Eglises Byzantines autour de Halki, sentier de Khoronidha à Apollonas

CARNET DES CYCLADES – NAXOS

Halki – Aghios Giorgios

Au réveil, la météo annonce une « jolie brise » venant du nord. Je viens de découvrir la météo marine sur le téléphone et cela m’amuse. Meltemi ou Boreas ? En tout cas, le miroir noir et doré du lever de soleil est en éclat et je naurai pas ma baignade de l’ »aurore au voile orangé » comme l’aurait chanté Homère dans l’Iliade ou l’ »aurore aux doigts de rose » de l’Odyssée ? je lis le Sourire d’Homère de Jean Soler qui m’enchante.

Nous cherchons une crique abritée pour une baignade tranquille. Pourquoi ne pas retourner à Apollonas avec sa mini-plage de sable fin abritée par la digue du petit port (3 bateaux) .

A l’envers de la carte SKAI, une randonnée de Koronidha à Apollonas,  5km, 1h30, convient tout à fait ;

La randonnée étant notée « très facile » nous prenons notre temps, passons à la Tour Bazeos entre Sagri et Halki, fermée à 9h. Une file de chèvres avance à la queue-leu-leu, peut être vont-elles à la traite ? Un paysan donne à boire à ses vaches. Seuls les agriculteurs sont matinaux. Toutes les boutiques sont fermées. Dans la jolie lumière du matin, je me propose de faire des photos dans les rues de Halki, l’ancienne capitale de l’île, que nous avons traversée à nombreuses reprises mais pas encore visitée et dont le centre historique est piétonnier.

Halki : Aghios Giorgios diasoritis

Un panneau « Eglise byzantine Aghios Giorgios Diasoritis» me conduit hors de Halki par une rue dallée entre les murs des jardins débordant de bignonias,  bougainvillées et jasmin odorant, puis une allée passe dans un tunnel de verdure. Les cognassiers portant des fruits se sont rejoints d’un verger à l’autre, puis un lierre a suivi le même parcours. La campagne est plantée d’oliviers très grands et très vieux aux troncs noueux. De petites murettes délimitent les parcelles. Aghios Giorgios est dans un écrin d’oliviers : vielle église de pierre à la coupole couverte de tuiles, précédée d’un narthex surmonté d’un clocher. Une autre église, se trouve à 6 minutes sur un chemin encore plus sombre qui emprunte le lit d’un ruisseau bordé de lauriers roses géants. Des plaques de marches forment un escalier pour monter à l’église à deux nefs jumelles. Elle est peinte à fresque comme Aghios Giorgios mais il faut faire le circuit entre 11h et 14h30 pour avoir une chance de les trouver ouvertes. Ce circuit des églises byzantines est long de 6.5 km autour de Halki. Malheureusement il ne figure pas sur notre carte SKAI.

La Panaghia Drossani, se touve sur la route de Moni. Elle aurait été fondée entre le 5ème et le 7ème siècle et serait l’une des plus anciennes églises byzantines des Balkans (selon le Petit Futé). Son nom, Notre Dame de la Rosée lui aurait été attribué de ce que ses murs perleraient de rosée quand Moni serait en danger. Elle n’ouvre pas avant 11h, en revanche elle ferme tard dans l’après-midi. Nous sommes repassées au retour et j’ai pu admirer ses fresques et me promener dans le couloir menant à une toute petite chapelle. La fresque de la Vierge est pas mal abimée ; on reconnait mieux les saints Cavaliers Saint Georges et Saint Demetrios. 4 Personnages  debout en très bon état restent pour moi un mystère.

De Moni à Koronos la route panoramique m’enchante toujours autant. Les parfums complètent l’enchantement du spectacle qui se déroule sous mes yeux. Mieux, les odeurs permettent d’anticiper. Enivrée du parfum sucré et entêtant des genêts, je perçois l’approche d’un figuier ou d’une terrasse plantée de vigne. Depuis que le vent s’est levé la visibilité est meilleure. Au carrefour Stavros Karomotis où le panorama est à 360° je reconnais même les villages de Tholaria et Lagkada au dessus d’Aegiali (éclipsé par une petite île)sur Amorgos. Entre Koronos et Skadho des cerisiers portent des cerises.

