw Milosz »  sans parler de Pouchkine !

 

l'église des Romanov avec ses bulbes verts

Sous la pluie nous allons voir l’église des Romanov St Constantin et Michel, construite en 1913 dont nous avons remarqué les bulbes verts. La pluie devient déluge. Les rues en pente ruissellent. Des cascades dégoulinent d’un escalier que j’avais pris pour une fontaine. Nous restons un moment à contempler l’église à l’abri dans la voiture. Elle était plus belle de loin.

Les Halles

Comme la pluie ne faiblit pas nous passons par les halles proches de l’hôtel. Les marchands de vêtements et de chaussures occupent une grande partie du bâtiment. Pauvre qualité, pauvre goût, mais prix étonnamment élevés. J’avais pensé que les petits étals dehors,  des grand- mères vendant un bocal de myrtilles, un bouquet d’aneth et une botte de carottes, auraient disparu sous la pluie. Non ! Ils sont encore là ! Des sacs de plastique transparents en guise de protection sur la tête ou les marchandises. Il y a quand même quelques charcutiers et poissonniers sous la halle.

La pluie nous retient à l’hôtel. Nous visionnons les photos sur la télévision. Les trier est un  crève-cœur. Nous en avons 600, c’est beaucoup trop. Mais la plupart ont déjà subi de nombreuses éliminations.

16h30, la pluie a cessé. Nous retournons boire un pot à « notre » café sur la « place des français ». Sous les parasols carrés le garçon apporte des coussins sur les canapés de rotin gris et des plaids en polaire. Nous avons découvert à Kaunas cette coutume locale : quand il fait frais on s’emmitoufle, même au mois de juillet.

Vilnius : Pierre-et-Paul

la coupole "nacrée"

Par un temps très gris, nous prenons la voiture pour aller au château. Pour éviter la ville historique, il faut faire un grand détour au dessus d’Uzupis, rejoindre Sainte Anne puis la Cathédrale mais nous ratons le tournant à gauche et nous trouvons sur une 4voies dans la campagne. Avec les collines, les rivières et les quartiers piétonniers, il n’est pas facile de s’orienter dans Vilnius. La topographie et les sens uniques contrarient les trajets directs. Par hasard, on aboutit sur les bords de la Néris près de l’église St-Pierre-et-Paul.

St-Pierre-et-Paul

la chaire : évangélistes

Un guide parlant Espagnol qualifie cette église de « Perle de Vilnius » sous ses dehors quelconques (coquille) elle cache ses stucs blancs « la nacre ». Toute la surface des murs, des plafonds de la coupole, des piliers, de la chaire est d’un blanc éclatant orné de 2000 personnages. Les putti des sculpteurs italiens Giovanni Perti et Giovanni Maria Galli, les évangélistes, les animaux font un spectacle extraordinaire ? Dans la chapelle sainte Ursule, on voit Ursule avec ses suivantes voguer sur un bateau, en face les soldats romains arraisonner le navire, au plafond, la sainte et les jeunes filles flottent sur des nuages. Sainte Catherine, Sainte  Appolline et deux autres se tiennent aux quatre coins. Faisant face, une autre chapelle rend hommage aux Saints Guerriers,. Dans celle de Saint Augustin des éléphants remplacent les Atlantes. Et partout aux plafonds, des anges musiciens !

anges musiciens

Vilnius : sainte Anne, gothique

Sainte Anne, Vilnius

De l’Université,  à la Cathédrale , nous bifurquons dans les ruelles pour atteindre Saint Anne (1495-1500) très jolie église gothique de briques. On dit que Napoléon aurait dit qu’il aurait aimé l’emporter dans le creux de sa main. Les briques  forment des entrelacs gracieux, les pinacles portent des dents et même de petites maisons. Cette construction atteint un  haut degré de sophistication.

Derrière Saint Anne, Saint François parait massif. L’intérieur recouvert de bâches, est en rénovation mais on aperçoit les grandes fresques de couleur pastel avec un saint François géant.

Vilnius, les églises proches de la Porte de l’Aube

Sainte thérèse, baroque

17h, sous un beau soleil, je repars à pied.

Sainte Thérèse est ouverte,c’est la messe. L’intérieur est baroque et le plafond peint dans les roses, je reste à la porte, pas de photo pendant l’office.

 

 

 

 

L’église orthodoxe du Saint Esprit est vert vif, elle a une iconostase magnifique et un lustre en cristal. Ici aussi, liturgie : 6 popes officient en belle soutane rouge sans économiser l’encens, l’air en est saturé. Les voix d’hommes sont magnifiques. Restée à la porte, je filme pour mettre en boîte les chants.

