Dans les eaux du lac interdit – Hamid Ismaïlov

LA ROUTE DE LA SOIE

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 « Comme un train dans la steppe, comme la conscience d’un Kazakh, comme l’élan révolutionnaire impulsif d’un pays vers un avenir quelconque, mon histoire ne cessait de foncer de plus en plus en avant… »

Dans un train, traversant la steppe kazakhe, le narrateur rencontre Yerhzan qui joue merveilleusement du violon. Yerzhan a l’aspect d’un enfant de 12 ans mais son passeport en atteste 27. Yerzhan raconte son histoire. Une histoire d’enfant qui a vécu dans une de ces gares perdues dans la steppe qu’on nommait étape peuplée uniquement de deux familles de cheminots. Une histoire d’amour pour la petite Aisulu d’un an moins âgée. Une histoire de Wunderkind au violon. Une histoire de chasse au renard….

A côté d’un conte khazak, d’une histoire de musique et d’amour, il y a la présence trop proche de la Zone : zone contaminée où l’Union Soviétique faisait ses effets nucléaires. Effets que la population ressent et accepte. Shaken, l’ingénieur, le père d’Aisulu répète :

« C’est notre devoir absolu, non seulement de rattraper mais de surpasser les Américains »

Une sortie scolaire est même organisée au « réacteur expérimental » où on explique aux enfants la réaction en chaîne et au lac mort

« Shaken emmena les enfants au lac mort. « Ne buvez pas l’eau et ne la touchez pas ». C’était un lac magnifique qui s’était formé après l’explosion d’une bombe atomique. Un lace de conte de fées, au beau milieu de la steppe plane et régulière. une étendue d’au verte émeraude où se reflétaient les rares nuages égarés. Ni mouvement ni vagues, ni rides ni tremblotement – rien qu’une surface luisante, vert bouteille….. »

Un lac comme une tentation…

le souffle

Sur le même sujet, j’avais été éblouie par le magnifique film Le Souffle d‘Alexander Kott

Parc de l’Aukstaitija : circuit lacs, forêt et villages

 

lac, mais lequel?

« Qu’allez-vous faire à Ignalina? » a demandé Biruté, l’amie lituanienne de Nicole, « Il n’y a que des lacs! »! – « Justement! »

De Genuciai on rejoint Tremiskis où le « point d ‘intérêt » est un arbre séculaire que nous ne trouvons pas. La route suit la rive d’un grand lac parsemé de petites îles. Pas d’accès à l’eau pour  pique-niquer. Nous trouvons un coin après Suminai, joli hameau possédant une très vieille grange de bois noirci et quelques maisons fleuries. Pas de parking-voiture (la piste est dédiée aux cyclistes). Nous déjeunons en face d’un cheval blanc très énervé par les taons et une vache noire, couchée, placide.

Le village suivant : Strazdai est aussi pittoresque. La piste quitte les bords du lac et s’enfonce dans la forêt. Nous traversons plusieurs fois la rivière Burka que certains descendent en  canoë. Après Vainoriske qui a de très belles granges au toit de paille moussu qui descend presque au sol, nous suivons la Burka et essayons de couper vers Genuciai. Sur la carte, la piste est tracée, mais rien ne  dit qu’elle est carrossable.Nous la trouvons facilement et la suivons jusqu’à une grande croix en ciment autour de laquelle sont dispersées les maisons de Viziai. Comment peut-on habiter à Viziai ? de nombreux sentiers herbus sillonnent les bois. Ils sont pleins de grosses flaques, d’ornières et de trous. On  branche le GPS. Miracle, le GPS connait Viziai et ses mauvais chemins « tournez à gauche », » tenez la droite ! » Brusquement, après des ordres contradictoires, le triangle bleu qui représente la voiture se retrouve dans le vert loin de tout chemin. « faites demi-tour dès que possible ! ». Demi-tour à grand effort au milieu de nulle part. Bravo la Skoda ! Finalement nous reprenons la même piste retrouvons la croix de ciment, la Burka, Vainoriske, Strazdai…

A Palüse, au bord du lac du Chat sauvage je prends mon premier bain de lac de l’année ? Si la Baltique m’avait inspiré de la méfiance, les lacs de  l’Aukstaitija me paraissent loin de toute pollution dans cette nature si préservée que je nage en toute quiétude. Pourtant la menace a existé à 65km de là et s’appelle aussi Ignalina. C’est une Centrale Nucléaire du même modèle que Tchernobyl  qui fournissait 80% de l’électricité en Lituanie. A son entrée dans l’Union Européenne, la Lituanie s’était engagée à la fermer. On a arrêté les réacteurs dangereux mais le problème des déchets est toujours là (comme pour n’importe quelle centrale)

carte de parc aux environs d'Ignalina