Le sentier N°9 passe à la sortie de Koronidha (1h40, 6km) un peu plus qu’annoncé sur la carte SKAI.

le sentier à la sortie de Koronidha

Au début la promenade correspond au descriptif : un beau sentier en balcon, parfois dallé, parfois terreux. Aucun balisage mais le parcours est évident. Malheureusement cela ne va pas durer ! Sympathique rencontre une femme et un homme tiennent un âne à la bride chargé de seaux, de courses et de fromages. Salutations « kalo dhromo ! ».

Je croise une grosse piste de terre qui ne figure pas sur la carte et je suis perplexe. Je consulte mon smartphone sur lequel j’ai photographié la carte, je peux zoomer sur la photo, vraiment pas de piste ! Heureusement un panneau me dissuade de l’emprunter, il pointe vers les broussailles. Au début on devine le sentier mais quelques centaines de mètres plus tard il a complètement disparu mangé par les coussins épineux. Au bout de 10 minutes je suis perdue au milieu de nulle part. je viens sur mes pas jusqu’à la piste, vérifie bien la direction de la flèche, c’est bien la direction que j’ai prise tout à l’heure. En étant très attentive je retrouve des dalles et des marches d’un chemin qui a existé autrefois, il faut donc chercher ses vestiges. Le banc promis par la carte SKAI existe ! Sans balises, envahi par les épines, l’itinéraire est bien là. Ma progression est ralentie par les buissons, il ne faut pas m’accrocher. Les dalles inégales sont parfois descellées. Je marche sur du schiste. Heureusement, les chèvres sont de bonnes débroussailleuses et, sur le chemin il y a deux bergeries. Petite appréhension à cause des chiens. Je m’étais fait une belle frayeur à Lesbos. A Naxos, il semble que les troupeaux se gardent tout seuls, je n’ai pas encore rencontré de chiens. Confortée par la présence de dalles et de marche, j’avance plus vite. Certains poteaux sont calcinés. Un incendie a dû ravager la montagne et on n’a pas remplacé les poteaux indicateurs du sentier. Enfin ! une balise rouge et blanche confirme que je suis bien sur le N°9 je n’ai même pas de retard sur l’horaire prévu.

la maison avec sa treille de vigne

Dominique m’attend sur la route devant une maison ornée d’une treille de vigne.

Apollon à Apollonas

Nous retrouvons « notre » table à la taverne Apollon. Aujourd’hui, il y a des roses dans les vases. La serveuse nous reconnaît. Le serveur nous apporte une carafe d’eau gratuite au lieu de nous imposer l’eau minérale payante. Nous sommes devenues des habituées ! Le téléphone retrouve sa connexion Wifi. Nous commandons de la moussaka et des côtelettes d’agneau servie avec des frites de patato naxou et du tzatzíki tellement aillé qu’il brûle presque les lèvres, mais ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre. Les imitations françaises de tzatzíki manquent toujours d’ail, je m’en souviendrai pour en ajouter !

le kouros d’Apollonas

Comme nous l’avions prévu la petite crique est tranquille et je peux nager. Je fais plusieurs fois le tour de la « piscine » délimitée par la digue, la plage et une barre rocheuse, sans m’aventurer aujourd’hui dans la mer ouverte agitée. Je suis ravie ; la journée d’hier sans baignade m’avis frustrée

Journée aventure dans le sud de Naxos : Grotte de Zeus et Baie de Kalados

CARNET DES CYCLADES 

sentier du Mt Zas (Zeus)
Piton rocheux au dessus de Filoti

 

Dominique – sur les suggestions du Guide Vert – a prévu une journée aventureuse en dehors des attractions touristiques, jusqu’à l’extrémité sud de Naxos. Si on regarde la carte du Petit Futé, au sud de Filoti serait une sorte de désert sans villages ni routes. Nous avons acheté hier une carte SKAI où chaque église, chaque moulin, chaque station-service figurent. A l’envers de la carte, 7 promenades sont décrites en une sorte de Topo-Guide. Selon cette carte seul un court tronçon de notre itinéraire emprunte une piste non goudronnée.