Saint Casimir

 

 

 

 

 

 

 

 

Un peu plus loin,  un porche jaune ressemble à un arc de  triomphe, trois arches contournées très baroques font un passage pittoresque vers une vaste cour devant une église catholique grecque ouverte. Les bancs sont alignés face à l’autel comme dans une église catholique mais l’iconostase est celle d’une église grecque.

portique baroquissime

les collines de Vilnius, Uzupis….

Vilnius, vue d'en haut : église de l'Université

Uzupis

Nous montons sur les collines pour avoir une belle vue, commençant par Uzupis qui se prend pour Montmartre. La route grimpe sec, nous ne trouvons pas de point de vue. Je descends en pénétrant sous les porches pour voir les cours herbues- un air de campagne – l’esprit de le République d’Uzupis m’échappe un peu, les tags et graphs qui maculent les murs en font-ils partie ?

Petite Vilnia

Du pont qui traverse la petite Vilnia,  un sentier longe la rivière dans un parc où les mamans avec poussette, familles et enfants, bandes d’adolescents allongés sur l’herbe ou assis par groupes, profitent d’une après midi de vacances. Des enfants se trempent les pieds dans l’eau. J’arrive à un Club de tennis, courts en terre battue. Une fille de 13/14 ans échange des balles avec un garçon plus jeune. Tous les deux ont une très belle technique, sont gracieux et frappent fort. J’arrive à la Néris et trouve encore un parc : la Colline des Trois Croix d’où nous avons une belle vue sur Vilnius.

 

Le retour en voiture est un peu compliqué, on emprunte Gediminio Prospekt, la belle avenue de Vilnius, on tourne pour arriver à Pylimo qui se trouve en sens interdit, le sens unique nous renvoie dans la vieille ville et on se retrouve à Uzupis !

Vilnius : université

les étranges fresques de Repsys


L’Université est crépie de jaune. Trois cours sont ouvertes ouvertes au public : la cour de Sarlievejus – 17ème siècle , belle libraire décorée à fresques. Un escalier monte au hall Ascial les fresques de P Repsys sont très étonnantes. Le Guide Vert les dit inspirées du monde rural. Peut être en ce qui concerne la présence des animaux. La faucheuse n’est –elle pas plutôt la Mort ? Cet homme rigide assis dans une barque paré de colliers de saucisses et d’oignons n’est-il pas dans la barque de Charon. Et ce prisonnier dans un traineau hérissé de pointes, n’est-il pas une vision infernale, que dire des loups hurlant ?

La Grande cour est bordée d’arcades, c’est le Panthéon de l’Université avec ces fresques et ses plaques honorant des anciens professeurs et savants. La grande église Saint Jean, très très baroque s’ouvre sur cette cour. On pourrait monter au cocher mais un écriteau prévient que l’ascenseur est en panne.

pour Repsys j’ai cherché sur Internet mais c’est tout ce que j’ai trouvé !

Une troisième cour donne sur l »’observatoire astronomique ».

Vilnius, lieux juifs rue Pylimo et un détour pour Romain Gary

La rue Pylimo, parcourue par des autobus doubles à soufflets, des trolleys poussifs et d’autres autobus, fait le tour de la ville historique. Au 39, nous trouvons la « Synagogue chorale »( fermée) – style mauresque 1903.

 

Le Centre Communautaire et le Musée Gaon de Vilna se trouvent respectivement au 4 et au 6 de cette même rue. Les immeubles sont énormes,  il faut parcourir un bon kilomètre pour 40 numéros. Les maisons qui la bordent ne sont pas vilaines mais elles sont négligées, souvent à vendre, les balcons rouillés. Le badigeon qui a ravivé la vieille ville n’a pas été utilisé de ce côté de la ville.

le petit Romain et la chaussure en caaoutchouc qu'il a mangée pour épater sa Valentine

 

 

 

 

 

Un petit détour au coin de la rue Basanaviciaus  me permet de découvrir la statue honorant Romain Gary, natif de Vilnius) un enfant regarde une fenêtre de l’immeuble d’en face. Cet enfant est-il Romain Gary, lui-même ? Je lirai au retour la Promesse de l’Aube.

 

 

Au Centre communautaire,  je suis éconduite –fort accent russe- « Museum next door, Community » le dernier mot prononcé à la russe m’apparaît mystérieux. Next door, un vilain papier dactylographié explique que le Musée est fermé jusqu’à nouvel ordre. Je suis déçue. Que de portes closes ! Seule survivance de la culture yiddish aujourd’hui : un stage à l’Université de Vilnius qui a l’air très actif.

Nous quittons la rue Pylimo pour les quartiers plus anciens de la ville Historique, arrivons derrière le Palais Présidentiel tout bien repeint de blanc au toit vert.

 

Les tableaux de Chagall sont un lot de consolation pour une matinée un peu loupée. Chagall n’est pas de Vilnius mais de Vitebsk