Nous partons par Sagri, traversons Halki et Filoti sans nous arrêter. Nous reviendrons ! A la sortie de Filoti le sentier N°2 indique la Grotte de Zeus – première étape de notre circuit. La montagne Zas ou Mont Zeus (1001m) est le point culminant de Naxos. La légende y a fait naître Zeus dans une grotte. J’ai déjà visité une Grotte de Zeus où la Chèvre Amalthée aurait nourri Zeus sur le Mont Ida (Psiloritis 2456 m). Fils du titan Chronos et de la titanide Rhéa Zeus aurait été enlevé et apporté en Crète pour être soustrait à son père qui dévorait se enfants.

Trompées par la flèche, nous suivons une petite route qui serpente dans la montagne, passons sous un moulin qui a gardé son axe, mais perdu son toit, sous un haut piton rocheux complètement chauve (600 m) portant sur son sommet une chapelle blanche que j’ai appelée Prophète Elie parce qu’elle n’a pas de nom sur notre carte.  Une flèche marron signale un sanctuaire de Déméter (nos sommes dans une région agricole) . La route continue à grimper et nous dépassons les chapelles Aghia Panaghia, Aghia Anasthasia et Aghios Efstatios qui, d’après la carte SKAI ne sont pas du tout dans la direction du Mont Zas mais bien sur l’itinéraire du sud que nous prendrons plus tard. Nous faisons demi-tour après Aghios Efstatios au-dessus d’un pâturage de chèvres. Je marche sur un tapis de crottes quand je descends photographier l’église. Aghia Anastasia est jolie avec son toit imitant les lauzes blanchies à la chaux sous un bel arbre.

Mt Zas source de Rhéa

Retour à Filoti. La route pour les voitures est différente du chemin des randonneurs. Elle prend un peu plus loin dans une épingle à cheveux sur la route principale. C’est une route étroite qui grimpe sur 1.3km au flanc du Mont Zas et s’arrête à un minuscule parking. Il faut continuer à pied 20 minutes pour la Grotte, 1h pour le sommet. . Le sentier pavé avec un muret conduit à une place ombragée sous un vieux platane avec un bassin rectangulaire, des rigoles cimentées et une source qui jaillit dans une vasque en marbre. Un écriteau prévient que l’eau est potable et qu’il convient de ne s’en servir uniquement pour se désaltérer.

J’imagine ici, des fêtes champêtres, des réunions de famille, voire un culte ancien aux nymphes ou aux sylphides…Le sentier dallé de marbre continue encore dans la montagne, assez pentu.je marche dans l’odeur sucrée des genêts.  Cela se gâche sur la fin : d’abord, le sentier devient étroit et poussiéreux, puis on doit continuer dans les rochers et les marques rouges disparaissent.  Heureusement des randonneurs ont fait un cairn pour signaler le passage. Dans les derniers 50 m avant la grotte c’est presque de l’escalade. On passe une stèle en ciment avec la seule inscription compréhensible 1953 ( ?). L’entrée de la grotte est fermée par deux murs de pierre (abri pour les bergers ? )

A la descente je croise des randonneurs plus courageux que moi qui ont fait le trajet à partir de Filoti. Je bois à la source de Zeus avant de remonter en voiture.

vers les crêtes

La route du sud contourne le Mont Zas. Après Aghios Efstatios, serpente en lacets serrés jusqu’au col de Petalia à plus de 700 m. Avant d’arriver au col je remarque de nombreuses terrasses cultivées ; certaines sont jaunes, blé non moissonné ou graminées sauvages, ou plantées d’oliviers amandiers et aussi de chênes. Les bergeries sont dispersées dans la campagne.   De grosses touffes de genets fleuris jaunes et odorants font des pyramides qui s’étalent sur le goudron, décorant ainsi la route.

Au col, on voit la mer. La route a fait tant de virages que je ne sais plus quelle côte s’offre à nous : Mikri Vigla et Kastraki ou Kalados au sud. D’après l’urbanisation, je pense plutôt à la côte occidentale. Et ces îles : Paros, les Petites Cyclades ou Amorgos ? Il nous aurait fallu une boussole. Je suis surprise de voir partout des panneaux indiquant les noms de localités ou de ruisseaux. Cette région de Naxos n’set pas du tout déserte comme l’absence de village le suggérerait. Partout, dispersées dans la montagne, des fermes, des bergeries et le long de la route, des églises.

La végétation est variée : aux pyramides des genêts en altitude, succèdent des pentes rocheuses avec des buissons de genévriers et parfois des bosquets de chênes ou même de grands chênes, plus bas des oliviers, de ces vieux oliviers au tronc monumental avec une écorce torsadée qui s’enroule sur elle-même formant un cône d’où une touffe de branches feuillues se déploie. Des chèvres, impériales, marchent sur la route.

La Tour Cheimarros

Au niveau de la Tour Cheimarros, le goudron s’arrête pour reprendre quelques centaines de mètres plus loin. Cette tour est hellénistique 4ème siècle av JC. Est-ce pour surveiller la mer ? Qui l’a plantée là, si loin du rivage ? C’est une très grosse tour construite soigneusement de gros blocs taillés, 15 m en marbre de Naxos, beaucoup plus imposante que les moulins qui coiffent les collines. Le chantier de restauration est enfermé par des grilles, on ne peut pas approcher.

Plus bas la route est bordée de lauriers roses magnifiques ; Qui a planté cette haie ? Ils fleurissent blanc et roses et sont florissants malgré la chaleur. La région paraît dotée de nombreux ruisseaux. La carte signale une source qu’on ne verra pas. Plus on descend, plus la campagne est cultivée en oliveraies et en champs de blé.

Kavados lauriers roses

Enfin, on approche de la mer. On voit une digue. Il y a un port dans la baie de Kavados mais la route n’y arrive pas. Le goudron à nouveau fait place à une piste de terre qui se sépare. A la fourchette deux flèches : vers la gauche une enseigne naïve d’une taverne traditionnelle, vers la droite un écriteau plus moderne avec deux numéros de téléphone (un pour le grec, un autre pour l’anglais), café-restaurant et même des studios.

Nous nous engageons à gauche et arrivons au port fermé par une grille. Il y a des quais, des bornes, plusieurs bateaux à quai. Pas de taverne sur le port. Pas de capitainerie non plus. La taverne est perchée en haut d’un escalier de bois. La piste est carrossable. Accolé à une caravane, un auvent de cannisses, et dessous une demi-douzaine de tables carrées en bois et des chaises paillées. Quatre vieux messieurs, moustachus, bedonnants sont rassemblés pour bavarder. En même temps que nous arrive une femme à la robe et la chevelure noire portant des provisions dans des sacs : c’est la patronne ; Bien sûr qu’on peut manger, mais pas maintenant. Il faut d’abord ouvrir la cuisine (caravane) et allumer le barbecue.

Nous descendons à la plage, pas très convaincues. Peut être le restaurant sur la colline en face avec sa grande terrasse bleue serait mieux ? Nous reprenons la voiture jusqu’à la fourche, traversons une vraie forêt de lauriers roses. Au milieu coule un ruisseau. Passons à côté d’une belle plage de sable gris presque déserte. Un couple profite de l’occasion pour une baignade naturiste. La piste qui remonte vers le restaurant n’est pas carrossable pour la Panda, il aurait fallu un SUV !

Kavados, petit port et plage

Nous redescendons à la plage pour une merveilleuse baignade. Je nage en regardant les collines en pente douce cultivées de blé. En nageant, je compte les fermes dispersées. Il y en a bien une dizaine. La pointe sud de Naxos est loin d’être déserte, elle est seulement mal reliée par la route. En revanche, par bateau, c’est un paradis préservé ! 3 yachts sont dans le port, deux beaux deux-mâts et un gros à moteur. Calme. J’imagine que du temps d’Ulysse, le décor n’a pas changé. J’imagine le navire, ou le radeau échouer sur cette plage.

Nous remontons à la « taverne typique » vers 13h30. Un couple nordique est attablé. Ils semblent être des habitués et parlent grec avec la patronne. Pas de voiture, ils ont peut-être un bateau. On vient d’allumer le barbecue : des ceps de vignes sont entassés à côté d’une table de pierre.

Bien qu’on soit à la mer, pas de poisson au menu. La dame proteste. Elle est agricultrice. Tous ses produits viennent de sa ferme. Elle élève des moutons et des chèvres. Menu viande uniquement. On peut aussi commander des légumes. « Voulez-vous des frites ? « – « Non ! », la dame est vexée « vous n’aimez pas les patato naxou ? ». Les pommes de terre de Naxos ont été distinguées et possèdent une appellation contrôlée ; Tous les naxiens en sont très fiers. Dominique commande des beignets de courgettes et d’aubergines, et moi des petites côtelettes avec les frites de patato naxou.

Pendant que la dame cuisine, Dominique trouve un prétexte pour lier connaissance avec les bergers qui ont des bâtons longs comme des houlettes. Elle emprunte mon canif qui ne coupe plus bien et demande aux messieurs s’ils ont de quoi l’affûter. Bien sûr ! ils n’ont pas besoin d’un fusil ou d’une pierre, un autre couteau suffit. Occasion de les filmer, ils sont très photogéniques.

les bergers de Kavados

L’assiette des côtelettes est remplie d’un haut tas. Quand je le découvre, je proteste qu’il y en a trop. Mais dès que j’ai commencé deux ou trois manchons je réclame le reste ; je n’ai jamais mangé des côtelettes pareilles ; pas grasses, gouteuses. La viande sent le thym que les bêtes paissent dans la montagne. Les courgettes et les aubergines sont aussi délicieuses avec une pâte très fine, craquante.

Retour par la même route, sauf qu’à Halki nous avons raté la route de Sagri et avons fait un long détour presque jusqu’à Hora.

A Mikri Vigla, une surprise nous attend : les ailes des Kite-surf  volent. Il y en a de toutes les couleurs. Les surfeurs glissent et s’envolent. C’est très joli mais cela inaugure la saison touristique. Avec eux est arrivé un énorme camion noir et un pick up qui nous bouchent la vue. Dans le camion, des planches de surf. Le propriétaire est chez lui, c’est un ami des propriétaires. Il revient tous les ans. Il est chez lui, et nous ne sommes plus chez nous.

 

Le Désert de las Palmas

CARNET DE BENICASSIM 

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Benicassim vu de la montagne

Déjeuner de gala : crevettes roses et avocat sur la terrasse.

Nous descendons les stores pour faire de l’ombre sur la terrasse. Sieste avant la baignade.

Les épis brise-lame de la plage de Bénicassim, sont en forme d’équerre perpendiculairement à la plage. Ils dessinent des piscines très calmes et très sûres pour se baigner. Je compte mes allers-retours. Cela m’amuserait d’aller jusqu’à la bouée jaune plus loin vers le large et je me méfie un peu.

Le vieux monastère
Le vieux monastère

Vers 17h30 nous gagnons le Désert de las Palmas. Nous voulons voir le monastère au coucher du soleil. De Désert il faut comprendre le sens religieux plutôt que géographique, la montagne est couverte d’un maquis florissant pas du tout désertique. Le nombre de couvents, ermitages, églises est impressionnant. Las palmas est encore plus étonnant. Le littoral est bordé de nombreux haut palmiers, je n’en vois pas l’ombre d’un dans la montagne.

De Benicassim, on remarque un pic pointu aux chicots d’un beau rose. Après avoir traversé l’autoroute et la N-340 on arrive dans une montagne couverte d’une végétation méditerranéenne avec des Pins maritimes, des Lentisques pistachiers (Pistacia lentiscus) que j’affectionne particulièrement, quelques caroubiers (Cératonia siliqua) avec leurs gousses qui pendent, des arbustes desséchés, des Cistes et des Genets. Dans un creux se trouve le monastère précédé de  toutes sortes de ruines avec même une colonnade énigmatique.

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La route tournicote, monte en lacets, court sur une arête, s’élève encore puis surplombe le vieux monastère. D’un parking, une piste y descend, bordée de petites chapelles minuscules que je prends pour un chemin de croix. Au pied du monastère : un verger d’amandiers.

Un peu plus loin, sur un épaulement, le monastère des Carmélites dont on peut visiter l’église et un petit musée ou acheter la liqueur qui y est confectionné. Il est trop tard pour faire la promenade jusqu’à une belle tour. Le chemin est bien fléché (1km). Au sommet on voit une grande croix, encore une église, un ermitage ; Pas très désert ce désert !

Bénicassim, en octobre, pendant la semaine est peuplée de retraités ;pour le week-end sont arrivées de Castellon, de Valence,ou de plus loin, des familles avec enfants, des groupes de jeunes gens, des motards. Ce n’est pas la cohue de l’été mais la corniche et les restaurants sont bien animés. Ce mélange de générations me plait. Demain, 9 octobre, la Communauté de Valence fête l’entrée de Jacques 1er dans Valence. Ce soir quelques feux d’artifices éclatent. Curieusement on n’a pas choisi de les tirer sur la mer.

les environs de Baltimore : Lough Hyne – Tragumna

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Lough Hyne

Ce lac a la particularité d’être salé et de contenir une faune étonnante d’anémones de mer et d’oursins tropicaux. C’est une réserve étudiée par les scientifiques depuis le 19ème siècle.

Encaissé dans une forêt de feuillus – très beaux hêtres – et conifères.

A la sortie du gîte je prends la petite route balisée N°2 à l’intention des cyclistes (deux VTT sont à notre disposition au gîte mais ils sont grands et lourds et les pentes sont raides, je n’imagine pas les grimper sans entrainement préalable). Elle s’élève à flanc de colline dans des prairies à vaches où sont dispersées des fermes. De très belles vues s’étendent sur les falaises et la mer. J’en viens à douter de l’itinéraire. Deux jeunes à bord d’une auto rouge me confirment que j’arriverai bien au lac « mais c’est loin ». Enfin une boucle en descente arrive à des maisons. Le lac brille au loin. A une fourchette je doute. La route s’engage alors en sous-bois très touffu. Le lac est à mes pieds, une dizaine de mètres plus bas – inaccessible – Retour au bercail après une heure et demie d’une très belle promenade

Tregumna

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Tregumna au bord de l’eau n’est pas répertoriée dans les guides et dépliants. Sur la carte elle semble très proche 7km dit Madame  GPS – qui connait – 20 minutes selon elle, par des chemins creux bordés de fuchsias en montagnes russes. Impossible de croiser un autre véhicule ! A l’aller on ne rencontre personne, au retour vers 17h30 il faut faire assaut de politesse. La règle « priorité au véhicule montant » ne s’applique pas. C’est celle – également écossaise – du passing place qu’on utilisera. Le véhicule le plus proche d’un endroit élargi, recule. Les locaux connaissent les emplacements,   pour nous c’est moins évident. Le problème survient quand se présente un 4×4 vraiment large ou une camionnette. A très petite vitesse, nous atteignons Tregumna qui a une très petite plage de sable surveillée par deux maîtres-nageuses avec des drapeaux jaune/rouge qui permettent la baignade (pas de drapeau vert comme chez nous). Un peu plus loin, sous des maisons de vacances il y a une autre crique (accès délicat) où il n’y a personne. La route continue en corniche (coupant le cap de Toe Head – jusqu’à Castletownhend. Nous admirons, les falaises les îlots, arrivons sur une grande plage où – enfin je me déchausse pour un premier bain de pieds en pensant par moi-même que c’était plus agréable au Sénégal !

Au B&B proche du gîte, le jardin Rosewood est ouvert à la visite (payante). Il est ravissant avec sse petites serres fleuries, ses tables pour le thé et ses allées bordées de buis. Il n’y a personne. Un chien aboie à l’intérieur de la maison et on n’ose pas poursuivre la visite.

Alors qu’on se préparait à diner d’eggs and bacon – bacon artisanal pas rose vif comme chez nous plutôt beige avec une jolie bordure de gras et de pain au raisins , il me revient que nous avons oublié de payer le péage de M50, le périphérique de Dublin. Il ne nous reste que 30 minutes pour nous acquitter de ce devoir à la payzone la plus proche. Retour dare dare à Skibbereen. J’entre dans un pub, tout le monde paie par téléphone sur eflow (mais il n’y a pas de wifi au gite) à la station service il y a une payzone. 7h55, à 5 minutes près je m’acquitte de la grosse somme de 3€10. Mission accomplie à temps !

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De Rojen à Melnik par le sentier

CARNET BULGARE

Sentier de Rojen à Melnik

sentier de crètes de Rojen à Melnik

De la pelouse, il faut monter vers la colline. Je domine les pyramides. Ce sentier en crête est quelque peu vertigineux mais sécurisé par une rambarde aux passages délicats. Je peux ainsi toucher à cette roche que l’érosion a façonnée de manière si spectaculaire. Ce n’est pas du grès comme je l’ai lu. Les éléments ne sont pas assez cimentés ; C’est une roche hétérogène assez cohérente pour qu’on puisse sans danger marcher au bord de la falaise. Comment cette masse de sable, galets, rochers est elle arrivée là ? Alluvions d’un fleuve géant ou moraine ? Les glaciations sont elles recouvert les Balkans et le Pirin ? Je photographie et filme, non  plus pour le pittoresque mais pour préparer un exercice de contrôle à mes 5èmes qui ont une leçon complète sur les cheminées de fées dans leur manuel avec un TP-manipulation à faire en classe. Je pourrais faire une courte séquence, un diaporama. Maintenant que ma salle va être équipée avec un vidéoprojecteur, il faut que je m’en serve ! Je me promène ravie dans  ce paysage extraordinaire, songeant aux paysages de Cappadoce, ou aux mines d’or romaines de Medullas en Espagne. La descente aurait pu être glissante après la pluie du matin. Le sol est tellement sec et chaud que l’eu de pluie a eu vite fait de s’enfoncer ou de s’évaporer à la chaleur. Le sentier est équipé de marches soutenues par des traverses de bois. Le ruisseau est à sec, je marche dans son lit sur du sable blanc, à l’ombre d’arbres qui suivent le cours d’eau. Il fait presque frais, c’est une promenade très agréable. J’ai mis 1h10 pour rejoindre Melnik. En montée, plus assurée, j’aurais sans doute mis le même temps.

Je retrouve D à l’ombre de l’immense platane sur la placette près d’une fontaine de pierre très simple. Il y a deux terrasses de café-restaurants ; endroit idéal pour le Café frappé et la Mastiha bulgare qui a remplacé l’Ouzo, moins chère, qui fait un précipité trouble quand on la dilue (certains la boivent sec). Le frappé est bien mousseux. je suis bien installée pour dessiner. Très bonne conclusion pour une matinée réussie.

melnik vu de la terrasse du café

Déjeuner au Complexe Rojena après une rapide baignade. La salade Shopska est meilleure qu’ihier, ils ont ajouté des oignons et le fromage râpé est plus abondant. 4 kebabs, nous avons éliminé la garniture de légumes décevante (conserve).

Toute l’après midi se déroule à la piscine. Comptant les carreaux on a mesuré la longueur : 17.5m. Je nage par paquets de 5 allers et retours. A la fin de l’après midi j’aurais dépassé mon Graal, le kilomètre – atteint assez rarement – la dernière fois à Budapest aux bains Szechenyi dans le grand bassin de 50m. A Créteil il y a trop de monde et je me décourage. Vers 15h, phénomène surprenant : les ciel est parfaitement bleu, le soleil tape dur et pourtant il tombe de grosses gouttes. L’orage éclate peu de temps après. Mouillée pour mouillée, aux premières gouttes, je retourne dans le bassin et nage dix longueurs sous la pluie battante dans le grondement du tonnerre. C’est amusant de voir les grosses gouttes creuser la surface de l’eau et rebondir.

A peine installées sur la balancelle du balcon, l’orage se déchaîne à nouveau, plus proche, plus violent. Des éclairs zèbrent le ciel, un déluge s’abat. Le vent s’en mêle et entraine une chaise dans la piscine puis un parasol.

18h le beau temps est revenu ; je recommence mes longueurs. A nouveau le ciel s’obscurcit.

Au dîner : soupe aux haricots et crêpe (crème fouettée, pastèque et melon en décoration)

Parc de l’Aukstaitija : circuit lacs, forêt et villages

 

lac, mais lequel?

« Qu’allez-vous faire à Ignalina? » a demandé Biruté, l’amie lituanienne de Nicole, « Il n’y a que des lacs! »! – « Justement! »

De Genuciai on rejoint Tremiskis où le « point d ‘intérêt » est un arbre séculaire que nous ne trouvons pas. La route suit la rive d’un grand lac parsemé de petites îles. Pas d’accès à l’eau pour  pique-niquer. Nous trouvons un coin après Suminai, joli hameau possédant une très vieille grange de bois noirci et quelques maisons fleuries. Pas de parking-voiture (la piste est dédiée aux cyclistes). Nous déjeunons en face d’un cheval blanc très énervé par les taons et une vache noire, couchée, placide.

Le village suivant : Strazdai est aussi pittoresque. La piste quitte les bords du lac et s’enfonce dans la forêt. Nous traversons plusieurs fois la rivière Burka que certains descendent en  canoë. Après Vainoriske qui a de très belles granges au toit de paille moussu qui descend presque au sol, nous suivons la Burka et essayons de couper vers Genuciai. Sur la carte, la piste est tracée, mais rien ne  dit qu’elle est carrossable.Nous la trouvons facilement et la suivons jusqu’à une grande croix en ciment autour de laquelle sont dispersées les maisons de Viziai. Comment peut-on habiter à Viziai ? de nombreux sentiers herbus sillonnent les bois. Ils sont pleins de grosses flaques, d’ornières et de trous. On  branche le GPS. Miracle, le GPS connait Viziai et ses mauvais chemins « tournez à gauche », » tenez la droite ! » Brusquement, après des ordres contradictoires, le triangle bleu qui représente la voiture se retrouve dans le vert loin de tout chemin. « faites demi-tour dès que possible ! ». Demi-tour à grand effort au milieu de nulle part. Bravo la Skoda ! Finalement nous reprenons la même piste retrouvons la croix de ciment, la Burka, Vainoriske, Strazdai…

A Palüse, au bord du lac du Chat sauvage je prends mon premier bain de lac de l’année ? Si la Baltique m’avait inspiré de la méfiance, les lacs de  l’Aukstaitija me paraissent loin de toute pollution dans cette nature si préservée que je nage en toute quiétude. Pourtant la menace a existé à 65km de là et s’appelle aussi Ignalina. C’est une Centrale Nucléaire du même modèle que Tchernobyl  qui fournissait 80% de l’électricité en Lituanie. A son entrée dans l’Union Européenne, la Lituanie s’était engagée à la fermer. On a arrêté les réacteurs dangereux mais le problème des déchets est toujours là (comme pour n’importe quelle centrale)

carte de parc aux environs d'Ignalina